Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 35.1906)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Et voilà sur quelles données, après quel examen consciencieux,
ces écrivains vont prononcer l’arrêt que tous vont accepter.

Pourtant, quand un critique d’art ne distingue pas dans un
tableau un homme d’une femme, quand il prend la Croix, la Cou-
ronne d’épines pour des balances, quand il prétend agenouillés des
personnages assis, quand il décrit une armure éclatante là où est
un habit de velours, quand il voit des anges, des rois et des reines
en procession, des âmes qui montent au ciel, là où il n’en existe pas
trace, quand il ne sait pas un mot de symbolisme ni d’Ecriture
Sainte1; qu’il lit dans une inscription Augustis pour Angelis, quand
il ne reconnaît pas saint Jean, pas même la Vierge, peut-il, même
en rassemblant ses souvenirs, — et nous venons d’en lire un pré-
cieux échantillon, — affirmer la touche d’un peintre, fixer définiti-
vement l’état civil d’un tableau?

Et, on ne peut le nier, telle est l’origine du jugement. Si nos
lecteurs le veulent bien, nous allons étudier ensemble scientifique-
ment le retable.

F. DE M ÉLY

(La mile 'prochainement.)