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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 36.1906

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Nr. 3
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Momméja, Jules: Le "Bain turc" d'Ingres
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https://doi.org/10.11588/diglit.24818#0193

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LE « BAIN TURC » D’INGRES

ux beaux jours déjà si loin-
tains du romantisme, une
vogue, peut-être excessive,
s’attacha à quelques livres
illustrés exclusivement con-
sacrés aux héroïnes des
grands poètes. On vit ainsi
successivement paraître Les
Femmes de Shakespeare, Les
Femmes de Walter Scott,
puis Les Femmes de Gœthe
et Les Femmes de la Bible,
série luxueuse, honnête, un
peu grave, à laquelle l’éru-
dit et spirituel conservateur
du Cabinet des estampes, M. H. Bouchot, a voulu adjoindre, non
sans quelque malice sans doute, Les Femmes de Brantôme. Je n’ai
pas souvenance que cette mode soit passée du domaine des lettres
dans celui des arts, et qu’une série de keepsakes ait vu le jour pour
célébrer les femmes de Rubens, de Rembrandt ou de Raphaël.
Cela s’explique, car les peintres, esclaves volontaires de modèles
préférés, diversifient moins leurs types que les littérateurs, dont
les facultés créatrices ne sont pas cantonnées dans un champ
aussi restreint. Saintes Vierges, Marie-Madeleine, Suzanne, Vénus,
chez Rubens, s’incarnent toutes en Hélène Fourment; Saskia van
Uylenborch et Hendrickje StoiTels ont prêté leurs formes à toutes les
Dalila, à toutes les Bethsabée, à toutes les Danaé, à toutes les Fian-
cées juives de Rembrandt. Raphaël et Léonard de Vinci n’avaient-
ils pas opéré de même? et, avant eux, Fra Filippo Lippi n’avait-il pas
 
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