Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 36.1906)

LE MUSÉE DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE

DE NEW-YORK

(DEUXIÈME ET ÛERN 1ER ARTICLE1)

I !

es œuvres des Primitifs des Pays-Bas sont
très rares aux Etats-Unis : quelques pièces
éparses au Musée Métropolitain de New-
York, à Boston, à Philadelphie, ailleurs
encore, dans des collections privées ou pu-
bliques — et à la Société Historique une
dizaine île petits panneaux, où il n’y a do
remarquables qu’un Mariage mystique de
sainte Catherine et qu’une Faite en Egypte.

On a déjà montré comment ce Mariage mystique 2 se rapproche
de deux compositions célèbres de Gérard David, du Mariage mys-
tique de la National Gallery et de la Vierge entourée de saintes, au
musée de Rouen : c’est le même style, la même main, la même
pureté et les mêmes détails de dessin, les mêmes tons et les
mêmes dispositions de tons, le même éclat, la même chaleur, la
même solidité de coloris dans les étoffes, dans l’émail du carreau,
la même délicatesse des carnations et du modelé, la même mise I

I . V. Gazette des Beaux-Arts, 1903, t. I, p. 414.

2. Partie centrale d’un triptyque, mesurant 0m8l sur 01UG0, provenant d’une
collection Quédeville, vendue à Paris en 1852 (cf. Revue de l’Art ancien et moderne,
1904, I, p. 395 : Un panneau flamand inédit au Musée de la Société Historique de
New-York) : « Il n’y a là, disait-on, rien de commun avec l’expression courte et
puérile, avec les carnations ternes et rougeâtres, avec le dessin amolli et la
couleur fumeuse qui caractérisent Isenbrant, le plus servile imitateur de Gérard
David. » Le style du paysage donnerait à penser que cette partie du tableau a été
achevée, peut-être, un certain temps après les figures.