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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 36.1906

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Locquin, Jean: L' art français à la cour de Mecklembourg au XVIIIe siècle: J.-B. Oudrey et le grand-duc Christian Ludwig
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https://doi.org/10.11588/diglit.24818#0323

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

chantée par AVatlcau, ils ne semblent pas précisément l’avoir enthou-
siasmé. Il a liée tait au contraire une austérité monacale, un hautain
détachement des plaisirs mondains. Le théâtre, la danse, autant d’im-
piétés. Il avait une passion, une seule : la chasse. Mais il en tempé-
rait sagement la violence par les joies discrètes du collectionneur.

Vers 1730, un incendie ayant détruit sa galerie de peinture, il
s’était aussitôt mis en devoir d’en reconstituer une nouvelle. C’est
alors, semble-t-il, qu’il connut la réputation grandissante de notre
compatriote J.-B. Oudry.

A cette époque, Oudry, ancien élève de Largillière, jouissait
déjà, à la cour et à la ville, d’une grande faveur. On l’avait fort
applaudi aux Expositions de la Jeunesse. Les riches amateurs l’ac-
cablaient de commandes. Louis XV lui avait confié depuis quelques
années les fonctions de peintre privilégié de la manufacture de
tapisseries de Beauvais et il venait d’ajouter encore à cette charge
celle de peintre historiographe des chasses royales dans l’état-major
cynégétique de Versailles.

Comment s’engagèrent les premières relations entre l’artiste et
le grand-duc? Nous ne le savons pas au juste. Le plus ancien docu-
ment écrit qu’ait retrouvé dans les archives de Schwerin M. Paul
Seidel1, conservateur des collections privées de l’Empereur d’Alle-
magne, est un Mémoire et description des tableaux faits par Oudry,
peintre ordinaire du Roi, composant la meilleure partie de son
cabinet tous originaux. Ce mémoire, étant donnée la date de quel-
ques-uns des tableaux dont il porte mention, a dû être écrit vers
1732.

Les relations durèrent jusqu’en 1739, puis elles reprirent, intimes
et étroites, en 1750, pour se terminer en 1755, à la mort d’Oudry.
L’artiste avait fini par devenir l’homme d’affaires du prince à Paris.
On le chargeait non seulement d’exécuter des dessins et des tableaux,
mais encore d’acheter pour la cour de Schwerin toute sorte
d’œuvres d’art, sans compter des drogues, des objets de toilette et
des ustensiles de cuisine. Le choix des sujets était laissé à sa discré-
tion. La principale difficulté était de concilier les susceptibilités du
prince avec les exigences du bon goût : Christian-Ludwig s’effarou-

1. M. P. Seidel a réuni et publié ces documents dans le Repertorium fiir Kunst-
wissenschaft (1890, XIJI, p. 91 et suiv.). M. T. de Wyzewa, qui en a rendu compte
dans un très substantiel article de la Chronique des Arts (1890, p. 125 et suiv.),
nous permettra de lui adresser ici nos remerciements pour la bienveillance avec
laquelle il a facilité nos recherches.
 
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