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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 36.1906

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Michel, Émile: Auguste Ravier (1814 - 1894): artistes contemporains
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324

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Ravier est né à Lyon, le 4 mai 1814, d’une famille honorable
qui, ayant acquis une assez grande aisance dans le commerce, desti-
nait naturellement son fils à une autre profession que celle de
peintre.

Mais la vocation de l’enfant fut irrésistible. Envoyé à Paris après
qu’il eut terminé ses études littéraires, pour y suivre les cours de la
Faculté de droit, avec la perspective de devenir notaire, il se fit, il
•est vrai, recevoir licencié; puis renonçant à concilier les désirs de
ses parents et les siens, il obtint, à force d’instances, de pouvoir se
livrer à la profession que de bonne heure il avait rêvée. L’opposition
de sa famille avait été vive, celle de sa mère surtout, qui, foncière-
ment religieuse, s’effrayait pour lui des périls de cette carrière,
•considérée alors dans la bourgeoisie comme tout à fait aventureuse.
Son fils, qui devait, lui aussi, rester très attaché à ses convictions
chrétiennes, avait combattu de son mieux les préventions mater-
nelles. Témoin des excès de tonte sorte auxquels se livraient les
-autres étudiants, il en était écœuré, et il s’appliquait à prouver
•dans ses lettres, et surtout par ses mœurs, qu’il n’y avait pas forcé-
ment incompatibilité entre la profession d’artiste et la bonne
■conduite de la vie. Il visitait les pauvres, instruisait les enfants
•dans les prisons, se dévouait à eux « pour faire diversion aux mau-
vais traitements qu’ils reçoivent », estimant que ces malheureux
abandonnés « ont encore plus besoin d’être aimés que les autres,
puisque leurs parents eux-mêmes les rejettent ». Tel il était déjà,
compatissant et plein de bonté, tel il restera jusqu’à la fin.

Libre de se consacrer entièrement à ses chères études, Ravier,
•après un court apprentissage à l’Ecole des Beaux-Arts, avait hâte de
demander à la nature elle-même les enseignements que seule elle
•pouvait lui donner. En rentrant à Lyon, il se sentait heureux de
vdvre de nouveau auprès des siens, dans ce milieu provincial, très
ouvert aux choses de l’esprit. Ainsi que l'a remarqué M. F. Brune-
tière1 : « Lyon a tenu dans le mouvement littéraire de notre pays une
place considérable. Autant ou plus que Paris, elle a été un moment
la capitale intellectuelle de la France », offrant, avec des poètes tels
•que Maurice Scève, Louise Labé et Pontus de Thiart, « un mélange

détails et des extraits nombreux de la correspondance de Ravier, M. Thiollier
-a édité une suite de reproductions de dessins ou d’aquarelles de cet artiste. Il a
paru également, en 1902, dans la Bibliothèque de Y Occident, une intéressante
notice sur Ravier, due à M. Alphonse Germain.

1. Histoire de la littérature française, p. 240.
 
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