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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 36.1906

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Nr. 3
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Nr. 5
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Bénédite, Georges Aaron: Les antiquités égyptiennes au Musée du Louvre: les dernières acquisitions
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https://doi.org/10.11588/diglit.24818#0377

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

toutes les branches de l’activité allemande, s’est manifestée une
méthode rigoureuse, allant droit au but, et au besoin ne reculant
pas devant des moyens que je me contenterai de qualifier d’éner-
giques. L’expédition prussienne de 1842-1846, dans la vallée du
Nil, avait donné l’exemple. La salle principale des monuments de
l’Ancien Empire du palais du Lustgarten, qui est encore et qui sur-
tout était indubitablement jusqu’à ces dernières années sans rivale
en Europe, par l’ampleur qu’y prend l’exhibition de ces bas-reliefs
épisodiques et pittoresques, dont les décorateurs des tombes avaient
fait un si judicieux et si ingénieux emploi, et qui ont transmis en
scènes multiples presque toutes les formes de la vie urbaine et
rurale, du xre au xxxe siècle avant J.-C., cette salle principale
constitue véritablement pour l’art égyptien ce que les salles grecques
du British sont pour l’art hellénique, une façon de Capitole archéo-
logique Modestes imitateurs de Lepsius, car les temps étaient
changés, les consuls ou agents spéciaux de l’Allemagne, tels que
Travers et Reinhardt, pour ne citer que les principaux, se mirent en
devoir d’échantillonner comme sur commande toutes les époques
de l’art égyptien et réussirent à ce point qu’il est à peine besoin
d’aller jusqu’à Gournah pour se faire une idée à peu près exacte de
la sculpture civile sous le Nouvel Empire : elle est plus que conve-
nablement représentée sur les bords de la Sprée par de splendides
morceaux découpés dans les tombes et qui font penser à ces carrés
que des ciseaux sacrilèges ont taillés au meilleur endroit d’une
tapisserie. Jusqu’à ces dernières années, l’archéologie allemande
n’avait en Egypte que des représentants bénévoles ou occasionnels :
elle dispose aujourd’hui d’un attaché scientifique permanent à
l’agence diplomatique du Caire, M. le Dr Borchardt qui, du moins,
exerce son action d’une manière scientifique et plus en harmonie
avec les règlements locaux. Il est surtout bien placé pour sur-
veiller le marché des antiquités et signaler instantanément à son
musée l’apparition des pièces rares. S’il arrive que le musée soit
pris au dépourvu, un des nombreux mécènes qui se sont constitués
ses banquiers fait l’avance des fonds et quelquefois plus.

1. On a compL'is qu’il s’agit ici de ce groupement de chapelles funéraires
enlevées à Abousir, à Saqqârah et à Gizeh, comprenant à côté de types tout à
fait uniques, comme le revêtement intérieur de la chapelle du roi Zosir, extrait
de la fameuse pyramide à degrés de Saqqârah, la chapelle d’Amten, les splen-
dides parois de la chapelle de Mérab, fils de Chéops, et celles de Manofir, où
fleurit le plus bel art de la Ve dynastie, véritables dépouilles opimes enlevées à
l’Égypte mempliite.
 
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