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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 37.1907

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Nr. 1
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Jacobsen, Emil: Quelques maîtres des vieilles écoles néerlandaise et allemande à la Galerie de Bruxelles, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24864#0078

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68

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

L’hypothèse Mostaert, au début très favorablement accueillie,
pour être abandonnée ensuite de la plupart des critiques, menace
dans ces tout derniers temps de devenir presque un dogme1. Elle
ne le mérite certes pas, en tout cas pas encore.

Pour laisser libre cours aux recherches, j’ai exposé en détail
ce qui parlerait en faveur d’une autre hypothèse, l’hypothèse
Cornelisz qu’on tient à tort pour mort-née. Elle sera peut-être
reconnue fausse — elle l’est probablement —, mais elle mérite
d’être combattue avec des arguments, et non avec des sarcasmes2.
Pour ma part, j’avoue franchement que j’ai des doutes très fondés
tant sur l'hypothèse Mostaert, qui manque de toute base positive3
que sur l’hypothèse Cornelisz4.

Le terme final de cet examen aboutit ainsi à un résultat négatif.
Il n’appartient pas toujours à la critique d’arriver à un résultat
décisif. Elle doit parfois se contenter d’éclairer les problèmes. A qui
est due cette intéressante série de tableaux, nous ne le savons pas
encore. La seule chose que l’on puisse soutenir avec certitude, selon
moi, c’est qu’elle est l’œuvre d’un maître hollandais qui doit avoir
vécu au commencement du xvie siècle .

KMIL JACOBSEN

(La suite prochainement,)

1. M. Friedlaender dit dans son article Neues fur Jan Mostaert (Repertorium fur
Kunstwissenschaft, 1905) : « Il me semble que Mostaert et le peintre de l’autel
d'Oultremont ne font qu’une seule et même personne. » De même M. Scheibler,
dans son article (Repertorium, 1904, p. 550), paraît tenir pour démontrée l’hypo-
thèse Mostaert. Or ces deux noms sont considérés avec raison comme des auto-
rités de premier ordre dans un domaine où la discipline est sévère et où l’auto-
rité a plus de poids que dans n’importe quel autre domaine de l’art.

2. Une seule objection scientifique, de source très autorisée, est venue à ma
connaissance. Je la cite pour montrer jusqu’où peut aller l’aveuglement de la
passion : dans le Burlington Magazine, M. Weale parle de cette hypothèse et
l’appelle « a wikl guess », disant que, si Wauters avait parcouru attentivement
le passage de K. van Mander, il aurait compris l’impossibilité de son affirma-
tion, car Karel van Mandel dit que Scorel a peint les fonds de paysages, mais que
dans le triptyque d’Oultremont il n’y a point de paysage. Mais M. Weale se trompe
radicalement. En mentionnant le triptyque, K. van Mander ne parle pas du tout
de paysage, il ne le fait que plus tard en parlant d’une autre Descente de Croix
qui se trouvait à Alkmaar, chez la veuve van Sonneveld.

3. Mostaert était le peintre des hautes classes. Or on a fait grand bruit de ce
que, dans le groupe en question, se trouvaient un bon nombre de portraits de
personnes de qualité. Mais, de tout temps, les peintres n’ont-ils pas exécuté de
préférence les portraits des personnes de la haute société?

4. Cependant je ne cache pas qu’autrefois j’ai été moins sceptique vis à vis de
l’hypothèse Cornelisz (voir Kunstchronik, 1900-1901, n° 21).
 
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