DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Berenson, Bernard: Le portrait raphaëlesque de Montpellier
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24864#0225
LE PORTRAIT RAPHAELESQUE
DE MONTPELLIER
e musée Fabre, à Montpellier, pos-
sède un de ces portraits de jeunes
hommes,charmants, poétiques, dé-
licats, que l’on attribuait volon-
tiers à Raphaël il y a cinquante ou
soixante ans.
Depuis quelques années, ces
portraits ont eu leur large part de
l’indifférence relative qui s’est at-
tachée au maître lui-même, et une
part plus large encore du scepti-
cisme qui prévaut au sujet de
l’authenticité de ses œuvres. Mais le moment est venu de les regar-
der sans prévention, de les estimer à leur juste valeur, et, si
possible, d’en déterminer le véritable auteur. Je me propose, dans
les quelques pages qu’on va lire, de discuter uniquement le portrait
de Montpellier.
Ce tableau n’est pas tout à fait inconnu. M. Gonse lui a consa-
cré un article dans cette revue même, il y a plus de trente ans1, et
à cette occasion, il en fut donné une admirable gravure due au
burin de M. A. Didier.
La photographie que nous reproduisons aujourd’hui, la gravure
qui vient d’être mentionnée, et les pages brillantes de M. Gonse
me dispenseront d'une description détaillée. Quant à l’appréciation
esthétique, elle ne souffre pas de difficultés. Si l’on fait abstraction
du charme et de l’agrément du modèle, si l’on ne considère dans
ce panneau que l’œuvre d’art, il est impossible d’y trouver des
J. Gazette des Beaux-Arts, 1875, t. Il, p. 114 el suiv.
DE MONTPELLIER
e musée Fabre, à Montpellier, pos-
sède un de ces portraits de jeunes
hommes,charmants, poétiques, dé-
licats, que l’on attribuait volon-
tiers à Raphaël il y a cinquante ou
soixante ans.
Depuis quelques années, ces
portraits ont eu leur large part de
l’indifférence relative qui s’est at-
tachée au maître lui-même, et une
part plus large encore du scepti-
cisme qui prévaut au sujet de
l’authenticité de ses œuvres. Mais le moment est venu de les regar-
der sans prévention, de les estimer à leur juste valeur, et, si
possible, d’en déterminer le véritable auteur. Je me propose, dans
les quelques pages qu’on va lire, de discuter uniquement le portrait
de Montpellier.
Ce tableau n’est pas tout à fait inconnu. M. Gonse lui a consa-
cré un article dans cette revue même, il y a plus de trente ans1, et
à cette occasion, il en fut donné une admirable gravure due au
burin de M. A. Didier.
La photographie que nous reproduisons aujourd’hui, la gravure
qui vient d’être mentionnée, et les pages brillantes de M. Gonse
me dispenseront d'une description détaillée. Quant à l’appréciation
esthétique, elle ne souffre pas de difficultés. Si l’on fait abstraction
du charme et de l’agrément du modèle, si l’on ne considère dans
ce panneau que l’œuvre d’art, il est impossible d’y trouver des
J. Gazette des Beaux-Arts, 1875, t. Il, p. 114 el suiv.