Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 37.1907)

UNE a PIETA » INCONNUE DE MICHEL-ANGE

A PALESTRINA

e hasard d’une excursion à Palestrina
en compagnie de camarades de la villa
Médi cis, à la fin du mois de mai 1905,
nous mil en présence d’un chef-d’œuvre
de sculpture de l’époque de la Renais-
sance, d’auteur inconnu, et demeuré
jusqu’ici inaperçu de tous les historiens
de l’art. Devant ce groupe inachevé,
d’une extraordinaire puissance d’expres-
sion, l'avis fut unanime : l’œuvre ne
pouvait être que de Michel-Ange. Cette attribution fit l’objet de nom-
breuses discussions durant les belles soirées d’été passées sous la
loggia et dans le bosco de la villa Médicis par les pensionnaires de
l’Académie et leurs amis du palais Farnèse1. Comme une foi sincère
ne reste pas sans agir, il nous a semblé qu’il serait bon d’exposer,
pour un cercle moins restreint, les raisons de notre conviction.

CctLc Pietà se trouve dans le petit palais Barberini, tout en haut
de la ville, qui s’étage au flanc de la montagne de Préneste. Elle sur-
monte l’autel de la seconde des petites chapelles latérales accolées

i. Admirateur enthousiaste de la Pietci, le sculpteur 11. Bouchard voulut bien
revenir avec moi à Palestrina, pour examiner en détail la facture de l’œuvre. A
lui reviennent toutes les remarques de technique que l’on trouvera ci-après. Un
autre camarade, M. Pénat, graveur en taille-douce, avait fait du dessin du groupe
de Palestrina l’un de ses envois à l’Institut. 11 a eu l’extrême amabilité de mettre
son œuvre à ma disposition pour les lecteurs de la Gazette. C’est ce beau dessin
que l’on trouvera reproduit plus loin. Je tiens à exprimer ici mes affectueux
remerciements à ces deux précieux collaborateurs.

XXXVII. — 3e PÉRIODE.

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