Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 37.1907)

LES DERNIÈRES ANNÉES DE GOYA EN FRANCE

(deuxième et dernier article1)

A l’époque où Goya vint s’établir à Bordeaux, la lithographie,
découverte par Senefelder à Munich, à l’aurore du xixe siècle,
jouissait déjà d’une véritable vogue en France depuis un cer-
tain temps. Prud’hon, Carie et Horace Vernet, Eugène Lami, Boilly,
Géricault, avaient produit des planches de haute valeur. Plusieurs
de celles-ci tombèrent sous les yeux de l’arliste, qui les admira fort
et s’éprit de ce nouveau procédé, déjà essayé quelque peu par lui
avant de quitter Madrid, et qui lui permettait de se livrer à toute sa
fantaisie2. Il le traita d’ailleurs, comme il fallait s'y attendre, avec
autant de supériorité que d’audace.

L’année même de son arrivée, il dessina sur pierre les quatre
pièces si célèbres des Courses de taureaux, qui peuvent être mises
au nombre de ses plus belles productions. Tirées chez l’imprimeur
Gaulon à 300 exemplaires devenus d’une rareté excessive, elles
mesurent environ 30 centimètres de hauteur sur 40 centimètres
de largeur, et sont signées dans le bas, à gauche. Sous chacune des
estampes, on lit : Déposé et lit h. de Gaulon; en haut, le titre.

La première représente El Famoso America.no Mariano Ceballos
(.Le fameux Américain Mariano Ceballos), torero célèbre à Madrid

1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1907, t. I, p. 114.

2. V. dans la Gazette des Beaux-Arts, 1868, t. Il, p. 175 et suiv., le catalogue,
par Paul Lefort, de l’œuvre lithographique de Goya.

XXXVII.

3e PÉRIODE.

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