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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 37.1907

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Nr. 5
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Tourneux, Maurice: Philippe Burty
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https://doi.org/10.11588/diglit.24864#0424

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

ne cessa de leur témoigner les plus clairvoyantes sympathies, n’exa-
gérant pas, comme on l’a fait volontiers depuis, la nouveauté de
leurs tentatives et ne leur sacrifiant pas d’un trait de plume les
maîtres dont, à en croire certains de nos confrères, le principal,
sinon le seul, mérite serait d’avoir préparé leur avènement. Ce
qu’il fit pour les peintres, il ne le marchanda pas davantage aux
dessinateurs et aux graveurs. Non seulement, dans un article de
Y Art (1878), il plaça M. Bracquemond au rang qui lui revenait de
droit — le premier, — mais, soit en tête des divers albums annuels
de Cadart, soit sous forme de lettres « ouvertes » ou de préfaces, il
signala au public français et américain les talents de Théophile
Chauvel, de Félix Buhot, d’Henri Guérard1, de Sonirn, etc.; il eut
pour les débuts de Forain et de Willette des paroles d’encourage-
ment et de sympathie, et il ne dépendit pas de lui que Y Histoire clés
quatre fils Aymon illustrée par M. Eugène Grasset ne connût dès son
apparition le succès qui lui vint plus tard. Bien avant que F « art
précieux » eût trouvé des apôtres et des prôneurs, il n’épargna aucun
effort pour mettre en lumière des damasquineurs comme Alfred
Gauvin et des céroplastes comme Henri Cros. C'est surtout lorsqu’il
fut investi des fonctions d’inspecteur des Beaux-Arts qu’il exerça en
faveur des parias de la commande officielle une influence bienfai-
sante. Ce fut lui, pour n’en citer qu’un exemple, qui fit acheter et
placer au Luxembourg le Réfectoire de François Bonvin. L’œuvre
s’est depuis déplorablement craquelée et noircie, mais dans sa fraî-
cheur primitive c’était une petite merveille.

Tout en se prodiguant ainsi sans compter, Burty sentait bien
que les années s’écoulaient et que la graine féconde semée à tous
les vents ne faisait lever pour lui aucune moisson profitable.
En 1877, il se décida enfin à réunir, sous le titre de Maîtres et Petits
Maîtres, un choix d’articles provenant de sources très diverses :
« La littérature pour revues », m’écrivait-il dès 1868, « exige trop de

1. Mme Henri Guérard a bien voulu communiquer à la Gazette le cuivre d’un
portrait inédit de Burty, de la plus intime et de la plus âpre ressemblance. Il
doit dater, comme le médaillon très rare et tiré à quelques exemplaires d’Alfred
Gauvin, des dernières années du modèle. L’iconographie de Burty comporte
encore un portrait peint à mi-corps par M. Carolus Duran (qui a figuré en 1874
à une exposition spéciale du Cercle de la place Vendôme), une pointe sèche de
Desboutins, un autre portrait (posthume) gravé à l’eau-forte et au burin par
Burney. M. André Brouillet a également donné place à Burty parmi les auditeurs
du Dr Charcot dans le tableau qui représente la clinique de l’illustre praticien à
la Salpêtrière (1887).
 
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