Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 38.1907)

VUE DE L’ANCIEN QUARTIER SAINT-GEORGES, A LYON
DESSIN PAR H. LE Y MARIE1
(Musée de Lyon.)

LES ARTISTES LYONNAIS

(troisième ARTICLE1 2)

Berjon est le plus complètement lyonnais des artistes de son
temps, mais, parmi ceux-ci, quelques-uns se sont montrés,
en plusieurs de leurs œuvres, imprégnés de l'esprit local.
C’est le cas du peintre-aquafortiste Jean-Jacques de Boissieu et du
sculpteur Joseph Chinard.

Boissieu s’intéresse au paysage en naturiste, ce qui n’est point
commun à l’époque où les plus illustres traducteurs de vues,
Joseph Vernet et Hubert Robert, sacrifient encore à la mise en
scène et arrangent, combinent leurs motifs. Assurément il obéit au
goût du jour en cherchant des effets pittoresques et en recourant aux
contrastes de clair et d’ombre plus ou moins justifiés; mais on sent,
à sa facture, qu’il représente la campagne par goût, non par métier.
Lui aussi cherche l’équilibre et travaille en méticuleux avec le
désir d’être vrai.

1. Ce dessin de Leymarie reproduit une des planches de l’album de M. Eugène
Vial : Dessins de trente artistes lyonnais du xixe siècle. Ce luxueux recueil comprend
une introduction, plusieurs notices biographiques qui résument de sûrs docu-
ments, et cinquante planches d’une remarquable exécution. Il est donc à consulter.
Il a été publié en 1905, à Lyon chez Rey et Cifc, à la suite de l’Exposition rétro-
spective lyonnaise dont M. Cantinelli a parlé ici même.

2. V. Gazette des Beaux-Arts, 1907, t. II, p. 163.