Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 38.1907

DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:
Bibliographie
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24865#0467

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
uo

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

montre paysagiste excellent, par Claes Molenaer clans une Kermesse, Adriaen van
Ostade dans des Paysans dans une grange où se décèle l’influence de Rembrandt,
Cornelis Dusart dans un Repas de paysans et un Homme Usant. Un tableau très
intéressant est une Noce de ce Gerrit Lundens dont le nom a été rendu célèbre
par sa copie de la Ronde de nuit, aujourd’hui à la National Gallery de Londres :
le souvenir du chef-d’œuvre de Rembrandt a été si puissant sur son esprit qu’il
n’a cru mieux faire que de donner à son cortège nuptial une disposition similaire
à celui de la compagnie de Frans Ranning Cocq ; l’analogie est d’autant plus frap-
pante que le fiancé est vêtu, comme celui-ci, tout entier de jaune1. Lundens,
dans les tableaux de lui qui nous sont restés, n’a plus connu d’accents aussi
pittoresques : son Portrait de deux époux, que possède aussi M. Tritsch, est
correct, mais compassé.

Parmi les élèves etimitaleurs de Rembrandt, voici Salomon Koninck, qui nous
montre une Vieille femme comptant des pièces d’or, très parente du Poseur d'or de
Rotterdam, et une Tête d'étude de vieille femme-, Jan Victors, qui a signé une
Répudiation cl’Agar inlluencée par Rembrandt, mais inférieure à l’eau-forte du
maître de toute la distance énorme qui sépare une froide composition natura-
liste de l’interprétation d’un grand poète. Une Jeune femme en Diane, de Nicolas
Maes, ne trahit guère l’élève de Rembrandt; son allure décorative autant que le
sujet la rapprocheraient plutôt des maîtres français du xvme siècle : c’est un
morceau curieux pour l’étude de l'évolution de ce peintre.

Deux portraits féminins qui comptent parmi les pièces maîtresses de la collec-
tion, l’un de B. van der llelst, véritable chef-d'œuvre ayant appartenu au baron
de Beurnonville à Paris, l’autre de Jacob Gerritsz Cuyp, sont à signaler ensuite.
Du fils de ce dernier, Aelbert Cuyp, M. Tritsch possède une œuvre très particulière
comme sujet et très remarquable : une Halte du prince Frédéric d’Orangc à
Heusden. Notons, enfin, des paysages de J. Asselyn, Cornelis Decker, Dirck
Maas, Egbert van der Poel, une nature morte de lleda, et quatre excellents
intérieurs d’églises de Hendrik Cornelisz van Yliet, Emmanuel de Witte et Peter
Neeffs le vieux.

Quelques tableaux flamands complètent cette réunion de choix : de Rubens,
Marie de Médicis en Pallas, esquisse pour un des tableaux du Louvre; une Télé
d’étude de van Dyck; une Société galante, par C. J van der Lamen ; une Salomé
apportant à Hérode la tête de saint Jean-Baptiste, par Franz Francken II; une
nature morte de Jan van den Ilecke ; enfin — pour terminer par des œuvres plus
marquantes — quatre savoureux Téniers, dont un Intérieur bourgeois au moment
du repas et des Paysans à tauberge sont de tout premier ordre, puis un charmant
tableau de famille dans un parc, dû à la collaboration du fin portraitiste Gonzales
Coques et du paysagiste Frans Wouters.

A. M.

1. Ce tableau est daté de 1649, sept ans après la Ronde de nuit; par conséquent, observe
M. Gluck, il est probable que Lundens exécuta sa copie avant cette date et que Rem-
brandt la vit. C’est là un argument nouveau en faveur de ceux qui se basent sur cette
copie pour affirmer la mutilation de la Ronde de nuit et en déterminer l’état primitif.

Le Gérant : P. Gieardot

P A Kl S.

IMPRIMERIE PHILIPPE R E K O U A R D
 
Annotationen