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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 2.1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.24872#0095

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

données à Jean Fouquet par un texte d’une autorité irrécusable. » D’où il suit que
si François Robertet n’avait eu l’heureuse inspiration d’écrire une courte note en
tête du manuscrit des Antiquités, nous en serions réduits pour Fouquet, comme
pour tant d’autres artistes, à de simples conjectures au sujet de ses œuvres.
Ainsi tout cet échafaudage de gloire repose sur deux lignes qu’un relieur mala-
visé eût pu détruire en faisant tomber le feuillet de garde qui les contient. Pour
supporter tant de renommée le piédestal paraît donc bien fragile. Entendons-
nous : cela ne veut point dire que les Quarante Fouquet de Chantilly ne sont pas
de Fouquet; mais cela signifie que pour les lui attribuer il les faut comparer aux
Antiquités judaïques, de la même façon que M. Paul Durrieu compare à ces der-
nières le Boccace de Munich.

L’auteur a joint à sa notice une seconde partie donnant l’explication des
planches, partie très développée, puisqu’elle ne compte pas moins de 78 pages
in-folio pour 91 ligures. Ces descriptions, très vivantes, très colorées, compren-
nent un exposé historique de la scène représentée et des appréciations sur la
valeur artistique du tableau. C’est là un commentaire extrêmement précieux, je
dois ajouter même indispensable, car il est assez rare que lès miniatures exé-
cutées au Moyen âge soient suffisamment claires pour n’avoir besoin d’aucune
interprétation. Il faut sans doute en excepter les tableaux bibliques si familiers à
tous que le sens en apparaît nettement au premier abord. Mais lorsqu’il
s’agit de peintures reproduisant des faits qui sont du domaine de l’histoire,
l’artiste s’est en général si fidèlement inspiré du texte qu’il avait sous les yeux,
il s’est avec tant de conscience attaché au détail, que la signification précise nous
échappe aisément. On ne saurait donc trop louer fauteur du soin qu’il a pris et
de l’érudition qu’il a déployée pour nous épargner toute peine dans la contem-
plation de ces belles peintures merveilleusement reproduites.

En résumé, la nouvelle publication à laquelle le comte Durrieu vient d’atta-
cher son nom nous apparaît comme digne en tous points de ses aînées, les
Heures de Turin, les Très riches Heures du duc de Berry et les Antiquités judaïques :
c’est le plus bel éloge qu’on en puisse faire.

HENRY MARTIN

LA COLLECTION DE VINCI! A LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE 1

l y a peu d’événements aussi heureux, dans l’histoire du Cabinet des
estampes, que le don fait en 1906 par le baron Cari de Vinck
de sa magnifique collection. Nos séries de documents figurés
sur le passé de notre pays, riches déjà des trésors accumulés
par des amateurs comme Gaignières, Fevret de Fonlette, le
comte de la Bédoyère, Michel Hennin, se sont augmentées d’un seul coup de
plus de 20 000 pièces relatives seulement à l’histoire de la France moderne,
depuis la fin du règne de Louis XV jusqu’à la proclamation de la troisième Képu-

I. Un siècle d’histoire de France par l’estampe, 7770-iS7i. Collection de Vinck. Inven-
taire analytique, par .François-Louis Bhlel. Tome Ier, Ancien régime. Paris, Imprimerie
Nationale, 1909. In-8, xxxyii-692 p. av. 23 héliogravures.
 
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