L’ART RELIGIEUX DE LA FIN DU MOYEN AGE 149
un inconnu, voisin d’Agnolo Gaddi, a tiré l’Enfant de son berceau,
pour l’exposer nu à l’adoration de sa mère; la scène fait partie d’une
fresque peinte à l’intérieur de la façade de Santa Maria Novella3.
C’est déjà la prédellc de Lorenzo Monaco. N’est-il pas clair que les
peintres florentins de la fin du xive siècle n’ont fait qu’achever le
développement d’un motif esquissé par les premiers giottesques?
1. Florence, Académie. Le motif est conservé par le fds de Taddeo, Agnolo
Gaddi (prédeile n° 277 de l’Académie).
2. Sur l’un des médaillons qui accompagnent un Arbre de la Croix (Académie,
n° 2) cf. Suida, Jahrbuch der k. Pr. Kunstsammlungen, t. XXVI, 1905, p. 107 ; Ven-
turi, Storia dell' arte italiana, t. V, p. 507, fig. 410).
3. Alinari, n° 4034. Voir notre cul-de-lampe.
qui porte la date de 1344. C’est en Toscane que la Vierge s’est levée
du lit où l’art byzantin et l’art français la laissaient étendue, pour
s’asseoir ou s’agenouiller. Le filleul môme de Giotto, Taddeo Gaddi,
représente, vers 1330, Marie veillant à genoux le sommeil de son
Fils, qu’elle recouvre de son propre voile dans le berceau1. Un con-
temporain de Giotto, qui est peut-être Pacino de Bonaguida, montre
la Vierge elle-même à genoux et en prière devant le berceau2. En
face d’elle, Joseph, également à genoux, prie les mains jointes. Enfin
LA NATIVITÉ, PAR LORENZO MONACO
(Collection de M. Richard von Ivauffmann, Berlin.)
un inconnu, voisin d’Agnolo Gaddi, a tiré l’Enfant de son berceau,
pour l’exposer nu à l’adoration de sa mère; la scène fait partie d’une
fresque peinte à l’intérieur de la façade de Santa Maria Novella3.
C’est déjà la prédellc de Lorenzo Monaco. N’est-il pas clair que les
peintres florentins de la fin du xive siècle n’ont fait qu’achever le
développement d’un motif esquissé par les premiers giottesques?
1. Florence, Académie. Le motif est conservé par le fds de Taddeo, Agnolo
Gaddi (prédeile n° 277 de l’Académie).
2. Sur l’un des médaillons qui accompagnent un Arbre de la Croix (Académie,
n° 2) cf. Suida, Jahrbuch der k. Pr. Kunstsammlungen, t. XXVI, 1905, p. 107 ; Ven-
turi, Storia dell' arte italiana, t. V, p. 507, fig. 410).
3. Alinari, n° 4034. Voir notre cul-de-lampe.
qui porte la date de 1344. C’est en Toscane que la Vierge s’est levée
du lit où l’art byzantin et l’art français la laissaient étendue, pour
s’asseoir ou s’agenouiller. Le filleul môme de Giotto, Taddeo Gaddi,
représente, vers 1330, Marie veillant à genoux le sommeil de son
Fils, qu’elle recouvre de son propre voile dans le berceau1. Un con-
temporain de Giotto, qui est peut-être Pacino de Bonaguida, montre
la Vierge elle-même à genoux et en prière devant le berceau2. En
face d’elle, Joseph, également à genoux, prie les mains jointes. Enfin
LA NATIVITÉ, PAR LORENZO MONACO
(Collection de M. Richard von Ivauffmann, Berlin.)