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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 2.1909

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Nr. 4
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24872#0371

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

non plus voir sans exagération le plus grand sculpteur du xvn° siècle. Il n’en
reste pas moins que les Grâces du perron érigé devant l’Hôtel de ville de Liège,
la statue de la Vierge Vinave d’Ile, le Saint Jean-Baptiste de la fontaine de la
rue Hors-Château, sont choses fort méritantes.

Le musée ancien de Bruxelles a trouvé à s’enrichir au cours du dernier
mois de deux toiles remarquables de Joachim Beuckelaer, œuvres signées et
datées que les historiens n’ont pas mentionnées jusqu’ici. Les figures y sont
de grandeur naturelle. Ces œuvres représentent : la première, Le Christ dans la
maison de Marthe et, Marie (136b), la seconde (de 1364), un sujet rustique en plein
air. Dans l’une et l’autre sont accumulés les accessoires et les comestibles que
le peintre excellait à reproduire. Œuvres de musée, ces toiles, par leurs dimen-
sions, sollicitent peu les amateurs, eu dépit des hautes qualités de leur facture.
Beuckelaer, de son vivant moins apprécié qu’il ne l’aurait dû être, fut le fré-
quent collaborateur de ses confrères et notamment du grand portraitiste Moro,
durant le dernier séjour de celui-ci à Anvers. Sa probité artistique et son inter-
prétation magistrale du détail rendent l’association des plus explicables.

L’acquisition, par le musée de peinture de Bruxelles, du portrait de François
Duquesnoy parvanDyck, de l’ancienne collection du Roi, constitue pour lagalerie
un enrichissement précieux. La Belgique connaît fort peu le grand peintre dans
la phase où son talent a conquis sa plus légitime célébrité. Les familles où se
trouvent encore des 'portraits peints par van Dyck durant ses séjours à [Anvers
sont infiniment rares et les musées des Flandres ne montrent aucune page [de
quelque prestige venant combler cette lacune bien souvent déplorée. Bien que le
personnage ne soit représenté qu’en buste, le portrait de Duquesnoy mérite
de figurer parmi les ouvrages les plus distingués de van Dyck. Il fut acquis jadis
en Angleterre par le roi Léopold I01' et date d’une période très intéressante de la
vie de son auteur. Duquesnoy et van Dyck, en effet, n’ont pu se connaître qu’à
Rome, où van Dyck se trouvait en 1623, l’année de l’admirable portrait du car-
dinal Bentivoglio (aujourd’hui à la galerie Pitti). La nouvelle toile du musée de
Bruxelles ne se ressent que partiellement des influences italiennes. La tonalité en
est plutôt claire, mais le morceau est d’un modelé excellent et d’une élégance
absolument propre à l’auteur comme au modèle.On connaît plusieurs estampes
d’après cette peinture; l’une, à la manière noire, par Pierre van Bleek, datée de
1751, est du temps où la peinture était encore en Angleterre.

L’ouverture est prochaine, à Bruges, d’une sorte de musée de la gravure formé
d’éléments tirés de la collection cédée à la ville, en 1863, par M. John Steinmetz.
Cet amateur, d’origine anglaise, était né en 1793. Passionné de bonne heure
pour la gravure, il trouva, dans son propre pays d’abord, puis en Belgique, et
particulièrement à Bruges, où il mourut en 1883, l’occasion d’acquisitions heu-
reuses. Sa collection, composée de plus de quinze mille pièces, comprend, outre
quelques dessins d’artistes brugeois modernes, de beaux spécimens des maîtres
du burin des xvifet xviue siècles. Les petits maîtres allemands y figurent aussi,
mais en moins grand nombre. Excellent appréciateur des bonnes choses,
Steinmetz les choisissait au hasard de la rencontre sans se restreindre à une
époque. On s’intéressera surtout à ses gravures anglaises du xvme siècle.

HENRI HYHANS
 
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