Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 2.1909)

LES OEUVRES RÉGIONALES DU MUSÉE ROLIN

417

Georges (à moins que ce ne soit un Saint Hubert), dans la bibliothèque
du premier, jadis dans la chapelle de Vésigneux, près Lucenay-
l’Évêque. En réalité il reproduit, et très gentiment, l’image d’un
gentilhomme qui se rend à la chasse avec
son chien. Et si l’àge a courbé son chef,
le corps demeure solide. Son costume
nous apprend qu’il vivait sous Louis XIII ;
mais son auteur, ue nous en plaignons
pas, travaillait encore dans le goût de ces
Rigoley auxquels on doit les saisissantes
stalles de Montréal.

Une statuette du xviu° siècle, une
Sainte Jeanne de Chantal (bois peint,
même salle), va jusqu’à ressembler aux
figures slutériennes; elle est incontes-
tablement bourguignonne, on serait tenté
de dire trop; son costume engonce ses
formes ramassées, sa crosse pourrait
servir de matraque. Cependant, quelque
curieuse qu’elle soit, elle n’est point
exceptionnelle: une statuette du xvu°siè-
cle, représentant la première supérieure
des Ursulines d’Avallon, a même tour-
nure et même facture (Musée de la Société
d’études d’Avallon). L’une et l’autre ont
été confectionnées probablement d’après
un spécimen du xv° siècle, à moins que
la Sainte Jeanne ne soit tout uniment
une pièce ancienne sur la base de laquelle a été peint son nom
plus tard1.

SAINT GEORGES
OU SAINT HUBERT
STATUETTE BOIS, XVIIe SIÈCLE
(Musée Rolin, Autun.)

*

Les peintures régionales du Musée Rolin ne sont pas moins dignes
d’attention que les sculptures. Les plus impressionnantes sont celles
qui furent découvertes il y a quelques années dans la cathédrale
d’Autun (chapelle Saint-Vincent) et que la Société éduenne s’empressa

1. Mais si cela n’est pas, la statuette ne peut avoir été exécutée avant le milieu
du xviii0 siècle, sainte Jeanne de Chantal ayant été béatifiée en 1751 et canoni-
sée en 1707.

II. — 4" PÉHIODE.

53