Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 14.1918)

L A TOMBE D’UN SOLDAT, MARBRE PAR M. A. BARTHOLOMÉ
(Société Nationale des Beaux-Arts.)

LE SALON DE 1918

Après trois anne'es d’in-
terruption, voici que nous
revoyons à Paris un Salon,
etmême un vernissage, pré-
cédé de la visite officielle du
chef de l’Etat, en des lieux
officiels ou presque officiels
où les sculpteurs, les pein-
tres, graveurs et architectes
ont exposé leurs œuvres.

II y àurait beaucoup à
dire pour et contre ce Salon.
II est certain, d’une part, qu’offrant un assez grand nombre de pan-
neaux rétrospectifs qui montrent un choix précieux d’œuvres de
premier ordre dues à des artistes morts durant cette guerre :
Carolus Duran, Harpignies, Degas, — sans compier quelques admi-
rables bustes de Rodin, •— il présente un intérêt pour ainsi dire
historique, il éclaire quelques côtés de l’évolution de l’art français
au cours des dernières de'cades. Par là il donne à penser, par là il
reste, malgré ses lacunes, instructif. D’autre part, ces lacunes sont
évidentes. Parmi les « jeunes » ou les « demi-jeunes », combien sont
au front, ou bien, hélasl ont déjà donné leur vie pour la pairie! Les

CASQUE, PAR M. JEAN DUNAND
(Société Nntionale des Beaux-Arts.)