SUR UN « HOMMAGE A GREUZE »
DESSIN INÉDIT DE PRÜD’HON
e souvient-on de cette lettre citée par
les Goncourt, qu’écrivait Prud’hon
à Vivant-Denon, le directeur des
Musées nationaux, le spirituel et
gracieux écrivain, le bon dessina-
teur aussi ? G’est en 1803; Prud’hon
est las de tous les ennuis qu’il subit
par la méchanceté de sa femme, il
ne peut plus les supporter et ne
parvient pas à obtenir sa tranquil-
lité. Alors, en fin de compte, il
s’adresse à son brave compatriote
bourguignon et implore son appui. Prud’hon rappelle qu’il est
« sensible » et qu’il aime « la paix », puis il dit : « Ma femme
n’est point artiste, elle nuit à mon repos, à l’exercice de mes talents
et à l’éducation de mes enfants; je suis fermement décidé à ne plus
ricn avoir de commun avec elle. » Qu’on le délivre de cette mau-
vaise créature qui ne lui apporte que le « trouble », et qu’on le
délivre au plus vite, car c’est un « service bien important et bien
urgent » à lui rendre. Et, en vérité, Prud’hon mérite qu’on le laisse
travailler à loisir, au jour la journée. Ses tableaux ne sont-ils pas,
dans sa vie monotone et pénible, le seul plaisir, la seule occupation
qui l’intéresse à bon droit?
Voilà donc ce qu’il écrit le 30 septembre 1803. Certes l’ancienne
demoiselle Jeanne Pennet n’était pas la personne qui pût plaire à
ce rêveur, amoureux de son rêve. A Constance Mayer était re'servé
le rôle délicieux d’amie, de maitresse, de muse, et de disciple tout
à la fois.
DESSIN INÉDIT DE PRÜD’HON
e souvient-on de cette lettre citée par
les Goncourt, qu’écrivait Prud’hon
à Vivant-Denon, le directeur des
Musées nationaux, le spirituel et
gracieux écrivain, le bon dessina-
teur aussi ? G’est en 1803; Prud’hon
est las de tous les ennuis qu’il subit
par la méchanceté de sa femme, il
ne peut plus les supporter et ne
parvient pas à obtenir sa tranquil-
lité. Alors, en fin de compte, il
s’adresse à son brave compatriote
bourguignon et implore son appui. Prud’hon rappelle qu’il est
« sensible » et qu’il aime « la paix », puis il dit : « Ma femme
n’est point artiste, elle nuit à mon repos, à l’exercice de mes talents
et à l’éducation de mes enfants; je suis fermement décidé à ne plus
ricn avoir de commun avec elle. » Qu’on le délivre de cette mau-
vaise créature qui ne lui apporte que le « trouble », et qu’on le
délivre au plus vite, car c’est un « service bien important et bien
urgent » à lui rendre. Et, en vérité, Prud’hon mérite qu’on le laisse
travailler à loisir, au jour la journée. Ses tableaux ne sont-ils pas,
dans sa vie monotone et pénible, le seul plaisir, la seule occupation
qui l’intéresse à bon droit?
Voilà donc ce qu’il écrit le 30 septembre 1803. Certes l’ancienne
demoiselle Jeanne Pennet n’était pas la personne qui pût plaire à
ce rêveur, amoureux de son rêve. A Constance Mayer était re'servé
le rôle délicieux d’amie, de maitresse, de muse, et de disciple tout
à la fois.