LA
PEINTURE FRANGÂISE SOUS LE SECOND EMPIRE
JUGÉE PAR LE FACTUM
LA GHANSON ET LA CARICATURE1
« Les mystiques ! les st.ylistes ! les coloristes !... des bêtises.
Moi, la nature... et v’ià tout. »
De qui cette profession de foi rejetant du mêrae coup tous les
programmes qui étaient en rivalité au tcmps du roman-
tisme ? De Gavarni, au bas d’une aquarelle des environs
de 1848 où il s’est représenté dans Tatelier, tout à la joie solitaire
de la production2. La déclaration fait prévoir quelle doctrine par la
suite va prédominer en peinture, que cette doctrine sur les mani-
festes en faveur de Courbet s’intitule rëalisme ou, sous la plume des
frères Goncourt, « contemporanéité ».
Prise au pied de la lettre, la boutade, toutefois, serait un injuste
reniement, car Gavarni ne doit-il pas, pinceau ou crayon en main,
une bonne part de ses accents de coloriste aux exemples de la génc-
ration précédente, et toute la période du Second Empire fera-t-elle
autre chose que deconduire à leur but, porter à leurs conséquences
extrêmes bon nombre des aspirations de l’époque romantique?
La « critique pour rire » va abonder, et certes plus qu’elle n’a
jamais fait, mais on y relèvera de moins en moins de ces attaques
ou ces ripostes entre ateliers adverses qui offrentle plusde prix aux
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1914, t. I, p. 68 et 136 et 19)8, t. II, p. 273.
2. V. dans la Gazette des Beaux-Arls (1873, t. II, p. 218) la reproduction de
cette aquarelle sous l’aspect d’une sépia.
xiv.
4® P É R T 0 D E .
53
PEINTURE FRANGÂISE SOUS LE SECOND EMPIRE
JUGÉE PAR LE FACTUM
LA GHANSON ET LA CARICATURE1
« Les mystiques ! les st.ylistes ! les coloristes !... des bêtises.
Moi, la nature... et v’ià tout. »
De qui cette profession de foi rejetant du mêrae coup tous les
programmes qui étaient en rivalité au tcmps du roman-
tisme ? De Gavarni, au bas d’une aquarelle des environs
de 1848 où il s’est représenté dans Tatelier, tout à la joie solitaire
de la production2. La déclaration fait prévoir quelle doctrine par la
suite va prédominer en peinture, que cette doctrine sur les mani-
festes en faveur de Courbet s’intitule rëalisme ou, sous la plume des
frères Goncourt, « contemporanéité ».
Prise au pied de la lettre, la boutade, toutefois, serait un injuste
reniement, car Gavarni ne doit-il pas, pinceau ou crayon en main,
une bonne part de ses accents de coloriste aux exemples de la génc-
ration précédente, et toute la période du Second Empire fera-t-elle
autre chose que deconduire à leur but, porter à leurs conséquences
extrêmes bon nombre des aspirations de l’époque romantique?
La « critique pour rire » va abonder, et certes plus qu’elle n’a
jamais fait, mais on y relèvera de moins en moins de ces attaques
ou ces ripostes entre ateliers adverses qui offrentle plusde prix aux
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1914, t. I, p. 68 et 136 et 19)8, t. II, p. 273.
2. V. dans la Gazette des Beaux-Arls (1873, t. II, p. 218) la reproduction de
cette aquarelle sous l’aspect d’une sépia.
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