L’ « HIVER » DE FALCONET
est infiniment regrettable que i’at-
tention des liistoriens de i’art fran-
çais ne se soit pas portée davantage
sur les collections publiques et pri-
vées de Russie, si riches en œuvres
de nos meilleurs artistes du xvme
siècle. Une exploration méthodique
des trésors d’art de la Russie,
aussi mal exploités jusqu’à présent
que ses richesses naturelles, aurait
certainement donné des résullals
plus féconds que beaucoup de fouilles archéologiques. De ce travail,
qui aurait révélé et mis à jour un nombre insoupçonné de chefs-
d’œuvre inédits, sortirait peut-être un renouvellement de l’histoire do
la sculpture, de la peinture, de l’orfèvrerie et du meuble français à
l’époque où nos arts ont atteint les uns leur point de perfection, les
autrcs leur plus universelle expansion1.
Avant la révolution de 1917, tous ces chefs-d’œuvre en exil
étaient intacts. On peut se demander avec inquiétude ce qui en
restera après la tourmente qui n’a rnême pas épargné les sanc-
tuaires nalionaux du Kreml de Moscou. Reaucoup d’objets rares et
précieux ont été sauvagement détruits ou mutilés par des vandales
inconscients ; d’autres, volés par les émeutiers et rachetés à vil prix
par des receleurs, se retrouveront sans doute plus tard dans les col-
lections allemandes. En tout cas il est certain que le patrimoine
artistique de la Russie, qui avait été pi’éservé jusqu’à présent, sera
considérablement amoindri par les destructions et les déprédations
de la période révolutionnaire.
1. 11 serait injuste toutefois de ne pas signaler à ce propos le bel ouvrage
de M. Denis Roche sur Le Mobilier français en Russie (Paris, Lib. centrale des
Beaux-Arts), qui doit être suivi d’un recueil de planches analogue sur l’orfèvrerie.
est infiniment regrettable que i’at-
tention des liistoriens de i’art fran-
çais ne se soit pas portée davantage
sur les collections publiques et pri-
vées de Russie, si riches en œuvres
de nos meilleurs artistes du xvme
siècle. Une exploration méthodique
des trésors d’art de la Russie,
aussi mal exploités jusqu’à présent
que ses richesses naturelles, aurait
certainement donné des résullals
plus féconds que beaucoup de fouilles archéologiques. De ce travail,
qui aurait révélé et mis à jour un nombre insoupçonné de chefs-
d’œuvre inédits, sortirait peut-être un renouvellement de l’histoire do
la sculpture, de la peinture, de l’orfèvrerie et du meuble français à
l’époque où nos arts ont atteint les uns leur point de perfection, les
autrcs leur plus universelle expansion1.
Avant la révolution de 1917, tous ces chefs-d’œuvre en exil
étaient intacts. On peut se demander avec inquiétude ce qui en
restera après la tourmente qui n’a rnême pas épargné les sanc-
tuaires nalionaux du Kreml de Moscou. Reaucoup d’objets rares et
précieux ont été sauvagement détruits ou mutilés par des vandales
inconscients ; d’autres, volés par les émeutiers et rachetés à vil prix
par des receleurs, se retrouveront sans doute plus tard dans les col-
lections allemandes. En tout cas il est certain que le patrimoine
artistique de la Russie, qui avait été pi’éservé jusqu’à présent, sera
considérablement amoindri par les destructions et les déprédations
de la période révolutionnaire.
1. 11 serait injuste toutefois de ne pas signaler à ce propos le bel ouvrage
de M. Denis Roche sur Le Mobilier français en Russie (Paris, Lib. centrale des
Beaux-Arts), qui doit être suivi d’un recueil de planches analogue sur l’orfèvrerie.