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GAZETTE DES BEAÜX-ARTS
récents qui ont. tenu compte de mes recherch.es à Genève et en Savoie,
M. Hermann Bi’andt identifie le maître Jean Sapientis, associé de
Gregorio Bono à Chambéry, avec Hans Witz, le pèi’e de Conrad (je
n’avais formulé cette identification qu’à tilre d’hypothèse). II pro-
pose, non sans raison, de considérerHans Witz comme l’auteurd’une
très belle miniature qui orne une Vie de saint Jérôme écrite pour
l’évêque Otto de Hachberg, de Constance (1386 à 1451) et conservée
aux Archives de Carlsruhe1. Le rnème savant arapproché de Witz un
manuscrit enluminé de la Bibliothèque universitaire de Heidelberg2.
Un autre érudit allemand, M. Th. Bossert, s’inscrit en faux
contre l’identification de Hans Witz, père de Conrad, avec le peintre
Johannes Wieczinger de Constance, identification proposée par
M. Daniel Burckhârdt8, et qui n’avait rencontre' jusqu’ici aucun
adversaire. II allègue des raisons de linguistique pour affirmer l’im-
possibilité de ramener la forme de « Wieczinger » à celle de « Witz »,.
Peut-être cherche-t-il à défendre par des moyens trop subtils sa sup-
position d’après laquelle Hans Witz serait originaire de France.
M. Bossert s’oppose également à l’identification de Hans Witz
avec Johannes Sapientis, associé de Gregorio Bono à Chambcry.
Parmi ses arguments, i’un des plus frappants a trait à l’origine de
Johannes Sapientis qui est désigné comme venant d’un diocèse
Estensis. Pour lui, ce terme ne peut signifier qu’Eichstatt. Or Hans
Witz, dans un. document bâlois de 1448, se disâit de « Rottweil ».
S’il n’avait fait qu’un avec Johannes Sapientis il aurait indiqué non
pas cette cité, mais soit le diocèse d’Eichstàtt, son pays d’origine,
soit Ghambe'ry ou Genève, villes quiil avait habitéesen dernier lieu.
Un tel exposé serait concluant, si le terme Estensis avait le sens
buée à Conrad Witz, cf. V. Wallerstein, Die Verkündigung des K. Witz und sein
Verhàltniss zur niederlàndischen Kunst (Monatshefle für Kunstwissenschaft, IV,
1911, p. 448 et suiv.). — M. Ilermann Voss a noté la ressemblance de deux
tableaux de la Galerie de Modène avec les peintures de C. Witz (Zeitschrift für
büdende Kunst, 1908, p. 282 et suiv., et Burlington Magazine, XV, 1909, p. 44).
— Cf. Winkler (Zeitschrift fûr bildende Iiunst, 1914, p. 29). — M. Meier (itfo-
natsheftc, II, 1909) a cherché à reconstituer le retable de Bâle. —Cf. également
André Girodie, Martin Schongauer; Paris, Plon-Nourrit et Cie (coll. « Les
Maltres de l’art »).
1. Die Anfànge der deutschen Landschaftsmalerei im xi\. und xv. Jahrhundert
(coll. Studien zur deutschen Kunstgeschichte, n° 1S4), Strasbourg, Heitz, 1912.
2. Eine Büderhandschrift aus dem Kreise des Konrad Witz (Monatshefte, 1913,
p. 18 et suiv.).
3. Studien zur Geschichte der alt-oberrheinischen Malerei (dans le Jahrbuch der
kbn. preuss. Kunstsammlungen, 1906, 3e livraison).
GAZETTE DES BEAÜX-ARTS
récents qui ont. tenu compte de mes recherch.es à Genève et en Savoie,
M. Hermann Bi’andt identifie le maître Jean Sapientis, associé de
Gregorio Bono à Chambéry, avec Hans Witz, le pèi’e de Conrad (je
n’avais formulé cette identification qu’à tilre d’hypothèse). II pro-
pose, non sans raison, de considérerHans Witz comme l’auteurd’une
très belle miniature qui orne une Vie de saint Jérôme écrite pour
l’évêque Otto de Hachberg, de Constance (1386 à 1451) et conservée
aux Archives de Carlsruhe1. Le rnème savant arapproché de Witz un
manuscrit enluminé de la Bibliothèque universitaire de Heidelberg2.
Un autre érudit allemand, M. Th. Bossert, s’inscrit en faux
contre l’identification de Hans Witz, père de Conrad, avec le peintre
Johannes Wieczinger de Constance, identification proposée par
M. Daniel Burckhârdt8, et qui n’avait rencontre' jusqu’ici aucun
adversaire. II allègue des raisons de linguistique pour affirmer l’im-
possibilité de ramener la forme de « Wieczinger » à celle de « Witz »,.
Peut-être cherche-t-il à défendre par des moyens trop subtils sa sup-
position d’après laquelle Hans Witz serait originaire de France.
M. Bossert s’oppose également à l’identification de Hans Witz
avec Johannes Sapientis, associé de Gregorio Bono à Chambcry.
Parmi ses arguments, i’un des plus frappants a trait à l’origine de
Johannes Sapientis qui est désigné comme venant d’un diocèse
Estensis. Pour lui, ce terme ne peut signifier qu’Eichstatt. Or Hans
Witz, dans un. document bâlois de 1448, se disâit de « Rottweil ».
S’il n’avait fait qu’un avec Johannes Sapientis il aurait indiqué non
pas cette cité, mais soit le diocèse d’Eichstàtt, son pays d’origine,
soit Ghambe'ry ou Genève, villes quiil avait habitéesen dernier lieu.
Un tel exposé serait concluant, si le terme Estensis avait le sens
buée à Conrad Witz, cf. V. Wallerstein, Die Verkündigung des K. Witz und sein
Verhàltniss zur niederlàndischen Kunst (Monatshefle für Kunstwissenschaft, IV,
1911, p. 448 et suiv.). — M. Ilermann Voss a noté la ressemblance de deux
tableaux de la Galerie de Modène avec les peintures de C. Witz (Zeitschrift für
büdende Kunst, 1908, p. 282 et suiv., et Burlington Magazine, XV, 1909, p. 44).
— Cf. Winkler (Zeitschrift fûr bildende Iiunst, 1914, p. 29). — M. Meier (itfo-
natsheftc, II, 1909) a cherché à reconstituer le retable de Bâle. —Cf. également
André Girodie, Martin Schongauer; Paris, Plon-Nourrit et Cie (coll. « Les
Maltres de l’art »).
1. Die Anfànge der deutschen Landschaftsmalerei im xi\. und xv. Jahrhundert
(coll. Studien zur deutschen Kunstgeschichte, n° 1S4), Strasbourg, Heitz, 1912.
2. Eine Büderhandschrift aus dem Kreise des Konrad Witz (Monatshefte, 1913,
p. 18 et suiv.).
3. Studien zur Geschichte der alt-oberrheinischen Malerei (dans le Jahrbuch der
kbn. preuss. Kunstsammlungen, 1906, 3e livraison).