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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 10.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.6814#0102
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LE GRELOT

tiurloul ceux qui ont fait préalablement leurs
études chez les bons pères Jésuites.

De là, sans aucun doute, la dénomination de
la rue où est situé le collège de ces derniers.

La rue des Postes conduit aux plus hauts
postes des Postes, c'est limpide au passible.

Un de nos amis a vu, dimanche dernier, dans
l'église de la Madeleine, un Monsieur fraî-
chement décoré, qui se prosternait hum-
blement devant l'image du Christ en disant :
— Pourtant, Seigneur, ni vous ni moi n'avons
mérité la croix I

***

Le même, voyageant dans le midi a trouvé
notre journal à Foix, et s'est aussitôt fendu
d'une carte postale de deux sous et de ces
quatre vers :

Arrêtons-nous ici pour la première fois,
Et disons au Grelot que de Cherbourg à Foix
On trouvera toujours, nous pouvons le prédire.
Deux sous pour l'acheter et deux yeux pour le

[ lire !

Merci !

La frégate la Victorieuse, portant l'amiral
Dupetit-Thouars, ayant mouillé au Calluo, fut
reçue admirablement par la colonie des né-
gociants français établis dans cette ville :

Le président du comité, dit une lettre d'un
officier de ce bâtiment, a fait à l'amiral un
petit discours qui a été suivi d'une dédicace
en vers, dite par un Français. L'amiral a
répondu, comme d'habitude, par une allo-
cution patriotique qui a été fort applaudie.

Ce « comme d'habitude » semblant impliquer
Une série peu nombreuse d'allocutions-clichés
apprises par cœur par l'amiral, me plonge
dans une douce galté.

Il parait que des difficultés administratives
s'opposent à l'envoi électrique de l'heure de
l'Observatoire aux ports de mer.

Un lapin à qui me trouvera un comble plus
réussi de betise administrative et de stupidité
bureaucratique.

Le budget des affaires étrangères sera aug-
menté de 150,000 francs pour frais de repré-
sentation de nos ambassadeurs à l'étranger.

Décidément, je préfère de beaucoup les sal-
timbanques aux diplomates.

Au moins, eux, quand ils donnent des repré-
sentations à l'étranger, font des recettes!

***

* Une commission a adopté l'idée de restrein-
dre à dix heures la journée de travail d'un
ouvrier.

, Le Grelot propose un amendement tendant
à porter a trois quarts d'heure la journée de
travail moyen d'un député.

"Veuillot se compare de plus en plus à Dieu.
, U se promenait samedi dans son cabinet en
Réclamant :

Dieu, de rien a créé le monde,
Moi, j'ai fait un iournal de rien.

***

Si ce n'est pas à Londres que ce qui suit est
arrivé, c'est dans cette ville seulement que
cela eût pu se passer.

Un Anglais, très pressé, accompagné de son
domestique, ne trouvant pas de Rambuteau,
s'arrêta devant les murs d'une propriété pu-
blique, sur laquelle il y avait écrit : Défense
de, etc.

Un poliCeman le surprend dans son opéra-
tion.

— Mylord, lui dit-il, vous êtes à l'amende
°-'une livre.

— Oh yes, laissez finir moa, je paierai après.
, Tenez, dit-il à l'agent, quand il eut terminé,
]e soldai à vous le délit de suite.

Voici un billet de deux livres, rendez la
Monnaie à moa.

— Mais milord, je n'en ai pas, fit le police-
tnan. I

— Ohl vous avez pas de monnaie... alors, je 1
vais dire à mon groom d'imiter moa... John,
lésez comme moà sur le mur.

Bien! Policeman, vous êtes payé mainte-
nant?
Tes, sir, AU right ■'

***

Quelqu'un disait à Calino :

— Moi qui vous parle, Monsieur, j'ai eu ma
Première, dent à onze mois 1

— Pas possible, lit Calino.

— Si fait.

— Alors, vous avez eu les autres aupara-
vant.....

BuRlDAN.

LA COMÉDIE POLITIQUE

Vne salle d'étude, à ■ gauche les bons élèves : à
droite les cancres. La récration vient de finir.
Nos lycéens font leur entrée par groupes et se
précipitent bruyamment vers leurs places en
chantant, qui, la « Marseillaise », qui, Par-
tant pour la Syrie », qui, « Vive Henri IV! »
qui a la Grâce de Dieu. »

LE PION.

Allons, gamins, un peu de silence! (il se-

c°uc sa sonnette à tour de bras).
^œur des bonapartistes (Air de la Dame
Blanche).

Sonnez, sonnez votre sonnette
Les potaches sont réunis,
De s^ngueuler, oh ! quelle fête,
Nous nous fichons d'être punis.

LS PION.

Elève Cassagnac, récitez votre .leçon.

cassagnac.

Le verbe je me fiche de la République, tu
te fiches de la République, il se fiche...

le pion.

... De la République.

cassagnac.

Pas eu le temps, m'sieur; il a fallu que
j'aide mon petit frère à faire ses devoirs.

le pion.

Au lieu de cinq verbes vous m'en ferez
dix.

l'enfant de chœur freppel.
Le Verbe s'est fait cher (On rit).

be pion.

Qui est ce qui a dit ça?

FREPP1CL.

M'sieur, c'est Jésus-Christ.

le pion.

Je flanque Jésus-Christ en retenue.

l'amer mittchell.
"Vous n'êtes pas aimable.

le pion.

Je ne suis pas ici pour être aimable. Elève
Cassagnac, votre leçon d'histore. Et ne vous
fourrez pas le doigt "dans le nez.

cassagnac {récitant).

« Il y avait une fois un empereur et une
impératrice qui rendaient le peuple si heu-
reux, si heureux... ?

Jean david.
Q'est-ce que vous nous chantez-là ! Ce n'est
pas ça du tout. Voici ce qu'il y a : L'ère de la
République est pour la France une ère de
prospérités immense juisqu'ici, après vingt
ans de corruption et d'abrutissement.

de feltre.

Moi, j'ai un livre tout différent et on y lit :
« La monarchie fleurdelisée, la royauté légi-
time est le seul gouvernement qui puisse
faire le bonheur du pays... »

le pion.

C'est Jean David qui a raison. Cassagnac et
de Feltre, vous ne savez pas votre leçon, vous
melacopirez cinq cents fois (bravos à gauche).

cassagnac.

C'est une injustice 1 (bruit).

le pion. !
Vous dites, moucheron?

de maillé.

Il dit que vous êtes injuste, et il a raison

(il lance une boulette de papier mâché sur Vœil
du pion).

le pion.

Aïe ! mon autre œil... Quel est le misérable
qui !... si le coupable ne se déclare àl'instant,
vous serez tous privés de sortie.

cassagnac.

Je m'en bats l'œil.

le pion.

Est-ce une personnalité ?

beaudry-d'asson.

Parbleu.

le pion.

Elève Beaudry-d'Asson, vous n'avez pas la
parole.

beaudry-d'asson.
Je la prends.

le pion.

De quel droit ?

beaudry (déclamant).

Du droit qu'un esprit fier et ferme en ses desseins
A sur le vil troupeau des vulgaires humains.

le pion.

Cinq cents vers !

BEAUDRY.

Allez, allez toujours. Je suis cuirassé depuis
que vous avez l'habitude de vous livrer sur
moi à ces exercices.

a gauche.

Flanquez le à la porte avec sa camarilla et
continuons la classe.

le pion.

Mais je ne puis laisser outrager ainsi la
grande loi de la discipline.

clemenceau.

C'est vrai, mais si vous ne leur répondiez
pas, si vous ne les excitiez pas vous-même
au désordre...

le pion.

Allons, bon ! voilà maintenant que c'est moi
qui les excite au désordre... Elève Clémen-
eeau, vous avez un jésuite dans la citrouille...
Je vous condamne à rester debout jusqu'à la
fin de la classe avec un dictionnaire au bout de
chaque bras. (A la droite) Vous voyez, jeunes
gens, que la balance est égale et que mon auto-
rité saura s'imposer équitablement.

freppel.

M'sieur, faites finir l'élève Derrière neo d'Or-
nano qui me met du poil à gratter dans le dos
et de la poix sur mon banc.

tous.

Fi l'espion ! le vilain mouchard. Tiens, c'est
le nouveau, l'enfant de chœur ; il est gentil,
le petit ange...

JULES FERRY.

C'est un jésuite, il faut l'expulser [murmures).

le pion.

Allons, l'incident est clos. Elève Margue,
veuillez réciter votre leçon de chimie.

marque.

L'acide sulphydrique sent les œufs pourris.

le pion.

Si vous continuez, je vais vous faire vider
les lieux (rires).

marque.

Mer...

tous.

Oh!ohl

margue.

Mer...

cassagnac.

C'est infect.

margue (avec énergie).
Mercredi dernier... (soupir de soulagement).

le pion.

Asseyez-vous, je vous retire la parole.

cassagnac.

O intolérance !

le pion.

Cette fois je vous fourre au pain sec sans ré-
mission (bravos à gauche).

cassagnac.

Oh ! M'sieur, je ne le ferai plus, pardonnez-
moi, M'sieur, et je jure d'être bien sage à l'a-
venir.

le pion.

Je la connais, celle-là.
Qui pardonne aisément invite à l'offenser.

cassagnac.

Toutes les retenues que vous voulez, mais
pas le pain sec.

le pion.

Vous en manquez sans cesse... de retenue.

cassagnac.

M'sieur, faites-moi grâce, et je ne le ferai
plus jamais.

les bonapartistes.

Jamais, jamais, jamais...

l'amer mitchell.

L'amnistie.

clemenceau.

L'amnistie, soit. Mais nous la voulons aussi
pour nos amis.

constans.

Bravo.

le pion.

Eh bien ! je me laisse encore une fois fléchir.
J'efface tous les pensums. Mais vous serez bien
sages.

a droite.

Nous le jurons.

le pion.

Vous n'apporterez plus de pois fulminants,
vous ne lâeherez plus de hannetons en classe.

tous.

Non, M'sieur.

le pion.

Je pardonne. Indocti discant et ament memi-
nisse periti.

cassagnac.

Demain, boucan sur toute la ligne I

montretout.

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Désireux de rendre l'âme qu'ils prétendent
avoir non sur un triste De Profmdis, mais aux
joyeux accords d'un air gai comme le refrain à
la mode au vieux Quartier^Latin, avant que ce
charmant pays soit mort, tué par la chanson
du père Lepère :

Et youp et youp, tra la la la !

Les Jésuites passent gaîment le peu de
de temps qu'il leur reste à vivre.

Cette attitude leur est-elle profitable ou nui-
sible, je l'ignore. Il est possible qu'ils se
coulent, mais, en attendant, il est indéniable
' qu'ils se la coulent douce.

Dimanche dernier, pas plus tard, ils faisaient
la noce à leur école de la rue des Postes. Noce
qui présente ceci de singulier que nous de-
vrions la dénommer au pluriel.

Car exactement, ce sont les noces d'argent
de leur collège, que les bons Pères fêtaient,
en compagnie de jeunes gens qu'ils estime-
raient une injure de voir considérés comme
leurs fils.

Depuis 2o ans la tartufferie et la roublar-
dise se sont unies derrières ces hautes mu-
railles. Leur union, bénie du Ciel, favorisée
des rayons de la faveur d'en haut et conve-
nablement aspergée d'eau bénite, a été féconde
au possible. Elle a produit des quantités
d'hommes au maintien sévère et doux, à l'es-
prit sévère et plat, dont notre société menace
par moments d'être emportée.

Après manger, le père Dulac a parlé et on lui
a répondu en le traitant de flambeau miracu-
leusement rallumé. Entre temps, 'on a fait
l'apologie de son prédécesseur, le père Ducou-
dray « qui brigua le martyr et l'obtint ».

Notons ceci : le père Ducoudray a demandé
aux communards de le fusiller, et ceux-ci
n'ont pas su lui refuser ce plaisir. Certes, les
fédérés sont coupables de trop de condescen-
dance, mais je dois avouer que cette nouvelle
version les fait paraître infiniment moins cri-
minels que les précédentes.

X

L'épilogue de cette petite fôte est un article
de deux colonnes que publiait le lendemain
la Défense, auteur, M. Ch. Calemard de La
Fayette, qui fait suivre sa signature de cette
mention : ancien député.

Dans ces deux cents lignes de prose, on
serait impardonnable de ne point remarquer
ce superbe mouvement oratoire:

Qu'on cite donc une infortune, un abandon,
un dénuement, une souffrance, laplus ingrate,
la plus pénible, la plus contagieuse ; qu'on
dise une infirmité si rebutante, si répugnante
qu'elle puisse être, folie, idiotie,gâtisme, etc.,
qui ne trouve pas dans une institution chré-
tienne son asile, son secours et d'infatigables
serviteurs 1

Quelque peu l'ami que nous soyons des
jésuites, nous devons convenir que, sur ce
point, M. de La Fayette a raison.

X

Les journaux bien informés nous appren-
nent que :

— Après avoir prononcé son allocution de
bienvenue en prenant possession du fauteuil
de président du Sénat, M. Léon Say est re-
parti pour Londres, où il va chercher Mme et
Mlle Say.

Les reporters sont réellement impardonna-
bles de donner des informations aussi incom-
plètes.

Tous les contribuables de France et de Na-
varre, eussent, sans aucun doute, éprouvé le
plus vif plaisir en apprenant que, ban père
autant que bon époux, M. Léon Say a fait
deux voyages, afin d'être à même de veiller
avec plus de sollicitude sur chacune des chères
voyageuses.

Autre information du même calibre :

La reine Victoria a reçu du Cap une dépè-
che lui apportant le récit de la douloureuse
nuit passée par l'impératrice sur le lieu de la
mort de son fils. L'impératrice a supporté
cette cruelle épreuve mieux qu'on n'eût osé
l'espérer. La reine Victoria s'est empressée,
avec sa délicatesse de sentiments ordinaires,
de communiquer cette dépèche à Mme la du-
chesse de Mouchy.

J'avoue avoir passé un quart d'heure, et ce,
infructueusement, à chercher où diable en
cela, avait pu se nicher la délicatesse de senti-
ments de la gracieuse Majesté-.

Je n'ai pas davantage compris cette phrase
du sententieux Journal des Débats :

Un jour Ptolémée Philopator, ce souverain
égyptien qui régnait deux cents ans environ
avant Jésus-Christ, invita à déjeuner le philo-
sophe Sphiérus et fit servir des grenades en
cire que celui-ci saisit avidement, tant elles
imitaient le fruit naturel.

Ainsi, pour Sphiérus, la philosophie con-
sistait à se jeter « avidement » sur les fruits
qui lui semblaient succulents?

Et le Journal des Débats adopte ce système
philosophique sans la moindre protestation.

En vérité, c'est du propre !

X

Lu dans un journal royaliste :

L'empereur d'Autriche, après un voyage de
douze jours, est rentré à Vienne samedi, à dix
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