LE GRH4OT
De ci, De là.
Un Romain qui reviendrait passer quelques
jours au milieu de nous,
— J'entends un Romain de la vieille Rome,
Un compatriote de Caton et de Scipion, —
pourrait se croire, sans trop de peine, au beau
temps de la République.
A voir la façon dont on tombe sur le
vieux marchand de dattes qui règne sous lui
à Tunis, il semblerait que nous aussi nous
déclarions qu'il faut détruire Carihage.
Et, de fait, cette vieille brute de bey n'au-
rait pas volé un coup de balai distingué.
Rendre ce vieillard à turban à ses pastilles
du sérail me paraîtrait une œuvre méri-
toire.
Et je ne dis pas qu'on ne le tentera pas.
Mais... nous sommes si bôtes!
Oh ! oui ! nous le sommes...
Voilà un animal qui nous dérange, qui fait
tuer quelques braves garçons qui valent mieux
dans leur petit doigt que lui dans toute sa
personne ;
Cet animal est étrillé, comme il mérite de
l'être;
— Et comme, d'ailleurs, il convient qu'il le
soit. —
L'heure va donc venir de lui présenter la
carte, ni plus ni moins qu'à un vulgaire con-
sommateur de chez n'importe quel Brébant;
Mais alors, le marchand de dattes,
Qui n'est pas un sot,
— Notez bien ceci !
Et qui nous connaît, —
Se mettra à pleurer dans son gilet ;
Puis, quand il aura inondé son gilet,
Il moii'lra celui de son grand-vi-ir,ceux de
ses ministres, tous les gilets, enfin, de son
royaume;
Puis ( nfii), quand le déluge sera un peu
calmé, ce pitre blâmable fera appel à notre
gén rosité bien connue, a notre esprit clie>a-
leresque,
A noire pitié!. .
Et nous ilemun lera de diminuer ept francs
ci 111 jliante sur I a<i(iiiion.
0>, quand on s'adresse :
A notre pitié,
A notre < spril chevaleresque,
A notre générosité bien connue,
Il est fort rare que nous ne fassions pas
quelque grosse belise,
(Voir les Italiens .. pour mémoire. Et tant
d'autres que nous avons aidés et qui nous ont
rendu nos bienfaits eu coups de piei au c.
derrière.)
Alors, comme les Frrrrançais seront seront
toujours les Frrrrançais,
Et les imbéciles toujours les imbéciles,
Nous nous contenterons d'une douzaine de
paniers de dattes ; de trois ou quatre dis-
cours, et nous chanterons :
Notre gloire! .
Notre victoire!
Et les lauriers
De nos guerriers.
Puis, non» remettrons à ce joyeux farceur
de bey ses sept francs cinquante et nous ren-
trerons bien tranquillement chez nous... un
peu plus glorieux... mais aussi bôtes qu'a-
vant.
***
Je n'ose pas affirmer pourtant que ça sera.
Mais c'est terriblement à craindre !
Nous ne nous corrigerons donc jamais,
sabre de bois l
***
Il y a, dans tout cela un fumiste que nous
serions impardonnables, par exemple, d'ou-
blier :
C'est il signor Maccio.
Oh ! celui-là, mes enfants, si, comme il est
certain, l'affaire tourne bien pour nous,
Et qu'entrées à Tunis,
Notre premier soin ne soit pas de déculot-
ter le dit signor Maccio et de lui administrer
une forte fessée en face de tout ce qu'on
aura pu rassembler de Tunisiens.
Je déclare que nous ne sommes plus bons
qu'à voir vingt-trois fois le Tribut deZdmora;
Où à copier cent cinquante fois le verbe :
J'ai lu un article de Cornèly, du Clairon, et,
j'y ai compris quelque chose.
La presse française a perdu un homme
célèbre par son talent éminent.
Mais également remarquable par son
absence de nez politique, ses palinodies et
et son ingratitude, j'ai nommé M. de Girardin.
On a jeté sur sa tombe un certain nombre
d'accents qui m'ont paru manquer d'enthou-
siasme... arrivé
Pure politesse pour notre doyen.
M. de Girardin n'a guère à son actif, à
notre point de vue, que sa lutte énérgique et
implacable contre le 16 mai.
Il a combattu le bon combat dans nos rangs.
Sachons-lui en le gré qu'il mérite.
Mais l'homme qui a dit:
— Je puis avoir des préférences... je n'ai
jamais de sympathies; etc. !
— J'adore les gens susceptibles... parce
qu'on peut s'en débarrasser; me paraît avoir
été dénué des qualités les plus élémentaires
qui constituent l'homme de cœur.
Si Girardin avait l'éclat de l'allumette, qui
s'enflamme en mordant sur quelque chose, il
en avait la sécheresse... du temps où les allu-
mettes étaient sèches.
Il y a beau jour de cela ?...
Allons, requiescal inpacel... et n'en parlons
plusl
Nicolas Flammèche.
BLAGUES ET GNONS
La fameuse querelle enlrePons neveu et le
baron de San Malato a commencé, dit-on, par
cette apostrophe tonitrugambettante de ce
dernier.
— Vous n'êtes qu'un Pons, et ce Pons, nous
le passerons 1
X
Le fléau de la France : la bureaucratie.
Le fléau de la Russie: la bourreaucratie.
X
Amigues lâche le Petit Caporal pour la
littéral ui>e.
Voila le Petit Caporal fumél
X
Le« conseils généraux de province émettent
trè« peu de vœux.
Damel d'ordinaire l'administration se torche
le deinère avec un si parfait enthousiasme,
à l'aide de ses pauvre- ediier-!
Gest ce qu'elle appelle les aausler.
X
La foudre e t. tombér. près, de Paris, sur un
clocher qu'elle a démoli.
Simple «(faire de maladresse.
Le Dieu de ctthuliques aura raté un libre-
penseur et brisé aiusi son propre mobilier 1
Hâtons-nous de dire toutefois qu'il est per-
mis de mal viser à cette distance.
X
Boët vient encore d'être coffré.
Cutte fois il est, à Cuba-
Il ne s'en relèvera pas.
VÏ% '"■ x ilpr:
Vingt-neuf ignorantins viennent d'être con-
damnes par le tribunal d'Audenarde pour le
délit que vous savez.
Vingt-neufI Numéro deus intpare gaudet\
X
Pour punir Ie3 Khroumirs de nous avoir
pillés et volés, nous les pillons, volons et in-
cendions au centuple.
Comme cela doit leur donner une riche idée
de ce qu'est la civilisation.
X
L'Agha de Lakra a prévenu le général Lo-
gerol que si la France établissait son protec-
torat sur la Tunisie, il la pervjrait avec la
fidélité qu'il a toujours montré vis-à-vis du
bey.
Ce bon agha, fidèle à tou3, voire même au
besoin encore à d'autres, me rappelle cette
émule de Nana qui avait des préférences pour
tout le monde.
X
Une chanteuse légère nommée Mlle Gam-
betta fait florès à Catiors.
On espère toutefois pouvoir passer un com-
promis avec elle pour qu'elle cesse de chanter
à l'époque où Léon pérorera dans sa ville
natale.
Aller entendre beugler :
Dans les sentiers remplis d'ivresse
(Air rabâche.)
Au lieu d'écouter Ghrysotôsme Coclès diro
une foisde plusque le cléricalisme estl'ennemi
et qu'il n'y a pas de question sociale, serait
en effet une confusion fâcheuse, dont ne se
consolerait jamais un bon opportuniste.
X
La pèche do l'écrevisse est interdite du 15
avril au 13 juin.
Et l'on dira encore que le gouvernement ne
protège pas ouvertement les reculards !
X
Pensée d'un étudiant en médecine collègue
de Bradlaugh en matière de libre-pensée :
— La femme est plus dévote que l'homme,
partant plus chatouilleuse à l'endroit des
saints.
GRrxGOiRH
SIMPLE HISTOIRE
Il était une fois une pauvre famille compo-
sée du père, de la mère et de deux enfants.
Le père, constamment en rapport avec des
scélératsquiricannaient toujoursen parlantdes
ministres deDieu,avait fini pas ricaner aussi;
mais son ange gardien veillait heureusement.
Cet homme que la piété faisait sourire, en
était venu à prendre en horreur les personnes
qui faisaient leur prière.
Un soir donc, voyant son fils en oraison, il
se leva de son lit pour aller lui donner des
calottes, — car il était couché ce père — mais
il mit le pied dans le pot de chambre, et il se
serait infailliblement tué en trébuchant, s'il
ne s'était accroché au scapulaire de sa fille,
qui se promenait près du lit par hasard et en
chemise.
Ce fut toute une révélation I — Toute la fa-
mille célébra cette marque de la nrotection
divine en se levant et en entonnanfde saints
cantiques.
Deux voisins se plaignirent que le bruit les
avait empêché de dormir, et le propriétaire
donna congé à la sainte famille. Mais la main
divine s'appesantit sur lui pour le punir, et
soixante ans après il mourut écrasé par une
voiture de laitier.
La famille ayant reçu congé devait démé-
nager.
Le père ayant revu ses mauvaises connais-
sances, continuait à blasphémer contre le
propriétaire et les voisins qui le forçaient à
chercher un autre logement.
Mais la pauvre mère redoublait de piété.
Pour ne pas irriter son mari qui se moquait
d'elle, elle faisait semblant de chercher son
corset sous le lit, et là, prosternée, elle invo-
quait le Seigneur. Les enfants eux-mêmes
allaient se cacher dans les lieux pour ne pas
être vus de leur père, et la, ils élevaient leurs
âmes aux pieds du Très-Haut.
Un soir, la mère dit à son mari:
Ce congé, c'est un bienfait du ciel, carj'ai
trouvé ul petit logement dans une maison où
il n'y a pas de concierge, et uous pourrons en
déménager sans payer.
— Chouette! s'écria le père, dans son langa-
ge grossie?, et voyant là une marque de la
protection divine, il se repentit de ses fautes,
toui le monde tomba à genoux, et ou chaula
de jolis chants étonnamment pieux.
Eu déménageant, le pere tout a fait revenu
à Dieu, s'eenait: Qnô veine d'avoir si peu de
meubles, c'est moins fatiguant a transporter, |e
le rois maintenant, Seigneur, si vous m'avez
f. . dans la misère, c'est pour ne pas que j'at-
trape une suepr rentrée en trimballant le
bazar. El plein de reconnaissance, il se jeta a
genoux au mi ieu de la rue.
A ce moment arrivait un ommibus, mais le
pieux déménageur n'y prenait pas garde.
Le cocher obligé d'arrêter, descendit de son
siège, ainsi que le conducteur, les quatorze
voyageurs d'intérieur, et les douze de l'impé-
riale, et on demanda au bonhomme ce qu'il
faisait là.
Quand il eût tout dit, la foule prise d'admi-
ration se jeta a genoux aus-j, et tout le monde
chanta de saints cantiques, cependant comme
ces belles âmes empêchaient la circulation, les
sergents d» ville arrêtèrent tout le monde, on
menaces saintes personnes dans un hôpital,
comme atteintes d'aliénation mentale, et
aujourd'hui, elles sont logées et nourries aux
frais du gouvernement républicain, juste puni-
tion du ciel, qui l'oblige ainsi à venir en aide
aux personnes pieuses, fidèles à la religion
persécutée.
Rêne Leiirun.
GAZETTE DE MONTRETOUT
Ï.Vul do Giantljettai
Un des plus grands désespoirs de M. Thiers
était de n'avoir jamais été victime de la moin-
dre tentative d'assassinat— Un homme d'Elat,
disait-il à Rémusat n'entre réellement clans
la popularité que le jour ou il a reçu une
lettre de menaces de morts ; un ministre qui
à la veine de recevoir une balle dans son
chapeau est immortel.
Gambetta est entré quadruplement dans la
popularité 1
L'œuf de Pâques qu'il a reçu l'autre matin
est une quadruple menace.
Poignard.
Pistolet.
Guillotine.
Acide prussique,
Tels sont les jouets charmants qu'un agréa-
ble fumiste à fait déposer au Palais Boui-hon,
à l'adresse de M. Gambetta.
L'œuf de Pâques arsenal, l'œuf de Pâques
empoisonnél A quand l'œuf de Pâques a la
dynamite ?
Ce petit jeu d'envoyer aux Souverains et
Hommes d'Etat de petits cadeaux explosibies
ou empoisonnés a été singulièrement à la
mode cette année.
Sans parler de ce pauvre diable d'Alexandre
III a qui l'on avait expédié <le Berlin des vu-
Iules purgatives à l'iodure d'azote et au pi-
crate de potasse, vous savez que l'Empereur
d'Autriche a reçu tout dernièrement de la
part d'une dame inconnue (ce sont toujours
les inconnus qui font ces coups là!) deux
magnifiques bouquets empoisonnés,
A Berlin, M. de Bismarck, lejour de l'anni-
versaire de sa chienne naissance a été gratifié
d'une tête de mort avec cette inscription :
« Avant peu ton crâne maudit ressemblera
à celui ci» — paraphrasedel'^to ! poor Yorickl
d'Hamlet— mais Bismarck n'a jamais lu Sha-
kerpeare. — A Londres, le facteur a remis à
M. Gladstone une lettre chargée., de produits
fulminants. Sir Williams llarcourt, Ministre
de l'Intérieur a reçu pour ses étrennes un
vieux pistolet d'arcon.
bref tous les hommes d'état de l'Europe
auraient été l'objet d'attentions toutes aussi
délicates.
Vous pensez si M. Gambetta devait être
jaloux.
Chaque matin il désir à son fidèle Arnaud
de l'Ariège.
— Décidément on m'oublie, quand donc
verrai-je une petite menace de mort.
Les vœux de l'honorable Président ont été
comblés.
L'œuf de Pâques qui renfermait les engins
de destruction en miniature dont nous venons
de parler, était accompagné d'un petit papier
ainsi conçu: «Avant les vendanges prochaines
vous êtes certain de faire connaissance in-
time avec l'un ou l'autre des articles ci-
joints. »
— Hâtons-nous maintenant de chauffer la
réclame 1 s'est écrié Gambetta.
Et d'envoyer l'œuf de Pâques à M. Andrieux
avec prière de mettre tous ses limiers en cam-
pagne pour découvrir l'auteur de la fumis-
terie en question.
Pauvre M. Andrieux il est capable de croire
que cela est arrivé.
Le Prince de Galles s'est empressé d'a-
dresser au Palais Bourbon, le télégramme
suivant :
« A mon grand ami Gambetta félicitations
sincères d'avoir échappé au poignard des
assassins et à l'acide prussique des empoison-
neurs. »
C'est égal cet œuf de Pâques restera comme
un modèle du genre.
Mais vous verrez qu'il se trouvera des incré-
dules pour soutenir que ce n'est pas un œuf
de poule mais un œuf de canard 1
***
La Ci rêve do.m llourreaux.
La Nouvelle Presse de Vienne nous annonce
que les bourreaux attitrés de sa Majesté
l'Empereur de Russie viennent de se mettre
en grève. Avant de reprendre leur travail
intéressant ce- fonctionnaires demandent que
l'on veuille bien 1° doubler leurs appointe-
ments; 2° les garanties contre le Knout.
Les 2'àU coups de bâtons administrés au
bourreau Froloff pour avoir raté trois fois ce
malheureux RyseakoiF ont prouvé à ces mes-
sieurs que tout n'est pas rose dans le métier
(l'exécuteur
Ce Froloff, saoul comme un polonais a eu un
mol charmant; comme le médecin chargé d*
surveiller les préparatifs de la pendaison lui
faisant observer que la corde était mal placée
Froloff à répondu :
— Ça marchera comme ça ; Mais quand je te
pendrai, toi, je placerai la corde autrement.
Il n'y a qu'en Russie que les bourreaux
sont aussi spirituels 1 .
***
L'armée do Salut
Le général Bootb, commandant de l'armée
de Salut — dont l'etat-major est à Londres,
dans Whitechapel — ne se tient pas pour
battu.
Il annonce que cinq bataillons vont partir
prochainement pour Paris et qu'en dépit des
ordonnances de M. Andrieux ces Totalitaires
du Paradis nous convertiront quand même.
Je, vous donnerai prochainement quelques
détails sur l'organisation de cette armée dn
Salut qui compte aujourd'hui G,180 orateurs
et oratrics, commandés par 39b officiers et
officères.
Parisiens, mes frères, prenez garde à vous,
les énergumènes anglais ont juré d'airacher
Paris aux pompes de Satan.
Déjà M. Sari a été éclairé de la lumière
diviue.
C'est grâce aux prédications de l'armée du
Salut que les Polies-Bergères ont été conter-
' ties en temple de concerts spirituels, sous le
patronage de Gounod et de Jules Simon.
Sans aucun doute, les troupes de M. Booth
choisiront les Folies-Bergères comme quartier
général à Paris.
Il n'est que temps d'aviser. Le ministre de
la guerre va en faire un cassus belli, un cas
Faire.
Et. il s'occupera certainement de l'armée du
Salut avant de songer au salut de l'armée 1
ï.o pornographe Illnlu
L'illustre pornographe Blain est à Londres
en train de purger sa petite condamnation.
Il se prépare à ressusciter son Evénement
illustré qui, imprimé en Angleterre, n'aurait
plus maille à partir avec la censure.
Un dessinateur, un de nos amis, a reçu la
visite du sieur Blain. Inutile d'ajouter que les
propositions du pornographe ont été accueil-
lies de la belle façon !
Voici quels dessins Blain avait osé com-
mander à l'artiste : le Coucher de la mariée et
le Réveil de madame, dessins naturalistes, na-
turellement !
Hennique soit qui mal Huysmansl
«
* *
A Huilier
Ce que c'est que le mauvais exemple I
Deux journalistes échangent leurs cartes,
crac! deux filles en font autant I
De ci, De là.
Un Romain qui reviendrait passer quelques
jours au milieu de nous,
— J'entends un Romain de la vieille Rome,
Un compatriote de Caton et de Scipion, —
pourrait se croire, sans trop de peine, au beau
temps de la République.
A voir la façon dont on tombe sur le
vieux marchand de dattes qui règne sous lui
à Tunis, il semblerait que nous aussi nous
déclarions qu'il faut détruire Carihage.
Et, de fait, cette vieille brute de bey n'au-
rait pas volé un coup de balai distingué.
Rendre ce vieillard à turban à ses pastilles
du sérail me paraîtrait une œuvre méri-
toire.
Et je ne dis pas qu'on ne le tentera pas.
Mais... nous sommes si bôtes!
Oh ! oui ! nous le sommes...
Voilà un animal qui nous dérange, qui fait
tuer quelques braves garçons qui valent mieux
dans leur petit doigt que lui dans toute sa
personne ;
Cet animal est étrillé, comme il mérite de
l'être;
— Et comme, d'ailleurs, il convient qu'il le
soit. —
L'heure va donc venir de lui présenter la
carte, ni plus ni moins qu'à un vulgaire con-
sommateur de chez n'importe quel Brébant;
Mais alors, le marchand de dattes,
Qui n'est pas un sot,
— Notez bien ceci !
Et qui nous connaît, —
Se mettra à pleurer dans son gilet ;
Puis, quand il aura inondé son gilet,
Il moii'lra celui de son grand-vi-ir,ceux de
ses ministres, tous les gilets, enfin, de son
royaume;
Puis ( nfii), quand le déluge sera un peu
calmé, ce pitre blâmable fera appel à notre
gén rosité bien connue, a notre esprit clie>a-
leresque,
A noire pitié!. .
Et nous ilemun lera de diminuer ept francs
ci 111 jliante sur I a<i(iiiion.
0>, quand on s'adresse :
A notre pitié,
A notre < spril chevaleresque,
A notre générosité bien connue,
Il est fort rare que nous ne fassions pas
quelque grosse belise,
(Voir les Italiens .. pour mémoire. Et tant
d'autres que nous avons aidés et qui nous ont
rendu nos bienfaits eu coups de piei au c.
derrière.)
Alors, comme les Frrrrançais seront seront
toujours les Frrrrançais,
Et les imbéciles toujours les imbéciles,
Nous nous contenterons d'une douzaine de
paniers de dattes ; de trois ou quatre dis-
cours, et nous chanterons :
Notre gloire! .
Notre victoire!
Et les lauriers
De nos guerriers.
Puis, non» remettrons à ce joyeux farceur
de bey ses sept francs cinquante et nous ren-
trerons bien tranquillement chez nous... un
peu plus glorieux... mais aussi bôtes qu'a-
vant.
***
Je n'ose pas affirmer pourtant que ça sera.
Mais c'est terriblement à craindre !
Nous ne nous corrigerons donc jamais,
sabre de bois l
***
Il y a, dans tout cela un fumiste que nous
serions impardonnables, par exemple, d'ou-
blier :
C'est il signor Maccio.
Oh ! celui-là, mes enfants, si, comme il est
certain, l'affaire tourne bien pour nous,
Et qu'entrées à Tunis,
Notre premier soin ne soit pas de déculot-
ter le dit signor Maccio et de lui administrer
une forte fessée en face de tout ce qu'on
aura pu rassembler de Tunisiens.
Je déclare que nous ne sommes plus bons
qu'à voir vingt-trois fois le Tribut deZdmora;
Où à copier cent cinquante fois le verbe :
J'ai lu un article de Cornèly, du Clairon, et,
j'y ai compris quelque chose.
La presse française a perdu un homme
célèbre par son talent éminent.
Mais également remarquable par son
absence de nez politique, ses palinodies et
et son ingratitude, j'ai nommé M. de Girardin.
On a jeté sur sa tombe un certain nombre
d'accents qui m'ont paru manquer d'enthou-
siasme... arrivé
Pure politesse pour notre doyen.
M. de Girardin n'a guère à son actif, à
notre point de vue, que sa lutte énérgique et
implacable contre le 16 mai.
Il a combattu le bon combat dans nos rangs.
Sachons-lui en le gré qu'il mérite.
Mais l'homme qui a dit:
— Je puis avoir des préférences... je n'ai
jamais de sympathies; etc. !
— J'adore les gens susceptibles... parce
qu'on peut s'en débarrasser; me paraît avoir
été dénué des qualités les plus élémentaires
qui constituent l'homme de cœur.
Si Girardin avait l'éclat de l'allumette, qui
s'enflamme en mordant sur quelque chose, il
en avait la sécheresse... du temps où les allu-
mettes étaient sèches.
Il y a beau jour de cela ?...
Allons, requiescal inpacel... et n'en parlons
plusl
Nicolas Flammèche.
BLAGUES ET GNONS
La fameuse querelle enlrePons neveu et le
baron de San Malato a commencé, dit-on, par
cette apostrophe tonitrugambettante de ce
dernier.
— Vous n'êtes qu'un Pons, et ce Pons, nous
le passerons 1
X
Le fléau de la France : la bureaucratie.
Le fléau de la Russie: la bourreaucratie.
X
Amigues lâche le Petit Caporal pour la
littéral ui>e.
Voila le Petit Caporal fumél
X
Le« conseils généraux de province émettent
trè« peu de vœux.
Damel d'ordinaire l'administration se torche
le deinère avec un si parfait enthousiasme,
à l'aide de ses pauvre- ediier-!
Gest ce qu'elle appelle les aausler.
X
La foudre e t. tombér. près, de Paris, sur un
clocher qu'elle a démoli.
Simple «(faire de maladresse.
Le Dieu de ctthuliques aura raté un libre-
penseur et brisé aiusi son propre mobilier 1
Hâtons-nous de dire toutefois qu'il est per-
mis de mal viser à cette distance.
X
Boët vient encore d'être coffré.
Cutte fois il est, à Cuba-
Il ne s'en relèvera pas.
VÏ% '"■ x ilpr:
Vingt-neuf ignorantins viennent d'être con-
damnes par le tribunal d'Audenarde pour le
délit que vous savez.
Vingt-neufI Numéro deus intpare gaudet\
X
Pour punir Ie3 Khroumirs de nous avoir
pillés et volés, nous les pillons, volons et in-
cendions au centuple.
Comme cela doit leur donner une riche idée
de ce qu'est la civilisation.
X
L'Agha de Lakra a prévenu le général Lo-
gerol que si la France établissait son protec-
torat sur la Tunisie, il la pervjrait avec la
fidélité qu'il a toujours montré vis-à-vis du
bey.
Ce bon agha, fidèle à tou3, voire même au
besoin encore à d'autres, me rappelle cette
émule de Nana qui avait des préférences pour
tout le monde.
X
Une chanteuse légère nommée Mlle Gam-
betta fait florès à Catiors.
On espère toutefois pouvoir passer un com-
promis avec elle pour qu'elle cesse de chanter
à l'époque où Léon pérorera dans sa ville
natale.
Aller entendre beugler :
Dans les sentiers remplis d'ivresse
(Air rabâche.)
Au lieu d'écouter Ghrysotôsme Coclès diro
une foisde plusque le cléricalisme estl'ennemi
et qu'il n'y a pas de question sociale, serait
en effet une confusion fâcheuse, dont ne se
consolerait jamais un bon opportuniste.
X
La pèche do l'écrevisse est interdite du 15
avril au 13 juin.
Et l'on dira encore que le gouvernement ne
protège pas ouvertement les reculards !
X
Pensée d'un étudiant en médecine collègue
de Bradlaugh en matière de libre-pensée :
— La femme est plus dévote que l'homme,
partant plus chatouilleuse à l'endroit des
saints.
GRrxGOiRH
SIMPLE HISTOIRE
Il était une fois une pauvre famille compo-
sée du père, de la mère et de deux enfants.
Le père, constamment en rapport avec des
scélératsquiricannaient toujoursen parlantdes
ministres deDieu,avait fini pas ricaner aussi;
mais son ange gardien veillait heureusement.
Cet homme que la piété faisait sourire, en
était venu à prendre en horreur les personnes
qui faisaient leur prière.
Un soir donc, voyant son fils en oraison, il
se leva de son lit pour aller lui donner des
calottes, — car il était couché ce père — mais
il mit le pied dans le pot de chambre, et il se
serait infailliblement tué en trébuchant, s'il
ne s'était accroché au scapulaire de sa fille,
qui se promenait près du lit par hasard et en
chemise.
Ce fut toute une révélation I — Toute la fa-
mille célébra cette marque de la nrotection
divine en se levant et en entonnanfde saints
cantiques.
Deux voisins se plaignirent que le bruit les
avait empêché de dormir, et le propriétaire
donna congé à la sainte famille. Mais la main
divine s'appesantit sur lui pour le punir, et
soixante ans après il mourut écrasé par une
voiture de laitier.
La famille ayant reçu congé devait démé-
nager.
Le père ayant revu ses mauvaises connais-
sances, continuait à blasphémer contre le
propriétaire et les voisins qui le forçaient à
chercher un autre logement.
Mais la pauvre mère redoublait de piété.
Pour ne pas irriter son mari qui se moquait
d'elle, elle faisait semblant de chercher son
corset sous le lit, et là, prosternée, elle invo-
quait le Seigneur. Les enfants eux-mêmes
allaient se cacher dans les lieux pour ne pas
être vus de leur père, et la, ils élevaient leurs
âmes aux pieds du Très-Haut.
Un soir, la mère dit à son mari:
Ce congé, c'est un bienfait du ciel, carj'ai
trouvé ul petit logement dans une maison où
il n'y a pas de concierge, et uous pourrons en
déménager sans payer.
— Chouette! s'écria le père, dans son langa-
ge grossie?, et voyant là une marque de la
protection divine, il se repentit de ses fautes,
toui le monde tomba à genoux, et ou chaula
de jolis chants étonnamment pieux.
Eu déménageant, le pere tout a fait revenu
à Dieu, s'eenait: Qnô veine d'avoir si peu de
meubles, c'est moins fatiguant a transporter, |e
le rois maintenant, Seigneur, si vous m'avez
f. . dans la misère, c'est pour ne pas que j'at-
trape une suepr rentrée en trimballant le
bazar. El plein de reconnaissance, il se jeta a
genoux au mi ieu de la rue.
A ce moment arrivait un ommibus, mais le
pieux déménageur n'y prenait pas garde.
Le cocher obligé d'arrêter, descendit de son
siège, ainsi que le conducteur, les quatorze
voyageurs d'intérieur, et les douze de l'impé-
riale, et on demanda au bonhomme ce qu'il
faisait là.
Quand il eût tout dit, la foule prise d'admi-
ration se jeta a genoux aus-j, et tout le monde
chanta de saints cantiques, cependant comme
ces belles âmes empêchaient la circulation, les
sergents d» ville arrêtèrent tout le monde, on
menaces saintes personnes dans un hôpital,
comme atteintes d'aliénation mentale, et
aujourd'hui, elles sont logées et nourries aux
frais du gouvernement républicain, juste puni-
tion du ciel, qui l'oblige ainsi à venir en aide
aux personnes pieuses, fidèles à la religion
persécutée.
Rêne Leiirun.
GAZETTE DE MONTRETOUT
Ï.Vul do Giantljettai
Un des plus grands désespoirs de M. Thiers
était de n'avoir jamais été victime de la moin-
dre tentative d'assassinat— Un homme d'Elat,
disait-il à Rémusat n'entre réellement clans
la popularité que le jour ou il a reçu une
lettre de menaces de morts ; un ministre qui
à la veine de recevoir une balle dans son
chapeau est immortel.
Gambetta est entré quadruplement dans la
popularité 1
L'œuf de Pâques qu'il a reçu l'autre matin
est une quadruple menace.
Poignard.
Pistolet.
Guillotine.
Acide prussique,
Tels sont les jouets charmants qu'un agréa-
ble fumiste à fait déposer au Palais Boui-hon,
à l'adresse de M. Gambetta.
L'œuf de Pâques arsenal, l'œuf de Pâques
empoisonnél A quand l'œuf de Pâques a la
dynamite ?
Ce petit jeu d'envoyer aux Souverains et
Hommes d'Etat de petits cadeaux explosibies
ou empoisonnés a été singulièrement à la
mode cette année.
Sans parler de ce pauvre diable d'Alexandre
III a qui l'on avait expédié <le Berlin des vu-
Iules purgatives à l'iodure d'azote et au pi-
crate de potasse, vous savez que l'Empereur
d'Autriche a reçu tout dernièrement de la
part d'une dame inconnue (ce sont toujours
les inconnus qui font ces coups là!) deux
magnifiques bouquets empoisonnés,
A Berlin, M. de Bismarck, lejour de l'anni-
versaire de sa chienne naissance a été gratifié
d'une tête de mort avec cette inscription :
« Avant peu ton crâne maudit ressemblera
à celui ci» — paraphrasedel'^to ! poor Yorickl
d'Hamlet— mais Bismarck n'a jamais lu Sha-
kerpeare. — A Londres, le facteur a remis à
M. Gladstone une lettre chargée., de produits
fulminants. Sir Williams llarcourt, Ministre
de l'Intérieur a reçu pour ses étrennes un
vieux pistolet d'arcon.
bref tous les hommes d'état de l'Europe
auraient été l'objet d'attentions toutes aussi
délicates.
Vous pensez si M. Gambetta devait être
jaloux.
Chaque matin il désir à son fidèle Arnaud
de l'Ariège.
— Décidément on m'oublie, quand donc
verrai-je une petite menace de mort.
Les vœux de l'honorable Président ont été
comblés.
L'œuf de Pâques qui renfermait les engins
de destruction en miniature dont nous venons
de parler, était accompagné d'un petit papier
ainsi conçu: «Avant les vendanges prochaines
vous êtes certain de faire connaissance in-
time avec l'un ou l'autre des articles ci-
joints. »
— Hâtons-nous maintenant de chauffer la
réclame 1 s'est écrié Gambetta.
Et d'envoyer l'œuf de Pâques à M. Andrieux
avec prière de mettre tous ses limiers en cam-
pagne pour découvrir l'auteur de la fumis-
terie en question.
Pauvre M. Andrieux il est capable de croire
que cela est arrivé.
Le Prince de Galles s'est empressé d'a-
dresser au Palais Bourbon, le télégramme
suivant :
« A mon grand ami Gambetta félicitations
sincères d'avoir échappé au poignard des
assassins et à l'acide prussique des empoison-
neurs. »
C'est égal cet œuf de Pâques restera comme
un modèle du genre.
Mais vous verrez qu'il se trouvera des incré-
dules pour soutenir que ce n'est pas un œuf
de poule mais un œuf de canard 1
***
La Ci rêve do.m llourreaux.
La Nouvelle Presse de Vienne nous annonce
que les bourreaux attitrés de sa Majesté
l'Empereur de Russie viennent de se mettre
en grève. Avant de reprendre leur travail
intéressant ce- fonctionnaires demandent que
l'on veuille bien 1° doubler leurs appointe-
ments; 2° les garanties contre le Knout.
Les 2'àU coups de bâtons administrés au
bourreau Froloff pour avoir raté trois fois ce
malheureux RyseakoiF ont prouvé à ces mes-
sieurs que tout n'est pas rose dans le métier
(l'exécuteur
Ce Froloff, saoul comme un polonais a eu un
mol charmant; comme le médecin chargé d*
surveiller les préparatifs de la pendaison lui
faisant observer que la corde était mal placée
Froloff à répondu :
— Ça marchera comme ça ; Mais quand je te
pendrai, toi, je placerai la corde autrement.
Il n'y a qu'en Russie que les bourreaux
sont aussi spirituels 1 .
***
L'armée do Salut
Le général Bootb, commandant de l'armée
de Salut — dont l'etat-major est à Londres,
dans Whitechapel — ne se tient pas pour
battu.
Il annonce que cinq bataillons vont partir
prochainement pour Paris et qu'en dépit des
ordonnances de M. Andrieux ces Totalitaires
du Paradis nous convertiront quand même.
Je, vous donnerai prochainement quelques
détails sur l'organisation de cette armée dn
Salut qui compte aujourd'hui G,180 orateurs
et oratrics, commandés par 39b officiers et
officères.
Parisiens, mes frères, prenez garde à vous,
les énergumènes anglais ont juré d'airacher
Paris aux pompes de Satan.
Déjà M. Sari a été éclairé de la lumière
diviue.
C'est grâce aux prédications de l'armée du
Salut que les Polies-Bergères ont été conter-
' ties en temple de concerts spirituels, sous le
patronage de Gounod et de Jules Simon.
Sans aucun doute, les troupes de M. Booth
choisiront les Folies-Bergères comme quartier
général à Paris.
Il n'est que temps d'aviser. Le ministre de
la guerre va en faire un cassus belli, un cas
Faire.
Et. il s'occupera certainement de l'armée du
Salut avant de songer au salut de l'armée 1
ï.o pornographe Illnlu
L'illustre pornographe Blain est à Londres
en train de purger sa petite condamnation.
Il se prépare à ressusciter son Evénement
illustré qui, imprimé en Angleterre, n'aurait
plus maille à partir avec la censure.
Un dessinateur, un de nos amis, a reçu la
visite du sieur Blain. Inutile d'ajouter que les
propositions du pornographe ont été accueil-
lies de la belle façon !
Voici quels dessins Blain avait osé com-
mander à l'artiste : le Coucher de la mariée et
le Réveil de madame, dessins naturalistes, na-
turellement !
Hennique soit qui mal Huysmansl
«
* *
A Huilier
Ce que c'est que le mauvais exemple I
Deux journalistes échangent leurs cartes,
crac! deux filles en font autant I