Le Grelot: journal illustré, politique et satirique (11.1881)

Il™ ANNEE. — N« 529

PARIS ET DEPARTEMENTS : 16 CENTIMES LE NUMERO

29 mai 1881.

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81, r. Newt-da-Petiti-Champt

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Au bureau du Journal
et chez

M. Baudouin, 9, pl. de la Bourse

PERRETTE & LE POT AU LAIT,

PAR ALFRED LEPETIT

De ci, De là.

C'est avec un bonheur que je n'essaierai pas
de qualifier, — les expressions me manque-
raient pour cela, — que nous avons reçu la
lettre suivante :

PrésiiUnce
de

la Chambre
des
Députas

Paris, 20 mai 1881

Monsieur le rédacteur,

J'ai lepîaisir de vous annoncer que le nommé
Scrutin d'Arrondissement est décédé hier, 19
mai, à la Chambre des députés, après une
maladie qui, malgré tout les soins qui lui ont

été prodigués, l'a entraîné dans le quinzième
dessous.

C'est çà une perte ! !

Tout à vous,

Gambetta.

Ouf!!

Ah! sapristi, ce n'est pas malheureux !

Et il y a assez longtemps que nous en
étions bassinés !

Enfoncé le scrutin d'arrondissement !

Et vive le scrutin de liste !

Mais à présent qu'on nous fiche un peu la
paix !

Il paraît qu'avec ce brave scrutin de liste,
la France va devenir un petit pays de Co-
cagne.

Ça me va parfaitement.

Il parait même que ça va à tout, le monde.

Car je lisais hier dans une feuille clérico-

légitimarde de province, cet aveu dépouillé
d'artifice :

« Le scrutin de liste fait admirablement
notre affaire. Nous ne saurions oublier, en
effet, que l'Assemblée de 1871 qui a failli nom
donner un roi, avait été élue au scrutin de
liste. »

Failli est simplement délicieux !
Exquis !

Espastrouillant !

0 I bon légitimard, vous pensez être tran-
quilles 1

L'Assemblée que le scrutin de liste nous
donnera en 1881, de faillira pas moins à vous
envoyer le loi de vos rêves.

Pour ça, vous n'avez qu'à dormir sur vos
deux oreilles, lesquelles, grâce à leur lon-
gueur, vous constitueront un oreiller encore
très présentable.

***

<Jj Non, j'en crèverai !

Le Turc nous a menacé d'envoyer sa flotte
à Tunis si nous protégions ce vilain gâteux de
hey,

Et l'Angleterre ronchonne daus son coin,
en nous voyant payer du sang de nos soldats
le droit de faire respecter nos possessions
algôriènnes.

■Voyez-vous çà !

Ce filou de sultan qui encaisse notre ar-
gent sans même nous en payer l'intérêt, et
qui se fâche!

Ces bons anglais qui font tache d'huile par-
tout où il se trouve une colonie à leur conve-
nance, qui écrasent les Indes, battent l'Af-
ghanistan, tapent sur les Zoulous, se pochent
les yeux avec les Broers et qui trouvent mau-
vais que nous caressions à coups de plat de