LE GRELOT
sabre les moric auds qui nous font la nique !
Je ne parle pas du signor Maccio !
Sa qualité d'Italien lui faisant un devoir
d'être ingrat.
Mais les Turcs!... mais les Anglais!...
Ah ! malheur, alors !
A ce compte-là, je vois le prince de Mo-
naco prenant sa bonne plume d'oie de Tolède
et écrivant la lettre suivante à M. Barthéle-
my-Saint-Hilaire :
« Mon cher Mimi,
« Çà ne peut pas continuer comme ça!
Et je suis très mécontent !
Battre les Kroumirs sans prendre mon
avis !
Signer un traité sans me demander con
seil 1
Çà passe toutes les bornes !
Je rappelle mon ambassadeur illico, et vous
préviens que dans vingt-quatre heures ma
flotte cuirassée tout entière croisera dans les
eaux de Bougival.
Ah! mais! ! ■»
Quant à la République d'Andorre, son lan-
gage est au moins aussi menaçant, avec des
formes moins acerbes toutefois.
Voici la teneur de la dépèche à notre mi-
nistre des affaires étrangères :
« Monsieur le ministre,
« La République d'Andorre trouve que vous
la lui faites un peu à l'oseille en ne la tenant
pas au courant de vos dispositions, comme ce
serait votre devoir.
Cela suffit.
Lorsque vous recevrez cette lettre, dix-sept
Andorans armés jusqu'aux dents marcheront
sur Bordeaux.
Ne vous en prenez qu'à vous des malheurs
qui en résulteront ! »
Sur ce, allez-y, mon brave Forgemol,
allez-y !
Et tannez-moi le cuir de ces paroissiens de
Kroumirs.
Quant au sultan et à John Bull, récitez-
leur les noms du premier empire, en ayant
soin de vous arrêter à celui de Cambronne.
Nicolas Flammèche.
BLAGUES ET GNONS
La droite élabore un projet de loi entraînant
la suppression de l'indemnité parlementaire.
M'est avis, même, que d'aucuns dépotés, de
Baudry d'Asson en tète, pourraient bien, non-
seulement ne point émarger au budget, mai»
encore nous donner au contraire, tous le»
mois, de sérieux dommages-intérêts.
X
Ballande n'a pas de veine.
Il avait songé à arrêter les représentations
de Zoé Chien-Caien à la 99ème.
Mais une indisposition de sa principale ar-
tiste l'a contraint de reculer de plusieurs jours
la première de la Cellule n° 7.
Il a donc été condamné à donner une centiè-
me malgré lui.
Fâcheuse déveine contre laquelle il a pro-
testé en ne donnant pas le souper tradition-
nel.
Les gourmets de la presse l'on.6 éctoappô
belle.
X
Avec le nouveau scrutin de liste,
La Seine gagne 10 sièges,
Le Nord et le Rhône, chacun 4.
La Loire, le Morbihan, le Pas-de-Calais, le
Puy-de-Dôme, chacun 2.
29 autres départements, chacun un.
Et le pays, lui, perd S00.000 francs.
X
Il fallait s'y attendre.
Garibaldi, sortant de son silence, annonce
que la France songe à prendre... la Sardaigne.
Je crois, moi, que les Italiens feraient bien
de songer à prendre... des douches.
X
Popaul dit, dans le Pays :
« Nous en attendons d'immondes produits
nous en espérons de salutaires dégoûts, nous
en augurons la ruine de la République.
Et voilà pourquoi encore nous avons voté le
scrutin de liste. »
Et cinquante lignes plus loin, le Pays ajoute
que la réélection de Popaul est certaine.
Voyons, ce sont là des choses qu'on ne doit
pas se dire à soi-même.
X
Il y a eu six cas de variole dans le quartier
des Epinettes.
Voilà ce que e'est, dira l'Union, que d'avoir
choisi pour conseiller municipal un Henry
Maret 1
X
Savez-vous comment Gavroche nomme irré-
vérencieusement la médaille nominative qui
est remise à tout sénateur inamovible ?
La contremarque du pèreLachaise.
X
Le conseil municipal a voté, dans la même
séance, une subvention de 100,000 francs pour
un futur opéra-populaire et la mise en location
pour 13 ans de la seule salle qui puisse con-
venir à ce genre de spectacle, celle du Chatelet.
H est vrai qu'il reste les Folies-Marigny.
x
Une affiche apposée à la mairie de Bagnolet.
« Le taureau de la localité étant mort, l'ad-
joint est appelé à le remplacer dans le plus
bref délai. »
BURIDAN
GAZETTE DE M0NTRET0UT
le nouveau ministère
Gambetta triomphe.
Le grand manitou est souverain maître de
la situation.
Et bientôt tous les murs de France et de
Navarre seront couverts do professions de foi
signées d'un tas d'inconnus recommandés par
le président occulte de la République fran-
çaise.
— Prenez mon ours.
— Mais je ne le connais pas.
— Raison de plus. Avez-vous confiance, oui
ou non ?
Confiance. C'est selon, mais j'aimerais
autant voter pour Tartempion que je connais
de père en fils que pour Coeam'pàte dont
j'ignorais le nom hier.
— Nous ne voulons plus de ces sottes
influences de clocher. Désormais les députés
doivent être indépendants et travailler pour la
France au lieu de faire la besogne de leur col-
lège électoral. Vous y perdrez quelques bu-
reaux de tabac, quelques places de gardes--
champèlres, mais le suffrage universel sera
moralisé.
— Dites plutôt que vous venez de rétablir
les candidatures officielles sur une vaste
échelle à présent.
Nul ne sera nommé hors vous et vos amis.
— C'est voté. La Chambre, dans sa haute
sagesse, a fait avant de rendre le dernier sou-
pir un testament digne d'elle.
— Et M. Grévy n'a plus qu'à donner sa dé-
mission.
— Oh ! qu'il la donne ou qu'il ne la donne
pas, c'est tout comme. Il tient si peu de place,
il est si peu gênant!
Il est de fait que la personnalité encombrante
de M. le due de Cahors a dès longtemps
annihilé le pouvoir exécutif. Quant aux mi-
nistres, ils n'ont pas pour deux sous d'in-
fluence et il est grand temps qu'ils fourrent
leurs portefeuilles au mont de-piété.
Une crise ministérielle est imminente et le
Grelot, toujours prêt à mettre ses lumières au
service de M. Gambetta, ne saurait mieux faire
que de lui recommander pour la constitution
du nouveau cabinet les noms des députés et
des sénateurs ci-après :
Président de la R. F.
Vice Président
Ministère de la guerre
» Marine
» Justice
» Finance»
» Travaux Publies
Leroy
Dauphin,
Armez
D'Andlau
Clément
Monnet
Masure
t> Intérieur Farcy
» Com. et Agricul. Beauchamp
Quant aux directeurs on n'a que L'embarras
du choix.
A l'assistance publique, Tron.
Aux fortifications, Lefaure.
Aux Beaux-Arts, Villain.
Aux pompes funèbres, Lamorte.
Aux Haras, Ancel,
A la navigation, Rivière.
Aux théâtres, Desloges.
Aux forêts, Jolibois.
A la presse, Journault.
Aux cultes, Lévèque.
Aux octrois, Bouteille.
Aux travaux de Paris, Truelle.
Gouverneur de la Banque, Delord.
Pour le service des mœnïîs que veut suppri-
mer le Conseil municipal, trois candidats sont
en présence. Ce sont: Rozière, Labiche, et
Peulevey.
Aux Ambassadeurs,
A Londres,
A Berlin,
A Constantinople,
A Genè ve,
A Lisbonne,
A Alexandrie,
Lenglé.
Allemand.
Turquet.
Chaley.
Lisbonne.
d'Alexandry.
II
Question juive
Est-il possible que dix-neuf siècles après
l'assassinat de Jésus par les Conservateurs
Israélites, les chétiens continuent de venger
leur parrain qui a dit : Tu ne tueras point, en
massacrant et en brûlant une foule de malheu-
reux qui n'ont commis d'autre erime que
d'avoir le nez crochu et le prépuce circoncis.
Les abominations dont les habitants de Kieff
viennent de se rendre coupables, surpassent
en atrocité tout ce que l'on peut imaginer.
La Saint-Barthélemy n'était que delà Saint-
Jean quand on la compare aux massacres dont
le clergé Gréco-Russe a pris l'initiative.
Et vous croyez peut-être que le czar s'est
ému? Point. Sa majesté a laissé ses sujets
s'entre égorger.
Bismark est dans la jubilation. Sans aucun
doute les Prussiens vont suivre le noble exem-
ple des Russes et procéder sans retard à
l'égorgement de la population juive.
O religion» religion, que de crimes on com-
met en ton nom!
Pour qui travaillez-vous, démolisseurs stupides.
Lorsque vous disséquiez le christ sur son autel ?
Que vouliez-vous semer sur sa céleste tombe
Quand vous jetiez au vent la sanglante colombe
Qui tombe en tournoyant dans l'abîme éternel?
Vous vouliez pétrir l'homme à votre fantaisie,
Vous vouliez faire un monde—Eh bien ! vous l'avez
[fait.
Vôtre monde est superbe, et votre homme est
[parfait.
L'Homme, animal venimeux.
S'il est vrai que le Père Sabaoth a fabriqué
l'homme à son image,il doit être gentil le père
Sabaoth 1
Non seulement l'homme est le plus laid de
tous les animaux, mais c'est encore le plus fé-
roce et le plus venimeux.
C'est l'illustre savant M. Pasteur qui vient
d'en faire la preuve.
Il a eu l'idée de pratiquer l'inoculation sur
des lapins avec la salive de différents
hommes.
Les lapins sont tous morts.
Ensuite il a inoculé sur des hommes la sa-
live de différents lapins.
Les hommes n'en ont pas été le moins du
monde incommodés.
Donc l'homme est un animal venimeux
qu'on ne doit plus laisser sortir sans muse-
li re.
*
* *
Causeries.
Le Bey épaté par l'uniforme tout flambant
neuf que M. Rouslan s'était fait faire en pré-
vision de sa nomination au poste de ministre
de France à Tunis, s'est empressé de lui con-
férer l'ordre du Nicham. C'est gentil cela de lé-
cher la main qui vient de le rosser !
Le Sultan furieux s'est empressé de dégom-
mer le Bey. Et la France de déclarer que cette
destitution est nulle et non avenue. Hier nous
voulions anéantir le gros mastodonte du Bar-
do. Aujourd'hui nous nous portons fort de le
maintenir envers et contre tous !
Ah I si Offenbach vivait encore!
Mieux que ça!
On oflre à un bohème, récemment enrôlé
le demi-monde politique qui converge autour du
palais Bourbon, une place de sous-préfet à
cent lieues de Paris.
— C'est une place de 4000 francs, lui dit-on,
Il faut accepter sans hésitation,
— Une place de 4,000 francs 1 répond notre
bohème, merci! Je gagne mieux que ça... à
emprunter!
montretout.
GRELOTS
Dans les annonces d'un journal j'ai lu:
Institution des Mgues de Paris.
Serait-ce une maison pour apprendre à
bégayer?
—o —
LOGOGRIPHE
Je suis léger, bavard, frétillant, amoureux ;
J'aime à batifoler à l'ombre du feuillage.
De mes sept pieds otez-en deux,
L'amour m'est inte dit, ev je dois être sage.
Mes trois premiers sans faute offrent à tous les
[yeux
L'objet que l'on préfère au plus grand personnage,
Et quant aux trois derniers, c'est un présent des
[cieux
Sans lequel un grand feu ferait trop de ravage.
Ah! vous n'y êtes pas bein! eh! bien c'est
moineau.
—o—
Dans les ambassades, les gens les plus tenus
sont probablement les attachés.
— o—
Ma blanchisseuse, depuis quelque temps,
avait cessé son service du lundi et se faisait
remplacer par sa sœur, qui m'apportait mon
linge très régulièrement.
Hier; elle m'annonce la naissance d'uB petit
neveu.
— Comment! lui dis-je, votre sœur fie m'a
pas fait part de son mariage?
Oh ! monsieur, il ne faut pas vous en forma-
liser, personne ne le savait qu'elle el son mari.
-o—
— Savez-vous pourquoi
manger deux œufs à jeun?
ofl ne pourrait
_ i
Eh ! bien c'est parce qu'une fois que le pre-
mier serait mangé on ne pourrait être â jeun
pour manger le second.
Calino est domestique.
On lui dit d'aller chercher du galon dans le
magasin d'en face.
— M'en donneront pas, monsieur 1
— Comment! pourquoi donc?
— On m'a dit que le galon ne se vendait
qu'aux maîtres.
— o—
En Turquie, ondoituseï bien peu de culottes,
puisque les Turcs ont toujours leur fez à l'air.
Tribotjlet.
CHRONIQUE THÉÂTRALE
Château-d'Eau
Tandis que nos édiles s'éternisent à discu-
ter l'opportunité de la création d'un Opéra
populaire, et les moyens de mener à bien
eette entreprise à grands coups de subven-
tions dont nous ferons les frais, que ntius
aimions ou non la musique, et passent leurs
séances à décider qu'ils ne décideront rien,
un directeur audacieux tente à ses risques et
périls l'eDtreprise et nous parait en train de
la mener à bien.
Le théâtre du Château-d'Eau deviendrait dé-
finitivement l'Opéra-Populaire que nous n'en
serions pas surpris.
M. Millet qui a sous-loué cette salle, pen-
dant la saison d'été, vient d'y présenter une
troupe d'artistes auquels le public et la criti-
que ont fait le plus bienveillant accueil.
Qn avait choisi pour pièce d'ouverture, le
Trouvère. Au grand étonnement de beaucoup
de septiques l'exécution de la partition de
Verdi a parfaitement marché. On a même fait
une ovation à un jeune débutant, M. Henry
Prévost, ouvrier armurier, il y a quelques
jours encore êt aujourd'hui en passe de de-
venir tout simplement un premier ténor di
primo cartello.
M. Auguez, dont nos lecteurs ont déjà pu
apprécier la jolie voix à l'Opéra, a fort bien
chanté le rôle du comte déLuna. MMmesRose,
Meryss et Panchioni ent également été très
applaudies.
Les chœurs chantent juste, l'orchestre, sous
la direction de M. Luigini, ne laisse rien à dé-
sirer.
Avec de tels éléments auxquels viendront
s'adjoindre des artistes telles que Mme Sass que
la direction tient encore en réserve, le succès
de la tentative de M. Millet ne nous paraît pas
douteux et c'est avec le plus grand plaisir que
nous le constatons.
AVIS
C'est aujourd'hui que commence la
grande mise en vente annoncée depuis
quelques jours par la maison Ad.
Godchau, des articles Alpaga, Cou-
tils, Drap nouveauté de printemps, etc.,
etc., à des prix impossibles à toute
autre maison.
Nous engageons tous nos lecteurs à
profiter sans retard de ces occasions
exceptionnelles.
Les prix sont tellement avantageux
que tout sera vite enlevé.
1-2, Faubourg Montmartre, 1%
75, Rue de Rivoli, 75
(Voir à la quatrième page, l'extrait du Ca-
talogue de la maison Ad. GODCHAU).
ftranil Dictionnaire d'Histoire naturelle, par
Ch. d'Orbigny, avec la collaboration de membres
de l'Académie des Sciences. Nouvelle édition,
comprenant 28 volumes de texte et 3 volumes
Atlas, contenant 340 planches, soit environ 1,000
sujets coloriés. Prix, broché: 480 fr. payables 50
fr. par trimestre. — Librairie Abel Pilon, rue de
Fleurus, 33, a Paris.
Guerre de In lievolution et du Premier Empi-
re. 13 volumes in-8, contenant 166 cartes et plans
gravés sur cuivre, avec un magnifique Atlas relié,
contenant 72 planches in-folio, représentant les
principales batailles. Prix: 100 francs, payables
20 fr. tous les 4 mois. — Librairie Abel Pilon, rue
de Fleurus, 33, à Paris.
Bibliothèque classique du piano. Collection
complète des 92 sonates de Beethoven, Clementi,
Haydn, Mozart et Weeber, 11 volumes grand for-
mat il,700 pages) sur magnifique papier. Prix: 60
fr., payables 20 fr. tous les 4 mois. — Librairie
Abel Pilon, rue de Fleurus, 33.
GRELOTS FINANCE
Les affaires qui ont été languissantes pen-
dant quelques jours, sont un peu plus suivies
et les cours de la plupart des valeurs se ressen-
tent favorablement de ce petit regain d'acti-
vité dans les affaires. Les Rentes Françaises ont
toujours la préférence et les chemins de fer
français ont une excellente attitude.
La Bhm/uc de Prêts à l Industrie est demandée.
Grâce à son activité, cet établissement a réussi
à se créer une clientèle, avec le concours de
laquelle il a pu entreprendre et mener à bien
différentes opérations financières, dont les
résultats ont été fructueux.
Depuis la clôture par la Société générale des
actions de la Société Générale des Fournitures
militaires (ou les établissements Godillot), il s'est
établi union courant de ces titres ; ils se négo-
cient avec une prime assez importante entre
612 et 615.
Nous publions l'émission de la souscription
publique à 20,000 obligations de oOO fr. de la
Société Foncière et Agricole des Etats-Unis. Ces
obligations sont destinées à la mise en valeur
de 40,000 hectares dont la société est propriétai-
re au Taxas. L'intérêt annuel et de 30 fr. et le
remboursement par tirage a SOU fr.
Général Financial Bank. — Le public
qui comprend les bons et fructueux placements
s'est porté avec un réel empressement sur
cette valeur de tout repos et d'avenir. En effet,
cette banque qui ne joue pas à la bourse, ne
fait que des opérations sans aléa, et comme
ce cercle d'opérations est considérable, il en
résulte des bénéfices certains.
La cote se maintient ferme à 150 fr.
Nous ne saurions conseiller un placement
plus avantageux.
Société générale de Laiterie. — Les
actions; de cette Société donnent lieu à un
courant actif de demandes. Les actionnaires
sont convoqués en assemblée générale pour
le 11 juin. En voici l'avis officiel :
sabre les moric auds qui nous font la nique !
Je ne parle pas du signor Maccio !
Sa qualité d'Italien lui faisant un devoir
d'être ingrat.
Mais les Turcs!... mais les Anglais!...
Ah ! malheur, alors !
A ce compte-là, je vois le prince de Mo-
naco prenant sa bonne plume d'oie de Tolède
et écrivant la lettre suivante à M. Barthéle-
my-Saint-Hilaire :
« Mon cher Mimi,
« Çà ne peut pas continuer comme ça!
Et je suis très mécontent !
Battre les Kroumirs sans prendre mon
avis !
Signer un traité sans me demander con
seil 1
Çà passe toutes les bornes !
Je rappelle mon ambassadeur illico, et vous
préviens que dans vingt-quatre heures ma
flotte cuirassée tout entière croisera dans les
eaux de Bougival.
Ah! mais! ! ■»
Quant à la République d'Andorre, son lan-
gage est au moins aussi menaçant, avec des
formes moins acerbes toutefois.
Voici la teneur de la dépèche à notre mi-
nistre des affaires étrangères :
« Monsieur le ministre,
« La République d'Andorre trouve que vous
la lui faites un peu à l'oseille en ne la tenant
pas au courant de vos dispositions, comme ce
serait votre devoir.
Cela suffit.
Lorsque vous recevrez cette lettre, dix-sept
Andorans armés jusqu'aux dents marcheront
sur Bordeaux.
Ne vous en prenez qu'à vous des malheurs
qui en résulteront ! »
Sur ce, allez-y, mon brave Forgemol,
allez-y !
Et tannez-moi le cuir de ces paroissiens de
Kroumirs.
Quant au sultan et à John Bull, récitez-
leur les noms du premier empire, en ayant
soin de vous arrêter à celui de Cambronne.
Nicolas Flammèche.
BLAGUES ET GNONS
La droite élabore un projet de loi entraînant
la suppression de l'indemnité parlementaire.
M'est avis, même, que d'aucuns dépotés, de
Baudry d'Asson en tète, pourraient bien, non-
seulement ne point émarger au budget, mai»
encore nous donner au contraire, tous le»
mois, de sérieux dommages-intérêts.
X
Ballande n'a pas de veine.
Il avait songé à arrêter les représentations
de Zoé Chien-Caien à la 99ème.
Mais une indisposition de sa principale ar-
tiste l'a contraint de reculer de plusieurs jours
la première de la Cellule n° 7.
Il a donc été condamné à donner une centiè-
me malgré lui.
Fâcheuse déveine contre laquelle il a pro-
testé en ne donnant pas le souper tradition-
nel.
Les gourmets de la presse l'on.6 éctoappô
belle.
X
Avec le nouveau scrutin de liste,
La Seine gagne 10 sièges,
Le Nord et le Rhône, chacun 4.
La Loire, le Morbihan, le Pas-de-Calais, le
Puy-de-Dôme, chacun 2.
29 autres départements, chacun un.
Et le pays, lui, perd S00.000 francs.
X
Il fallait s'y attendre.
Garibaldi, sortant de son silence, annonce
que la France songe à prendre... la Sardaigne.
Je crois, moi, que les Italiens feraient bien
de songer à prendre... des douches.
X
Popaul dit, dans le Pays :
« Nous en attendons d'immondes produits
nous en espérons de salutaires dégoûts, nous
en augurons la ruine de la République.
Et voilà pourquoi encore nous avons voté le
scrutin de liste. »
Et cinquante lignes plus loin, le Pays ajoute
que la réélection de Popaul est certaine.
Voyons, ce sont là des choses qu'on ne doit
pas se dire à soi-même.
X
Il y a eu six cas de variole dans le quartier
des Epinettes.
Voilà ce que e'est, dira l'Union, que d'avoir
choisi pour conseiller municipal un Henry
Maret 1
X
Savez-vous comment Gavroche nomme irré-
vérencieusement la médaille nominative qui
est remise à tout sénateur inamovible ?
La contremarque du pèreLachaise.
X
Le conseil municipal a voté, dans la même
séance, une subvention de 100,000 francs pour
un futur opéra-populaire et la mise en location
pour 13 ans de la seule salle qui puisse con-
venir à ce genre de spectacle, celle du Chatelet.
H est vrai qu'il reste les Folies-Marigny.
x
Une affiche apposée à la mairie de Bagnolet.
« Le taureau de la localité étant mort, l'ad-
joint est appelé à le remplacer dans le plus
bref délai. »
BURIDAN
GAZETTE DE M0NTRET0UT
le nouveau ministère
Gambetta triomphe.
Le grand manitou est souverain maître de
la situation.
Et bientôt tous les murs de France et de
Navarre seront couverts do professions de foi
signées d'un tas d'inconnus recommandés par
le président occulte de la République fran-
çaise.
— Prenez mon ours.
— Mais je ne le connais pas.
— Raison de plus. Avez-vous confiance, oui
ou non ?
Confiance. C'est selon, mais j'aimerais
autant voter pour Tartempion que je connais
de père en fils que pour Coeam'pàte dont
j'ignorais le nom hier.
— Nous ne voulons plus de ces sottes
influences de clocher. Désormais les députés
doivent être indépendants et travailler pour la
France au lieu de faire la besogne de leur col-
lège électoral. Vous y perdrez quelques bu-
reaux de tabac, quelques places de gardes--
champèlres, mais le suffrage universel sera
moralisé.
— Dites plutôt que vous venez de rétablir
les candidatures officielles sur une vaste
échelle à présent.
Nul ne sera nommé hors vous et vos amis.
— C'est voté. La Chambre, dans sa haute
sagesse, a fait avant de rendre le dernier sou-
pir un testament digne d'elle.
— Et M. Grévy n'a plus qu'à donner sa dé-
mission.
— Oh ! qu'il la donne ou qu'il ne la donne
pas, c'est tout comme. Il tient si peu de place,
il est si peu gênant!
Il est de fait que la personnalité encombrante
de M. le due de Cahors a dès longtemps
annihilé le pouvoir exécutif. Quant aux mi-
nistres, ils n'ont pas pour deux sous d'in-
fluence et il est grand temps qu'ils fourrent
leurs portefeuilles au mont de-piété.
Une crise ministérielle est imminente et le
Grelot, toujours prêt à mettre ses lumières au
service de M. Gambetta, ne saurait mieux faire
que de lui recommander pour la constitution
du nouveau cabinet les noms des députés et
des sénateurs ci-après :
Président de la R. F.
Vice Président
Ministère de la guerre
» Marine
» Justice
» Finance»
» Travaux Publies
Leroy
Dauphin,
Armez
D'Andlau
Clément
Monnet
Masure
t> Intérieur Farcy
» Com. et Agricul. Beauchamp
Quant aux directeurs on n'a que L'embarras
du choix.
A l'assistance publique, Tron.
Aux fortifications, Lefaure.
Aux Beaux-Arts, Villain.
Aux pompes funèbres, Lamorte.
Aux Haras, Ancel,
A la navigation, Rivière.
Aux théâtres, Desloges.
Aux forêts, Jolibois.
A la presse, Journault.
Aux cultes, Lévèque.
Aux octrois, Bouteille.
Aux travaux de Paris, Truelle.
Gouverneur de la Banque, Delord.
Pour le service des mœnïîs que veut suppri-
mer le Conseil municipal, trois candidats sont
en présence. Ce sont: Rozière, Labiche, et
Peulevey.
Aux Ambassadeurs,
A Londres,
A Berlin,
A Constantinople,
A Genè ve,
A Lisbonne,
A Alexandrie,
Lenglé.
Allemand.
Turquet.
Chaley.
Lisbonne.
d'Alexandry.
II
Question juive
Est-il possible que dix-neuf siècles après
l'assassinat de Jésus par les Conservateurs
Israélites, les chétiens continuent de venger
leur parrain qui a dit : Tu ne tueras point, en
massacrant et en brûlant une foule de malheu-
reux qui n'ont commis d'autre erime que
d'avoir le nez crochu et le prépuce circoncis.
Les abominations dont les habitants de Kieff
viennent de se rendre coupables, surpassent
en atrocité tout ce que l'on peut imaginer.
La Saint-Barthélemy n'était que delà Saint-
Jean quand on la compare aux massacres dont
le clergé Gréco-Russe a pris l'initiative.
Et vous croyez peut-être que le czar s'est
ému? Point. Sa majesté a laissé ses sujets
s'entre égorger.
Bismark est dans la jubilation. Sans aucun
doute les Prussiens vont suivre le noble exem-
ple des Russes et procéder sans retard à
l'égorgement de la population juive.
O religion» religion, que de crimes on com-
met en ton nom!
Pour qui travaillez-vous, démolisseurs stupides.
Lorsque vous disséquiez le christ sur son autel ?
Que vouliez-vous semer sur sa céleste tombe
Quand vous jetiez au vent la sanglante colombe
Qui tombe en tournoyant dans l'abîme éternel?
Vous vouliez pétrir l'homme à votre fantaisie,
Vous vouliez faire un monde—Eh bien ! vous l'avez
[fait.
Vôtre monde est superbe, et votre homme est
[parfait.
L'Homme, animal venimeux.
S'il est vrai que le Père Sabaoth a fabriqué
l'homme à son image,il doit être gentil le père
Sabaoth 1
Non seulement l'homme est le plus laid de
tous les animaux, mais c'est encore le plus fé-
roce et le plus venimeux.
C'est l'illustre savant M. Pasteur qui vient
d'en faire la preuve.
Il a eu l'idée de pratiquer l'inoculation sur
des lapins avec la salive de différents
hommes.
Les lapins sont tous morts.
Ensuite il a inoculé sur des hommes la sa-
live de différents lapins.
Les hommes n'en ont pas été le moins du
monde incommodés.
Donc l'homme est un animal venimeux
qu'on ne doit plus laisser sortir sans muse-
li re.
*
* *
Causeries.
Le Bey épaté par l'uniforme tout flambant
neuf que M. Rouslan s'était fait faire en pré-
vision de sa nomination au poste de ministre
de France à Tunis, s'est empressé de lui con-
férer l'ordre du Nicham. C'est gentil cela de lé-
cher la main qui vient de le rosser !
Le Sultan furieux s'est empressé de dégom-
mer le Bey. Et la France de déclarer que cette
destitution est nulle et non avenue. Hier nous
voulions anéantir le gros mastodonte du Bar-
do. Aujourd'hui nous nous portons fort de le
maintenir envers et contre tous !
Ah I si Offenbach vivait encore!
Mieux que ça!
On oflre à un bohème, récemment enrôlé
le demi-monde politique qui converge autour du
palais Bourbon, une place de sous-préfet à
cent lieues de Paris.
— C'est une place de 4000 francs, lui dit-on,
Il faut accepter sans hésitation,
— Une place de 4,000 francs 1 répond notre
bohème, merci! Je gagne mieux que ça... à
emprunter!
montretout.
GRELOTS
Dans les annonces d'un journal j'ai lu:
Institution des Mgues de Paris.
Serait-ce une maison pour apprendre à
bégayer?
—o —
LOGOGRIPHE
Je suis léger, bavard, frétillant, amoureux ;
J'aime à batifoler à l'ombre du feuillage.
De mes sept pieds otez-en deux,
L'amour m'est inte dit, ev je dois être sage.
Mes trois premiers sans faute offrent à tous les
[yeux
L'objet que l'on préfère au plus grand personnage,
Et quant aux trois derniers, c'est un présent des
[cieux
Sans lequel un grand feu ferait trop de ravage.
Ah! vous n'y êtes pas bein! eh! bien c'est
moineau.
—o—
Dans les ambassades, les gens les plus tenus
sont probablement les attachés.
— o—
Ma blanchisseuse, depuis quelque temps,
avait cessé son service du lundi et se faisait
remplacer par sa sœur, qui m'apportait mon
linge très régulièrement.
Hier; elle m'annonce la naissance d'uB petit
neveu.
— Comment! lui dis-je, votre sœur fie m'a
pas fait part de son mariage?
Oh ! monsieur, il ne faut pas vous en forma-
liser, personne ne le savait qu'elle el son mari.
-o—
— Savez-vous pourquoi
manger deux œufs à jeun?
ofl ne pourrait
_ i
Eh ! bien c'est parce qu'une fois que le pre-
mier serait mangé on ne pourrait être â jeun
pour manger le second.
Calino est domestique.
On lui dit d'aller chercher du galon dans le
magasin d'en face.
— M'en donneront pas, monsieur 1
— Comment! pourquoi donc?
— On m'a dit que le galon ne se vendait
qu'aux maîtres.
— o—
En Turquie, ondoituseï bien peu de culottes,
puisque les Turcs ont toujours leur fez à l'air.
Tribotjlet.
CHRONIQUE THÉÂTRALE
Château-d'Eau
Tandis que nos édiles s'éternisent à discu-
ter l'opportunité de la création d'un Opéra
populaire, et les moyens de mener à bien
eette entreprise à grands coups de subven-
tions dont nous ferons les frais, que ntius
aimions ou non la musique, et passent leurs
séances à décider qu'ils ne décideront rien,
un directeur audacieux tente à ses risques et
périls l'eDtreprise et nous parait en train de
la mener à bien.
Le théâtre du Château-d'Eau deviendrait dé-
finitivement l'Opéra-Populaire que nous n'en
serions pas surpris.
M. Millet qui a sous-loué cette salle, pen-
dant la saison d'été, vient d'y présenter une
troupe d'artistes auquels le public et la criti-
que ont fait le plus bienveillant accueil.
Qn avait choisi pour pièce d'ouverture, le
Trouvère. Au grand étonnement de beaucoup
de septiques l'exécution de la partition de
Verdi a parfaitement marché. On a même fait
une ovation à un jeune débutant, M. Henry
Prévost, ouvrier armurier, il y a quelques
jours encore êt aujourd'hui en passe de de-
venir tout simplement un premier ténor di
primo cartello.
M. Auguez, dont nos lecteurs ont déjà pu
apprécier la jolie voix à l'Opéra, a fort bien
chanté le rôle du comte déLuna. MMmesRose,
Meryss et Panchioni ent également été très
applaudies.
Les chœurs chantent juste, l'orchestre, sous
la direction de M. Luigini, ne laisse rien à dé-
sirer.
Avec de tels éléments auxquels viendront
s'adjoindre des artistes telles que Mme Sass que
la direction tient encore en réserve, le succès
de la tentative de M. Millet ne nous paraît pas
douteux et c'est avec le plus grand plaisir que
nous le constatons.
AVIS
C'est aujourd'hui que commence la
grande mise en vente annoncée depuis
quelques jours par la maison Ad.
Godchau, des articles Alpaga, Cou-
tils, Drap nouveauté de printemps, etc.,
etc., à des prix impossibles à toute
autre maison.
Nous engageons tous nos lecteurs à
profiter sans retard de ces occasions
exceptionnelles.
Les prix sont tellement avantageux
que tout sera vite enlevé.
1-2, Faubourg Montmartre, 1%
75, Rue de Rivoli, 75
(Voir à la quatrième page, l'extrait du Ca-
talogue de la maison Ad. GODCHAU).
ftranil Dictionnaire d'Histoire naturelle, par
Ch. d'Orbigny, avec la collaboration de membres
de l'Académie des Sciences. Nouvelle édition,
comprenant 28 volumes de texte et 3 volumes
Atlas, contenant 340 planches, soit environ 1,000
sujets coloriés. Prix, broché: 480 fr. payables 50
fr. par trimestre. — Librairie Abel Pilon, rue de
Fleurus, 33, a Paris.
Guerre de In lievolution et du Premier Empi-
re. 13 volumes in-8, contenant 166 cartes et plans
gravés sur cuivre, avec un magnifique Atlas relié,
contenant 72 planches in-folio, représentant les
principales batailles. Prix: 100 francs, payables
20 fr. tous les 4 mois. — Librairie Abel Pilon, rue
de Fleurus, 33, à Paris.
Bibliothèque classique du piano. Collection
complète des 92 sonates de Beethoven, Clementi,
Haydn, Mozart et Weeber, 11 volumes grand for-
mat il,700 pages) sur magnifique papier. Prix: 60
fr., payables 20 fr. tous les 4 mois. — Librairie
Abel Pilon, rue de Fleurus, 33.
GRELOTS FINANCE
Les affaires qui ont été languissantes pen-
dant quelques jours, sont un peu plus suivies
et les cours de la plupart des valeurs se ressen-
tent favorablement de ce petit regain d'acti-
vité dans les affaires. Les Rentes Françaises ont
toujours la préférence et les chemins de fer
français ont une excellente attitude.
La Bhm/uc de Prêts à l Industrie est demandée.
Grâce à son activité, cet établissement a réussi
à se créer une clientèle, avec le concours de
laquelle il a pu entreprendre et mener à bien
différentes opérations financières, dont les
résultats ont été fructueux.
Depuis la clôture par la Société générale des
actions de la Société Générale des Fournitures
militaires (ou les établissements Godillot), il s'est
établi union courant de ces titres ; ils se négo-
cient avec une prime assez importante entre
612 et 615.
Nous publions l'émission de la souscription
publique à 20,000 obligations de oOO fr. de la
Société Foncière et Agricole des Etats-Unis. Ces
obligations sont destinées à la mise en valeur
de 40,000 hectares dont la société est propriétai-
re au Taxas. L'intérêt annuel et de 30 fr. et le
remboursement par tirage a SOU fr.
Général Financial Bank. — Le public
qui comprend les bons et fructueux placements
s'est porté avec un réel empressement sur
cette valeur de tout repos et d'avenir. En effet,
cette banque qui ne joue pas à la bourse, ne
fait que des opérations sans aléa, et comme
ce cercle d'opérations est considérable, il en
résulte des bénéfices certains.
La cote se maintient ferme à 150 fr.
Nous ne saurions conseiller un placement
plus avantageux.
Société générale de Laiterie. — Les
actions; de cette Société donnent lieu à un
courant actif de demandes. Les actionnaires
sont convoqués en assemblée générale pour
le 11 juin. En voici l'avis officiel :