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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 11.1881

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https://doi.org/10.11588/diglit.6800#0145
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Hme ANNEE. — N° 543

PARIS ET DEPARTEMENTS : 15 CENTIMES LE NUMERO

4 septembre 1881 i

RÉDACTION

81, tue des Petits-Champ, 81
PARIS

ABOPJEWEPÎTS

PAHIS ET DEPARTEMENTS

Un an____... 8 fr. i'

Six mois..... 4 »

Trois mois... 2 »

ADRESSER

Lettres et Mandats à M. Madrk
directeur-gérant

81, i ue des Petits-Champs , 81

ADlHiNUSTRÂTION

81, me des Petits-Ckampt, 81
PARIS

ABONNEMENTS

PAYS UE L'UNION POSTALE

Un an....... ÎO fr. »

Six mois..... 5 »

Trois mois... 8 50

L'Agence lîwig, rue dAmboise, 9
est seule chargée
de recevoir les annonces
pour le journal

ZIG-ZAGS

plein gachis.

Donc, dès la semaine prochaine, quand les
résultats du scrutin de ballottage auront été
proclamés, nous nous trouverons en posses-
sion de deux Chambres.

L'une, élue jusqu'au 14 octobre, et qu'il
serait grotesque de convoquer d'ici là.

L'autre, élue les 21 juin et 4 septembre,
mais dont les pouvoirs ne peuvent s'exercer
qu'à partir du 15 octobre, c'est-à-dire dans
six bonnes semaines, et ce, de par le chef-
d'œuvre qu'on appelle respectueusement la
Constitution.

je ne sais pas au juste quel avantage M. J.
Ferry trouve, pour son compte personnel,
dans cette baroque situation.

Pour mon humble part, je n'y vois que des
désagréments.

Avoir deux Chambres et n'en pouvoir con-
voquer aucune, c'ost là, ce me semble, se
placer de gaîté de cœur, dans la peu enviable
situation d'un homme gris, ayant deux logis,
et se verrait néanmoins contraint de coucher
sur un banc ou sous un pont.

X

qui passera a la caisse?

Un des premiers désagréments du dua-
lisme sera tangible dès qu'il s'agira d'agiter
l'importante question des appointements.

Laquelle des deux Chambres paiera-t-
on?

M'est avis qu'afin de résoudre le plus sim-
plement possible la question, il serait bon de
déclarer qu'on n'en paiera aucune.

Etendant môme ce principe, on pourrait
décréter que l'indemnité parlementaire serait
payée uniquement pendant le temps des ses-
sions.

Le système est, du reste, appliqué depuis
longtemps en Belgique.

Là,comme les mois commencés sontacquis
entièrement, les sessions commencent "tou-
jours un 30 pour finir un 2.

_\ul doute que ce beau résultat ne soit ob-
tenu aussi chez nous, sous une législation
analoeue.

N'importe, cela aurait au moins l'avantage
de nous montrer, deux fois par an, tous les
membres du Parlement votant avec une par-
faite unanimité, spectacle touchant et impo-
sant s'il en fut.

X

députation inamovible et héréditaire.

Hàtons-nous de dire que nous ne croyons
pas le moins du monde à la réalisation de la
réforme ci-dessus, pas plus d'ailleurs qu'à
celles de toutes les autres, préconisées au-
jourd'hui par les organes progressistes les
plus modérés.

A cinquante députés de droite de moins et
cinquante gauchers de. plus, la Chambre
est sensiblement la môme que la précé-
dente.

Plusieurs Tartempion et Baluchard qui
ont déjà été élus trois fois depuis 76 com-
mencent môme à se croire à peu près ina-
movibles.

.Nombre de petits jeunes gens ambitieux
cherchent à entrer dans la famille de ces
braves mandataires, persuadés qu'en cas d'ac-
cident survenant à papa beau-père, les voix
des électeurs se reporteraient sur eux.

La chose n'a rien d'impossible.

Et je ne désespère nullement de voir, dans
un avenir prochain, un jeune homme de ce
genre utiliser les cartes du défuntet, dans un
louable but d'économie, associé à un touchant
sentiment de déférence, en dessous de

BALUCHARD

député de pont-arcy

Faire simplement réimprimer, en plus petits

caractères :

falempin,

Gendre et successeur.

X

douche a l'usage des enthousiastes.

Que si maitenant l'on nous presse de pro-
phétiser plus clairement ce que nous pronos-
tiquons, nous dirons ceci :

Probablement on s'occupera de vérifications
des pouvoirs, de questions douanières et d'af-
faires de détail jusqu'en janvier 82, époque
du renouvellement du Sénat.

Là, on profitera de la majorité soi-disant
républicaine obtenue par celui-ci pour ajour-
ner la clause de la révision.

Le contraire nous étonnerait fort.

Qui dit révision dit forcément dissolution et
nomination d'une constituante.

Or, nous ne croyons pas que beaucoup de
députés aient assez de vertu pour voter leur
propre décès, après avoir vécu six mois au
plus.

X

nos prophéties,

On continuera donc à vivre, peut-être alors
avec M. Gambetta pour ministre.

On nous donnera alors la laïcité de l'ensei-
gnement primaire.

Probablement aussi la suppression du vo-
lontariat et le service militaire de trois ans,
à moins que les événements d'Afrique ne
fournissent un excellent prétexte d'ajourner
celui-ci.

Sans doute la réforme de la magistrature,
qui se bornera vraisemblablement à la sus-
pension ot non à la suppression de l'inamo-
vibilité

Puis c'est tout.

On s'arrangera bien de façon à faire durer
tout cela en longueur, de façon à remplir les
quatre ans cl à ne pas prendre de parti au su-
jet de la question principale, celle do la sépa-
ration de l'Eglise et de l'Etat, seule manière
d'abattre irrémédiablement le cléricalisme.

Enfin, peut-être, à la fin, aurons-nous la
révision.

Somme toute, c'est assez maigre, n'est ce
pas, ce bilan?

Eh bienl je vous donne ma parole la plus
panachée que si nos honorables parviennent
à le réaliser avant 1885, je nous estimerai
encore très heureux.

X

Bravo, les bbaves 1

Je1 ne vous le cèlerai pas, loin de blâmer la
conduite du colonel Négrier dans l'affaire du
tombeau du marabout des Ouled-Sidi-Cheikh,
je l'approuve pleinement.

Ce n'est pas en respectant les superstitions
qu'on en vient à bout, c'est en donnant du
pied dedans.

Les Ouled-Sidi-Cheikh prétendaient que nul
Koumi ne pourrait toucher au tombeau de leur
marabout sans être immédiatement frappé de
mort.

Arrivent des Roumis de la pire espèce qui
jettent.le tombeau par terre et qui emportent
tranquillement les os du saint à dos de cha-
meau, comme un vulgaire colis.

Rien n'est plus de taille à déraciner une su-

perstition que cette preuve d'impuissance
d'un personnage incapable de se défendre lui-
môme, à plus forte raison de protéger les
autres.

Brusquer les miracles, comme Cnampionnet
à Naples, rire de la foudre comme Pélisson
mangeant une omelette au lard un vendredi
saint, rien n'ouvre comme cela les yeux aux
imbéciles.

Qu'une châsse refuse de marcher et qu'un
gaillard râblé, la prenant sous le bras, l'em-
porte où il lui plaît, qu'un faux paralytique,
se prenant de bec avec un libre-penseur sur
la route de Lourdes, prenne brusquement ses
jambes à son cou pour aller chercher du ren-
fort, voilà qui sème plus d'incrédulité dans
les esprits des masses que n'en feraient éclore
cent discours de Paul Bert.

Gpjngoire.

BLAGUES ET GNONS

Étant donné la force au pistolet de Clémen-
ceau, Guibollard comprend facilement que
Sereno, du Petit Méridional., ait refusé de se
battre avec lui.

— A sa place, dit-il, i'en aurais fait tout au-
tant. Me battre avec un Monsieur qui jette des
pièces de cent sous en l'air et les troue à coups
de pistolet avant qu'elles soient retombées à
terre : Merci, j'aimerais mieux me suicider la
veille !

X

Andrieux est élu.

Lisons à la décharge de la seconde ville de j
France que le bourg-pourri qui a émis ce vote
coupable est à moitié rural.

Il est situé absolument à la queue de la
grande cité démocratique.

Et, chacun le sait, les Lyon ne rugissent
pas de ce côté-là,

X

On ignore qui sera président de la prochaine
Chambre des députés.

Brisson parait avoir le plus de chances.

Espérons qu'on s'arrêtera à lui et qu'on ne
choisira pas un homme se tenant aussi mal
que Gambetta, Buffet ou Sauzel.

Ce dernier surtout était d'une propreté ab-
solument équivoque.

A la suite du vote d'une proposition qu'il
désapprouvait, il s'écria :

— Après tout, je m'en lave les mains.
Aussitôt, un loustic de s'écrier :

Eu tin! il y arrive!

X

Celui-ci, de son côté, ne demande pas mieux
étant donnée la fortune du beau-père.
On convient d'abord de la dot.
Puis, M. Hix ayant deux filles.

— Au fait, dit-il, laquelle voulez-vous ?

Le député réfléchit, puis, après une courte
invocation à saint Léon :

— Dame ! J'opterai pour celle qui voudra
de moi !

X

Dufaure n'a jamais été jeune, chacun sait
ça, mais en revanche, il a toujours été aima-
ble comme un porc-épic et laid comme trois
poux — le seul Veuillot parvenant à être laid
comme six.

Il y a de cela quelque cinquante ans, il
plaidait dans un procès en séparation.

Emporté par l'ardeur de sa plaidoierie, il
malmenait rudement l'époux de sa cliente :

— Il est permis à tout homme d'être laid,
disait-il, mais encore est-il des bornes qu'il
faut respecter. Eh bien, messieurs, ces bor-
nes, M. X... les a oclroyeusement dépassées.
Je ne crois pas qu'il y ait au monde un hom-
me plus laid que M. X...

— Avocat, dit gravement le président, vous
vous oubliez.

Chacun se mit à rire. Dufaure, qui, toute sa
vie, s'est obstiné à ne pas vouloir rire, n'a pas
cru devoir comprendre.

X

Les Anglais sont furieux de la rupture des
négociations par le traité de commerce.

Us vont, naturellement, se venger en adop-
tant le plus possible de pièces françaises à la
scène anglaise, sans payer pour cela le moin-
dre droit aux vrais auteurs.

X

Vadrouillette nage dans la joie la plus pure
depuis le dernier discours de Gambetta au
Cirque d'Hiver.

— On ne me dira plus maintenant que j'ai
perdu mon capital, dit-elle, car si cela était,
au lieu de me donner mon exeat de Lourcine,
ou m'aurait envoyé à Gharenton.

X

Par contre M. le comte de G.....est rêveur.

Il relit sans cesse la phrase prononcée par le
député de la moitié du XX0 arrondissement :

« Ce mot sublime de religion ne veut pas
dire, en effet, autre chose que le lien qui rat-
tache l'homme à l'homme.»

Et, pensif, il contemple le portrait du jeune
Cbouard.

Buridan.
--4.--

GAZETTE DE MONTRETOUT

'l'ont un Conseil municipal italien condamné
aux travaux forcés*

Ou nous affirme que M. Gambetta fait à
M. de Ci'échy une importante commande
d'Aiiti-Obésilas.

Il lui faut, en effet, considérablement mai-
grir s'il tient à mettre à caution sa fameuse
menace, et aller chercher les « esclaves ivres»,
qui l'ont hué au fond de « leurs repaires »,
dont généralement les couloirs sont trop étroits
pour livrer passage à Sa Rotondité l'ex-prési-
dent de l'Ex-Chambre.

X

si maisons de Piano (Texus) ont été la proie
des flammes, le 28 août.

A méditer par les journaux, admirateurs
enthousiastes de la façon dont se fait, en
Amérique, le service des pompiers.

X

M. Roustah va venir à Paris donner des ex-
plications sur les affaires de Tunisie.

Malheureusement ce sera le Gouvernement
qui sera chargé ensuite d'expliquer au bon
public les explications de M. Roustan.

X

Les Italiens se préparent à fêler l'anniver-
saire des Vêpres Sicilienne!,.

De même les calolins se pochardent tous les
21 août en souvenir de la Saint Barthélémy et
l'honorable Société des Escarpes de la Seine
donne un banquet au jour anniversaire de
l'héroïque massacre de la famille Kinck par
Troppmann.

X

•4

M. Hix, riche négociant de Belleville, ayant
un pied à terre à CÎiaronne, grille d'envie d'a-
voir pour gendre un député opportuniste.

Je demande bien pardon au facteur de la
rue des Petit-Champs, du surcroit de besogne
que lui causent en ce moment nos excellents
amis transalpins qui, par tous les courriers,
nous lancent des kilogrammes d'invectives
imprimées ou manuscrites, en réponse, di-
sent-iis, a notre article si justement indigné
d'il y a trois semaines.

Lettres et journaux sont là sur ma table.
J'y répondrai en temps voulu, histoire de
faire mon petit opportuniste I

Eu attendant, j'en ai une bien bonne dans
mou sac à nouvelles.

Le titre de ce paragraphe vous a déjà laissé
entrevoir la chose : tout un conseil municipal
italien condamné aux travaux forcés!

Ah ! si pareille chose était arrivée à une
municipalité française 1 quelles gorges chau-
des on eut faites «"de l'austre cota délia mon-
tagna. >

La moralité des classes dirigeantes italien-
nes nous est, il y a quelque temps, apparue
dans son vrai jour, lorsque certains députés
se sont traité de voleurs et de bandits en
pleine Chambre.

Mais tout un conseil municipal en cour
d'assises ! C'est le véritable comble d'hon-
nêteté !

L'acte d'accusation porte wl, corruption,
malversation. Les conseillers en question s'é-
taient très gentiment partagé le prix de vente
d'une forêt communale.

Quand quelqu'un de ces messieurs avait
besoin d'argent, ils vendaient une coupe de
bois ou un taillis et faisaient servir l'argent
encaissé à leurs dépenses personnelles !

La forêt tout entière y a passé.

Un beau jour les administrés se sont de-
mandé où en étaient leurs finances et l'on a
découvert le pôt aux roses.

La cour d'assises a eu le dernier mot dans
cette édifiante affaire.
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