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JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC.

PARAISSANT DEUX FOIS PAR MOIS.

1N° 14. Belgique. — 31 Juillet 1859. Première Année.

ON S'ABONNE :

A Anvers , chez Van Mol-Vax Lov.

A bruxelles, » decq,

A gand , » hoste.

A liege, » De Soer.

mons et namur, » leroux.

Pour les autres villes, chez tous les libraires.

Pour l'Allemagne: R. Wkicel; A.Scbsée Lcipzic. i Pr£ Par, numéro . . • . . . . 40 c.

n . „ r. „ • rtiut abonnement donne droit a une annonce de

Pour la France : v Renouard, Paris. ls %negj répêUe 2 fo!s dgns (.„rai,

Pour la Hollande : MÀRTINUS Nyhoff, à La Haye. Annonces 20 c. fa ligne.

PRIX D'ABONNEMENT :

POUR TOUTE LA BELGIQUE,
(poht compris)

Par an............8 fr.

Etranger (port compris).

Allemagne ..........10 fr.

France............Il fr.

Hollande...........5 fl.

Pour tout ce qui regarde l'administration, la
rédaction ou les annonces, s'adresser à M. Van
Mol-Van Loy, libraire, Courte Rue Neuve, à
Anvers, (affranchir). Les lettres et paquets de-
vront porter pour suscription , après l'adresse
principale : « Pour la direction du Journal des
Beaux-Arts. »

Il pourra être, rendu compte des ouvrages dont
un exemplaire sera adressé au Journal.

EXPOSITION DE CARTONS.

(ime et dernier article).

schnorr, rethel, hubner, steinle, schwind,
lessing, preller, schirmer , wislicenus, mus-
s1ni, fay, van loo, van der hecht.

SOMMAIRE : Exposition de Cartons (dernier I roi, à Munich. Ce SOllt trois vastes C0m-
arlicle). — Le salon de Gand (\?r article). — En- , • i •>

. ' „ , 1 „ . . ! positions empruntées, la première a

tre/ilel. — Correspondance : Paris; Wcimar; .„ . . . . ,

Cologne; Berlin. - Correspondance intérieure: 1 "'StOire de Cliarlemagne, la Seconde a

Antiquités de Bruges (suite). —Circulaire. celle de Barberousse , la troisième à

celle des Hapsbourg. Dans toutes les
trois on retrouve l'artiste inspiré par la
grandeur du sujet et toujours à sa hau-
teur. Dans le Gharleâiagnë défaisant les
Saxons, la victoire a 9o air de grandeur
digne de la pensée civilisatrice qui arme
le bras de l'illustre guerrier. Cette page,
comme les autres, est traitée dans ce
double style qui est le caractère propre
de M. Schnorr, c'est à dire que si d'un
côté on remarque des traces évidentes
de romantisme, on constate eu même
temps un respect religieux pour le cul-
te du classique. C'est là, du reste, la con-
séquence de l'éducation que s'est impo-
sée M. Schnorr qui depuis l'âge de sept
ans a continuellement manié le crayon,
tantôt sous l'inspiration du goût classi-
que de son père, tantôt sous l'influence
mystérieuse de Werner à qui l'Allema-
gne doit en grande partie son mouve-
ment gothique, si nous pouvons nous
exprimer ainsi. Ce double style, à y re-
garder de près, n'est en somme chez
Schnorr que la forte volonté de perfec-
tionner à son point de vue l'un par
l'autre, et il faut dire que le maître réus-
sit dans cette généreuse tentative car
l'énergie, la grâce, la souplesse, la pu-
reté du style sont portés dans ses Car-

Sur les murailles du palais de Munich
se déroulent les fastes de l'histoire mi-
litaire de l'Allemagne. Rien de plus
utile, rien de plus naturel aussi que ces
grandes leçons de patriotisme données
aux nations et dont celles-ci recueillent
les féconds enseignements tout en char-
mant leur intelligence et leurs yeux.
C'est évidemment là une des gloires de
l'Allemagne moderne d'avoir ouvert au
peuple de pareils livres ; à part le béné-
fice matériel pour les artistes à retirer
de ce mode d'instruction, quelle force
nationale, quel lyrisme, quel enthousias-
me n'entretient-il pas chez ceux qui
voient leurs ancêtres revivre et briller
dans ces gigantesques poënies de la pa-
trie , écrits de tous côtés sur les monu-
ments publics et privés?

M. Schnorr nous a envoyé un épisode
Je chacune des trois grandes époques de
l'histoire allemande qu'il est chargé de
Peindre sur les murailles du palais du 1 tons à une haute puissance. On remar-

que dans le Charlemagne un admirable
groupe de guerriers, placé à gauche,
d'une grande originalité de composition
et d'une harmonie de lignes dignes de
l'antique.

Le Carton représentant Rodolphe de
Hapsbourg châtiant les perturbateurs de la
paix publique, est évidemment celui où
la pensée est rendue par un dessin d'une
magie particulière. Le spectateur entre
involontairement dans la scène tant l'ac-
tion est vraie et saisissante. Les carac-
tères y sont vigoureusement tracés, et
devant cette page on sent l'auteur des
fresques des Nibelungen.

M. J. Schnorr doit être placé en
peinture sur la même ligne que Casimir
Delavigne en littérature. Tous deux
ont tâché avec une ténacité, indice de
leur conviction, de fusionner dans la
limite du possible, les traditions classi-
ques avec les aspirations exigeantes du
goût moderne. Tous deux ont procédé
à peu près de la même façon; l'un com-
mence parles Nibelungen, l'autre par les
Vêpres Siciliennes ; tous deux subissent
la séduction des études historiques et
donnent à leurs travaux cette forme pas-
sionnée où l'instinct se révèle et se des-
sine, mais où aussi domine l'emploi in-
telligent des traditions antiques, c'est
à dire un grand respect pour le vrai
et le beau et une prudente abstention à
reproduire ce qui pourrait blesser soit
les yeux, soit le cœur, soit l'esprit.
 
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