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JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE,

PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC.

PARAISSANT DEUX FOIS PAR MOIS.

N° 19. Belgique. — 15 Octobre 1859. Première Année.

ON S'ABONNE :

A Anvers , chez Van Mol-Van Loy.

A BRUXELLES, » DECQ,

A GAND, » hoste.

A LIEGE, » De Soer.

MONS et NAMUR, )) LEROUX.

Pour les autres villes, chez tous les libraires.
Pour l'Allemagne : R. Weigel; A. Schnée Leipzig.
Pour la France : Vs Renouard, Paris.
Pour la Hollande : Martinus Nthoff, à La Haye.

PRIX D'ABONNEMENT :

pour toute la belgique,
(port compris)

Par an............8 fr.

Étranger (port compris).

Allemagne..........10 fr.

France............11 fr.

Hollande...........5 fl.

Prix par numéro........40 c.

Tout abonnement donne droit à une annonce de
15 lignes, répétée 2 fois dans l'année.

Annonces 20 c. la ligne.

Pour tout ce qui regarde l'administration, la
rédaction ou les annonces, s'adresser à M. Van
Mol-Van Loy, libraire, Courte Rue Neuve, à
Anvers, (affranchir). Les lettres et paquets de-
vront porter pour suscription , après l'adresse
principale : « Pour la direction du Journal des
Beaux-Arts. »

Il pourra être rendu compte des ouvrages dont
un exemplaire sera adresse au Journal.

SOMMAIRE : Les arts et les lettres aux fêtes na-
tionales. — Entrefilets. — Correspondance par-
ticulière : l'église St. Cunibert à Cologne. — Art de
la Gravure, notice lue à l'académie royale de Bel-
gique par M. Siret. — Bibliographie. ■— Nouvelles
d'atelier. — Annonces.

LES ARTS ET LES LETTRES

aux fêtes nationales Belges.

Lorsque la Belgique, dont le carac-
tère distinctif est le calme et une froideur
plus apparente que réelle, manifeste les
sensations qu'elle éprouve à ces époques
périodiques où l'amour de la patrie res-
sent l'impérieux besoin de se manifes-
ter au dehors, on sait de quelle manière
ses transports éclatent et comment elle
exprime sa reconnaissance des jours
pleins et heureux dont son existence a
été remplie depuis 1830. Les fêtes que
la nation se donne alors sont des céré-
monies splendides dont on se souvient
longtemps, et il est rareque l'une d'elles
se passe sans qu'elle soit en quelque
sorte éternisée par un monument du-
rable, soit dans l'ordre matériel, soit
dans l'ordre intellectuel. Qui donc a
oublié cette solennelle et frémissante
manifeslationde 1848, alors que les plus
vieux royaumes tremblaient sur leur
base? Qui donc a oublié les fêtes po-
pulaires de cette année mémorable,
fêtes auxquelles les dangers de l'Europe
et de la société ajoutaient une émotion
qui avait fait une seule âme de quatre
millions d'hommes? Qui ne se rappelle
l'Ommegang , le cortège national des
chars allégoriques, le grave congrès
de la paix qui préparait des lois d'a-
mour et d'harmonie en face d'un ho-

rizon chargé des plus noires tempêtes
et qui n'a eu qu'un seul tort, celui de
devancer la civilisation de plusieurs
siècles peut-être, la cérémonie du tem-
ple des Augustins, la merveilleuse fête
du cercle des arts, et cette revue sur-
tout, où la nation belge se montra com-
me transfigurée, où des transports inouïs
d'enthousiasme et de dévouement vinrent
entourer le monarque et son auguste
famille du plus invulnérable des bou-
cliers, l'amour de tout un peuple. Qui
donc a oublié les journées de Juillet
1856, où le pays entier s'unit dans un
seul cri de reconnaissance, pour remer-
cier le ciel de vingt-cinq ans de liberté
et de bonheur dus à la sagesse d'un roi
bien-aimé. Ce fut alors, on le sait, que
l'art déploya tout ce qu'il pouvait pro-
duire; des arcs de triomphe du goût le
plus grandiose s'élevèrent de tous côtés,
les chars des neuf provinces, chefs-
d'œuvre d'imagination, de science et de
richesse, émerveillèrent nos popula-
tions et l'étranger accouru chez nous,
une cavalcade sans pareille rappela nos
anciennes mœurs et nos anciennes gloi-
res; enfin, l'imposante cérémonie reli-
gieuse de la place St. Joseph montra
tous les grands pouvoirs, tous les grands
principes qui font la force des Etats,
réunis en un même sentiment de recon-
naissance et de dévouement au Roi et
à la patrie.

En 1839, comme en 1848 et comme
en 1856, les arts et les lettres ont eu la
plus large part à nos fêtes nationales et
c'est grâce à eux que la pensée patrio-
tique qui doit présider à ces réjouissan-
ces, a été traduite au peuple dans un
langage aussi poétiqne et aussi brillant.
Nous applaudissons de toutes nos for-

ces à cette manière de comprendre les
besoins du pays, à cette pensée qui a
pour objet le développement de nos fa-
cultés littéraires et artistiques et nous
voulons prouver la part que nous y pre-
nons en examinant les œuvres écloses
pendant le vingt-neuvième anniversaire
de notre indépendance.

La colonne du congrès. La pensée de
ce monument élevé à la mémoire des
auteurs de notre constitution, est vrai-
ment grande ; aussi l'exécution en
a-t-elle été votée avec un ensemble digne
du patriotisme éclairé de nos chambres
législatives; c'est un hommage solennel
rendu à ceux qui ont fixé les destinées
du pays ; c'est un souvenir toujours pré-
sent de ce qui a fait notre force et de ce
qui doit assurer notre avenir ; c'est un
signe de ralliement aux pieds duquel tou-
tes les divisions doivent venir s'éteindre,
toutes les mains loyales s'unir pour le
bien commun de la patrie. A ne consi-
dérer que l'effet à produire, le monu-
ment est réussi ; la pensée morale est
parfaitement rendue et rayonne de la
base au faîte; c'est bien là une œuvre
de paix, l'œuvre d'une nation qui a
donné à la monarchie de son choix la
garde de ses plus chères libertés. A coup
sûr le vœu de la Belgique a été sous ce
rapport fidèlement interprété et heureu-
sement rendu. Quanta l'effet matériel,
nous regretterons que le monument n'ait
pu être placé au niveau de la rue royale;
espérons que l'on mettra à exécution le
beau projet qui consiste à percer une
large rue, vis avis des bas-fonds, venant
aboutir à la porte de Louvain et permet-
tant alors de jouir de ce côté de la per-
spective de la colonne. Au point de vue
de l'art, nous voudrions que toutes les
 
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