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JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LÀ LITTÉRATURE.

PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC.

PARAISSANT DEUX FOIS PAU MOIS.

V la. Belgique. — 15 Août 1859. Première Année.

PRIX D'ABONNEMENT :

ON S'ABONNE :

A Anvers chez Van Mol-Van Loï.

a bruxelles, » uecq,

a gand , » hoste.

a liege, » De soer.

mons et nakur, » leroux.

Pour les autres villes, chez tous les lihraircs.
Pour l'Allemagne: II. Weigel; A.Schnée Leipzig.

Pour la France : V Uenouard, Raris. I5'n^TreW&'ïftâfanfantâ'.

Pour la Hollande : Martinus NïHOFF, à La Haye. | Annonces 20 c. la ligne.

p 0 V r t 0 V t e la li e l g 1 q l e ,
(port compris)

Par an............8 fr.

Étranger (port compris).

Allemagne..........10 fr.

France............Il fr.

Hollande...........3 il.

Prix par numéro........40 c.

Tout abonnement, donne droit à une annonce de

Pour tout ce qui regarde l'administration, la
rédaction ou les annonces, s'adresser à M. Van
Mol-Van Loy, lihraire, Courte Rue Neuve, à
Anvers, (affranchir). Les lettres et paquets de-
vront porter pour suscription , après l'adresse
principale : « Pour la direction du Journal de»
Beaux-Arts. »

Il pourra être rendu compte des ouvrages dont
un exemplaire sera adressé au Journal.

sommaire. — Le Salon de Gand (2™ art.) ! |>f{é du public et nous surprenons même
— Correspondances Particulières : Notice littéraire j chez les novateurs, des émotions sou-

par le iv. E. Weyden; Stuttgart; Cologne; Aix- \ daines à la vue d'œuvres conçues d'après

la-Chapelle. — Correspondance de l'Intérieur : : |a tradition logique , tandis qu'ils res-
tes Antiquités de tirages (suite) par IV. IL James teilt froids devant les travaux accomplis
Weale. — Nouvelles d'atelier. — Annonces. pap leurs disciples.

Après avoir critiqué le sujet choisi
par M. Dell'acqua et aussi sa disposition
qui laisse de grands vides dans son œu-
vre , il faut louer l'éni -vgie harmonieuse
du coloris. Sous ce rapport M. Dell'ac-
qua est en progrès; sa touche est aussi
plus sûre. Quelques détails manquant

LE SALON DE GAND.

(deuxième article).

MM. Dell'acqua. — Portaels. — De Winne. —
F. De Vigne. —J. Pauwels. — Calleberl, — Cau-

■Ite. — La grande peinture. j de naturel nuisent à l'ensemble et solli

Ce n'est pas une œuvre vulgaire que
celle à laquelle M Dell'acqua a consacré
son talent et ses soins ; il est seulement
à regretter que le sujet choisi par l'ar-
tiste soit si peu fait pour intéresser le
spectateur : Un vieillard aveugle empê-
che les habitants d'Ancône de se rendre à
Frédéric Barberoussc. Certes l'épisode
qu'il a rendu a par lui-même une valeur
historique incontestable, mais cette va-
leur n'est point appréciable dans un ta-
bleau. L'artiste étant forcé de ne repré-
senter qu'une action, doit toujours la
saisir dans ce qu'elle a de grand, de
déterminé et surtout de décisif : on peut
excepter de cette règle le cas où l'artiste
aurait à peindre une suite de faits des-
tinés à représenter une époque ou un
événement, mais alors il peint un livre
tandis qu'ici il ne s'agit que d'une page.
Si loin que remontent nos souvenirs et
nos investigations, nous avons toujours
Va qu'un tableau d'histoire reproduisait
"n fait saillant et non les préliminaires
de ce fait. De nos jours on a prétendu
«hanger tout cela, mais il s'en faut que
ce changement soit du goût de la majo-

citent le regard de droite et de gauche.

Il n'est pas douteux que cet artiste
n'arrive à prendre une place très distin-
guée dans notre école; chaque pas qu'il
fait marque son vif désir de la conqué-
rir ; il y réussira.

La caravane surprise par le Simoun en
Syrie, de M. Portaels, nous parait pré-
senter dans le premier plan un jeu de
scène un peu tourmenté. A part ce dé-
faut, le tableau saisit, il a de la gran-
deur, du sentiment, de l'imprévu. La
brûlante tempête qui s'avance du fond
a un cachet de lugubre majesté devant
laquelle on éprouve une sensation diffi-
cile à maîtriser. Le même artiste a ex-
posé la coupe aux bijoux dont il a été
déjà parlé dans le présent journal lors
de l'exposition de La Haye.

Un admirable portrait de M. De
Winne attire la foule par sa facture
magistrale, son coloris puissant, et sa
ressemblance parfaite. Cette remarqua-
ble peinture est traitée à la manière de
Rembrandt sans que cependant on puis-
se lui reprocher une vaniteuse recher-
che d'imitation. Une touche libre, spon-
tanée, assurée et grasse dans les clairs,

un fondu chaud et harmonieux dans les
tons transitoires et une transparence
aérienne dans les ombres fortes, telles
sont les qualités solides que montre la
technique de ce portrait. La partie mo-
rale laisse peu de chose à désirer et si
ce n'était un empâtement un peu fort
sur la lumière du iront, qui trahit le tra-
vail, on pourrait se faire illusion et se
ocoire en présence de la nature elle-
même. Le talent de M. De Winne va de-
venir un des plus remarquables de l'é-
cole et nul doute, s'il continue ainsi,
qu'il n'acquière dans le genre portrait
une réputation égale à celle de ces vieux
maîtres flamands et. hollandais qui ont
fait la gloire de leur nation respective.

M. Félix De Vigne vient de changer
complètement sa manière ; en voyant
son Dimanche des Rameaux et son Di-
manche matin, on pourrait dire de lui
qu'il a fait peau neuve. Il peint de façon
à utiliser de la manière la plus normale
ses consciencieuses études sur les costu-
mes au moyen-âge ; aussi ses deux ta-
bleaux ont-ils cet étrange aspect d'un
siècle que l'on n'a pas connu mais qui
doit avoir été tel que l'artiste nous le re-
présente. 11 en est de ces choses comme
de certains portraits dont on ne connaît
pas les originaux mais dont la ressem-
blance vous paraît devoir être merveil-
leuse. Nous espérons que M. De Vigne
se fortifiera dans le remarquable pro-
grès qui vient de se manifester chez lui
et qui a changé la valeur que le public
avait jusqu'ici attribuée à son talent.
Seulement qu'il nous permette dans son
intérêt et le nôtre, de l'engager à cher-
cher désormais à attacher à ses œuvres
plus qu'un intérêt archéologique. Pour
ceux qui méprisent l'idée, la pensée ou
 
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