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JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LÀ LITTÉRATURE.

PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC.

PARAISSANT DEUX FOIS PAR MOIS.

!\To 20. Belgique. — 31 Octobre 1859. Première Année.

ON S'ABONNE :

A Anvers, chez Van Mol-Van Loy.

A bruxelles, » i>ecq,

A gand , » iioste.

A liège, » De Soer.

mons et namur , )) leroux.

Pour les autres villes, chez tous les libraires.
Pour l'Allemagne: R. Weigel; A.Sciinée Leipzig.
Pour la France : Ve Renocard, Paris.
Pour la Hollande : Martinus Nïhoff, à La Haye.

PRIX D'ABONNEMENT :

POUIt TOUTE LA BELGIQUE,
(port compris)

Par an............8 fr.

Étranger (port compris).

Allemagne..........10 fr.

France............il fr.

Hollande...........5 fl.

Prix par numéro........40 c.

Tout abonnement donne droit à une annonce de
lo lignes, répétée 2 fois dans l'année.

Annonces 20 c. la ligne.

Pour tout ce qui regarde l'administration, la
rédaction ou les annonces, s'adresser à M. Van
Mol-Van Loy, libraire, Courte Rue Neuve, à
Anvers, (affranchir). Les lettres et paquets de-
vront porter pour suscription , après l'adresse
principale : « Pour la direction du Journal des
Beaux-Arts. »

Il pourra être rendu compte des ouvrages dont
un exemplaire sera adressé au Journal.

SOMMAIRE : Appel aux artistes. — Entrefilets.
— Lettre de Cornélius. — Correspondances parti-
culières: Cologne; Weimar; Paris; Dublin. — Sur
les connaissances spéciales nécessaires aux amateurs
de tableaux, par M. Héris. — Correspondance de
l'Intérieur : Les antiquités de Bruges : l'église St.
Jacques, par M. W. H. James Wealc. — Le Salon
de Courlrai. — Ventes. — Nouvelles d'atelier.

APPEL AUX ARTISTES.

En 1860 doit s'ouvrir le Salon trien-
nal de Bruxelles ; qu'on nous permette
à ce sujet un appel à la phalange artis-
tique de notre pays. Depuis plusieurs
années les envois de l'étranger se mul-
tiplient de la manière la plus remar-
quable. La France, l'Allemagne, la Hol-
lande, l'Angleterre, l'Italie même ex-
posent chez nous des œuvres de choix
que nous sommes heureux d'admirer et
fiers de posséder.

Dans notre pays, au contraire, un
fait diamétralement opposé a lieu ; les
chefs de l'école, à de rares exceptions
près, les vétérans de l'art se retirent de
la lice : la rivalité de ville à ville, un
amour-propre froissé, une critique trou-
vée trop sévère , l'éloignement, l'ex-
patriation, sont autant de motifs qui
nous privent d'oeuvres capitales dont
l'absence forme le vide le plus regretta-
ble. A mesure que certains de nos artis-
tes établissent solidement leur réputa-
tion, a mesure que les acheteurs ap-
prennent à connaître le chemin de leurs
ateliers, ils n'exposent plus. Qu'arriVera-

t-il si les deux mouvements opposés
continuent? Il arrivera que l'étranger
finira par écraser chez nous notre école,
qua toutes les toiles importantes de nos
salons lui appartiendront et que les mil-
liers de personnes qui visitent annuel-
lement nos expositions se demanderont
où donc est cette école flamande tant
vantée et crieront à la décadence.

Est-il bien digne d'un cœur vraiment
attaché à sa patrie de délaisser ainsi
l'arène où sa présence pourrait la glo-
rifier? non certes, et nous ne saurions
assez blâmer les abstentions qui ne sont
pas légitimement motivées. Ne pas pa-
raître aux principales expositions du
pays alors que les glaces de l'âge n'ont
point encore affaibli le talent, devrait
être jugé avec la plus rigide sévérité.
Voyez les pays voisins ; voyez la France,
avec quelle ardeur on s'y prépare à la
lutte, quelle fièvre agite les artistes à
mesure que le moment décisif appro-
che. — Voyez la plupart des provinces
allemandes, en dehors des expositions
permanentes. Là comme en France tous
les chefs, tous les grands talents se
donnent rendez-vous et l'Europe attirée
par leur renommée, accourt, admire
et va redire partout l'éloge de ces écoles.

Qu'il en soit désormais ainsi dans no-
tre Belgique; abandonnons les mais,
les si, les car, indignes d'esprits géné-
reux et élevés; arrivez tous votre œuvre
à la main, sans crainte de la critique

qui est libre, qui peut se passionner et
s'égarer, mais qui a toujours pour
contre-poids le sentiment public; pré-
parez-vous dès aujourd'hui; le choix
du sujet et une grave affaire ; mettez-y
le plus dépensée possible; quoiqu'on en
dise vos œuvres n'y perdront rien et y
gagneront beaucoup ; ce serait une in-
jure que de vous supposer incapables de
garder vos riches qualités en y ajou-
tant un peu plus de savoir et d'imagina-
tion. Que personne ne manque à l'appel;
exilés volontaires, enfants de la Flandre,
du Brabant, des provinces Wallonnes,
qu'importe, vous êtes tous des tiges
d'un même arbre et c'est par des feuil-
les plantureuses, poussées à l'unisson,
que vous pouvez faire de cet arbre un
des rois de la forêt; que l'exposition de
1860 soit une de celles dont on parle
longtemps; que nous y trouvions toutes
les branches de l'art, tous les genres
représentés, que nous y trouvions sur-
tout quelques belles pages historiques,
assez bien conçues et exécutées pour
que nous puissions manifester l'espoir
de les retrouver un jour dans le musée
national qui nous est solennellement
promis. Laissez pour un instant ce be-
soin de faire beaucoup d'argent et fai-
sons ensemble un peu de gloire, vous,
en produisant des chefs-d'œuvre, nous,
en les signalant au monde, tout à votre
profit, comme vous voyez. Ne venez pas
avec le désir, avec la volonté d'écraser
 
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