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JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE \A LITTÉRATURE.

PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, ARCHITECTURE, MUSIQUE, ARCHÉOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, BELLES-LETTRES, ETC.

paraissant deux fois par mois.

N° 5. Belgique. — 15 Mars 1859. Première Année.

ON S'ABONNE :

a anvers, chez Van Mol-Van Loï.

a bruxelles, » DkCQ ,

a g and , » hoste.

a liège, » De Soer.

mons et namïïr, )) leroux.

Pour les autres villes, chez les principaux
libraires.

T f

A l'étranger, s'adresser chez les principaux
libraires et aux bureaux (le poste.

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pour toute la belgique,

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15 lignes, répétée 2 fois dans Vannée.

On ne peut s'abonner pour moins d'un an.
Annonces 20 c. la ligne.

Pour tout ce qui regarde l'administration, la
rédaction ou les annonces, s'adresser à M. Van
Mol-Van Loï, libraire, Courte Rue Neuve, à
Anvers, (affranchir). Les lettres et paquets de-
vront porter pour suscription , après l'adresse
principale : « Pour la direction du Journal des
Beaux-Arts. »

Il pourra être rendu compte des ouvrages dont
un exemplaire sera adressé au Journal.

sommaire : — De l'esprit de Nationalité et de
l'esprit de clocher dans les Arts. — Ex2)osilion de
carions dessinés par des maîtres contemporains de
France et d'A llemagne. — Correspondance artis-
tique : Cologne ; Dusseldorf ; Paris— Autre Cor-
respondance de Paris. — Revendications Nationa-
les; le type Anversois jugé par le Magasin Pitto-
resque; Van Ort, élève de Rubens; les Edelinck
réclamés par Mariette ; le Dictionnaire des contem-
porains de M. Vapereau. — Musique. — Nécrologie.
Actes Officiels. — Correspondance de Bois-le-Duc.
— NomxHes d'Atelier. — Avis.

DE L'ESPRIT DE NATIONALITÉ

et de

l'esprit de clocher dans les arts.

Pas de grandeur, pas de durée, pas
d'existence possible pour un peuple
sans esprit national. Si cette proposi-
tion est vraie dans le sens politique,
elle l'est au moins autant lorsqu'il s'agit
des Arts- On a nié beaucoup de choses
de nos jours, on en a condamné davan-
tage, personne encore n'a osé toucher
à l'amour de la patrie.

II y a quelque chose de si beau, de
si doux, de si grand tout à la fois, dans
cet attachement de l'homme pour le sol
qui le nourrit comme il a nourri ses
aïeux, il y a quelque chose de si tou-
chant dans cette affection presque filiale
qui ne souffre pas qu'on parle mal de
la terre vénérée, qui en préfère les rocs
et les bruyères arides aux plaines fer-

tiles d'un sol étranger, qu'il ne s'est
encore trouvé personne pour condam-
ner un sentiment aussi sacré.

Mais plus ce sentiment renferme en
lui de poésie et de grandeur, plus il
doit régner dans les Arts, ces nobles
enfants de la Poésie.

Un chef-d'œuvre est accompli ; le suc-
cès ne se fait pas attendre ; les palmes
et les couronnes abondent; l'amour-
propre est satisfait, mais c'est là un
sentiment vulgaire qu'on partage avec
la plupart des hommes. Il est une ré-
compense plus noble que les autres : la
gloire de l'artiste rejaillit sur sa patrie;
celle-ci est fière de son enfant; par lui
elle se sent grandie et elle le lui témoig-
ne. Alors naît en lui un orgueil légitime
ennobli par celle qui le lui inspire. Sa
personnalité s'efface, ce n'est plus lui
seul qui triomphe, qui reçoit les éloges:
il les partage avec cet être abstrait,
mais chéri, pour lequel il mourrait au
besoin et qu'il salue du doux nom de
patrie.

Peut-être, au milieu de nos agita-
tions modernes, au milieu de cette soif
de jouissances, de cette avidité de ri-
chesses qui a troublé notre siècle, peut-
être cette ardeur patriotique s'est-elle
momentanément affaiblie ; tous , au lieu
de sacrifier le moi au bien commun,
nous avons trop cherché à relever le
moi au détrimentdubien commun; cette
tendance, fatale à l'esprit national, nous

ne voulons la croire que passagère. La
preuve que nous ne nous trompons pas
existe dans les recherches continuelles,
multipliées, respectables, dignes d'in-
térêt et d'attention qui se font de plus
en plus et partout pour améliorer le sort
de la multitude.

Nous ne voulons toucher à cette ques-
tion qu'en ce qui concerne les Arts : ils
ont, eux aussi, leur marche tracée dans
cette tâche universelle. Il faut que de
bonne heure on développe chez ceux
qui se destinent à la carrière artistique,
cette fibre nationale, source d'autant
plus de grandeur pour eux qu'ils l'écou-
ybront davantage. Il faut que ces enfants
privilégiés de la nature nous aident par
leur exemple à remettre en honneur de
généreux instincts un peu trop oubliés.
Qu'ils rappellent au monde les belles
pages de notre histoire; qu'ils songent
autant à rehausser par leurs œuvres la
gloire de la patrie que leur gloire per-
sonnelle; ils seront payés de cet effort,
car on travaille toujours mieux quand
on travaille pour ce qu'on aime.

Mais, si c'est là le devoir des artistes,
il en est un, non moins sacré, qui re-
garde la patrie elle-même et qui con-
siste à deviner le génie, à lui tendre
la main lorsqu'il se produit et, par
tous les moyens possibles, à l'attacher
au sol natal. Malheur aux nations qui
absorbées uniquement par des intérêts
matériels, négligent ceux de l'intelli-
 
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