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https://doi.org/10.11588/diglit.17357#0138
128
JOURNAL DES BEAUX-ARTS.
— Parmi les tableaux nouvellement placés
dans la National Gallery, à Londres, il se trouve
une charmante petite toile par J. Dyckmans,
peinte avec beaucoup de délicatesse : elle repré-
sente un mendiant aveugle avec sa jeune fille,
debout à la porte d'une église. Ce tableau légué
à la nation par Miss Jane Clarke, fut acheté par
elle à la femme du trop célèbre Léopold Redpath
pour 900 guinées, ("23,62") francs) Redpath avait
une magnifique collection d'objets d'art qu'il avait
acquise avec le produit de fausses actions d'un
chemin de fer dont il était trésorier; il a été con-
damné aux travaux forcés à perpétuité il y a
trois ans.
— Parmi les sculpteurs belges établis à Lon-
dres, M. Phyffer, élève de feu Ch. Geerts de Lou-
vain, a beaucoup de succès. Il vient d'exécuter
un cénotaphe pour l'église du collège anglican de
St. Augustin, à Cantorbéry (*), ancien et célèbre
monastère, qui, ayant été supprimé lors de la
Réforme, a servi plus tard à l'établissement d'une
brasserie; il y a quelques années il a été acheté
par les Puséistcs qui en ont fait un collège pour
élever les missionnaires des colonies.
Le sujet représenté par le monument est la
rencontre de St. Augustin avec le roi Saxon Elhcl-
bert. Sous un vieux chêne on voit le saint debout,
accompagné d'un moine portant la croix et d'un
acolyte tenant une image de Notre Seigneur que
l'évéque indique au Roi : les traits saxons très dé-
cidés de celui-ci contrastent bien avec ceux de la
reine Bcrtha; cette dernière est à genoux à gauche
du saint; derrière le Roi se trouve un vieux guer-
rier saxon. Ce groupe est charmant et très bien
composé; le tout est encadré dans une arcade go-
thique soutenue par deux colonnes de marbre. Ce
joli monument n'a coûté que 1800 francs.
— Dans le courant du mois S. M. le roi Léopold
a témoigné par deux fois de la sollicitude que lui
inspirent les intérêts artistiques; la première,
en visitant, le mardi 2 Août, l'exposition de Gand
et la seconde en se rendant, le Dimanche 7, à
l'exhibition des Cartons des maîtres allemands.
— L'institut des Beaux-Arts vient d'ajouter
quatre tableaux aux acquisitions faites dernière-
ment pour sa prochaine tombola : la Part du bu-
lin, par M. Voordcckcr, Oiseaux morts, par Mnlc
Vervloet; la Consolation, par M. V. Eeckbout, et
une Vue prise en Suisse, par II. Schoofs.
La fermeture de l'exposition a eu lieu le 16 de
ce mois, jour auquel a été opéré également le
tirage de la tombola.
— Le gouvernement vient de faire don au Mu-
sée de Gand du grand tableau de M. deTaeye,
professeur à l'Académie d'Anvers. Cette toile, re-
présentant la victoire de Poitiers , remportée sur
les Sarrasins, par Charles Martel, est exposée en
moment au salon de Gand.
— Un tableau, représentant le Crucifiement,
peint par M. Dobbelaere, de Bruges, vient d'être
placé au maitre-autel de l'église des Capucins en
cette ville.
(') C'est un monument où on inscrira les noms
des missionnaires qui sortent de cette maison et
la date de leur décès.
— Nous trouvons dans un journal de Bruxelles
les renseignements ci-après sur les travaux d'art
de la colonne du Congrès, dont nous avons déjà
entretenu nos lecteurs:
« Un piédestal décoré surmonte le chapiteau et
porte la statue colossale du Roi.
» Le stylobate qui forme la base du monument
est surmonté des quatre grandes libertés constitu-
tionnelles, savoir : la liberté de la presse, la li-
berté d'association , la liberté des cultes et la li-
berté de l'enseignement.
» Les noms des membres du Congrès national
sont gravés sur des plaques de marbre blanc qui
ornent trois faces du piédestal ; la quatrième (celle
vers la rue Royale) est occupée par l'inscription
indiquant la date de l'inauguration et le règne
sous lequel elle a eu lieu.
» La colonne a été élevée d'après les dessins et
sous la direction de M. l'architecte Poelacrt. La
statue du Roi est de Guillaume Geefs; le bas-relief
qui orne le fût de la colonne est de M. Simonis,
ainsi que la statue représentant la liberté des cul-
tes posée sur le stylobate; la liberté d'association
a été conçue et modelée par M. Fraikin. Les deux
autres, la liberté de l'enseignement et la liberté
de la presse, sont de M. Joseph Geefs.
» La statue du Roi et trois des autres grandes
statues ont été coulées à la fonderie de canons à
Liège ; la liberté de l'enseignement seule a été
fondue chez M. Le Cberf, et on l'attend chaque
jour. On sait que la statue du Roi est déjà en place;
les trois autres grandes statues sont à pied d'oeu-
vre, mais ne pourront être placées qu'après la
démolition de l'échafaudage. La balustrade en
bronze doré sort des ateliers de la société Cor-
mann. »
Il convient d'ajouter, dit ce journal, que M.
Simonis , indépendamment du bas-relief, a exé-
cuté deux lions de grandeur naturelle; il les avait
d'abord faits debout; on les lui a demandés cou-
chés, et il a dû les recommencer, ce qui empê-
chera sans doute que ce détail ne soit terminé à
l'époque où le monument sera découvert aux yeux
du public.
On aura une idée de l'importance des travaux
de sculpture, lorsqu'on saura que chaque statue
coûte environ 55,000 fr.
L'ensemble du monument a 47 mètres de haut
(175 pieds). La statue du Roi a i mètres 67 cen-
timètres; les figures du bas-relief circulaire ont
3m50, le fût de la colonne a environ 25 mètres de
haut sur 3m50 d'épaisseur. — Chacun des côtés
du monument a 13 mètres. Il occupe donc une
superficie totale de 1 are 63 centiares (2,135
pieds).
— Nous extrayons du compte-rendu des séances
du conseil communal de Bruges, le passage sui-
vant :
» M. le Bourgmestre, au nom de la commission
des travaux, fait le rapport sur les travaux à ef-
fectuer à l'église de St. Jacques. La voûte de cette
église se trouve en fort mauvais état à cause de
l'infiltration de l'eau par les gouttières. Le con-
seil de fabrique de la susdite église demande que
ces réparations soient faites aux frais de la ville;
mais, vu l'état satisfaisant des finances de l'église
St. Jacques, M. le Bourgmestre propose de faire
entrer la fabrique pour un cinquième dans les
dépenses; les quatre cinquièmes seront supportés
par la ville, à condition que la fabrique fasse res-
taurer le monument de la famille Gros, belle
œuvre de sculpture, placée dans le bas-coté sud
de l'église. Un descendant de la famille de Gros,
M. le chevalier de Coninck de Merckem, a con-
senti à intervenir pour un cinquième dans les
frais à résulter de la restauration de ce petit mo-
nument. — Adopté. »
Nous applaudissons vivement à ces excellentes
mesures et nous proposons M. le chevalier de
Coninck de Merckem, comme une modèle à
suivre.
ANNONCES.
VILLE D'ANVERS.
VENTE PUBLIQUE ET REMARQUABLE
DE
TABLEAUX
ANCIENS ET MODERNES,
Gravures, Dessins, Antiquités, Armes,
Porcelaines, Grés et objets d'art divers.
Le Greffier EDOUARD TER BRUG-
GEN, vendra publiquement le Lundi 12
Septembre 1859 et jours suivants, à 10
heures du matin et 3 heures de relevée,
en sa galerie rue des Sœurs Noires, 23,
à Anvers :
Les collections de Tableaux et d'Objets
d'Art, délaissées par feu M. Francis
Werbrouck, et par d'autres amateurs et
qui se composent des OEuvres des meil-
leurs peintres flamands et italiens, d'une
réunion de belles Armes anciennes et
orientales, Modèles pour l'artillerie, Cos-
tumes, Broderies, Porcelaines et Figu-
res, Verres, Grés, Meubles, Cachets,
Sceaux, Autographes, quelques médail-
les , des Miniatures et des Dessins, Gra-
vures anciennes et la superbe Planche
avant la lettre, Épreuve de remarque du
tableau de Raphaël, la dispute du St.
Sacrement par Keller.
Tous ces objets seront exposés au dit
local 3 jours avant la vente de H à 2
heures.
Les livres dépendant des successions
de Mad. de Knyll'-Van Havre, de M.
Werbrouck et d'autres seront vendus le
16/17 Septembre.
Les catalogues détaillés se trouvent :
à Anvers, chez le Greffier susdit et dans
les principales villes d'Europe.
TÏP. DE J. EDOM.
JOURNAL DES BEAUX-ARTS.
— Parmi les tableaux nouvellement placés
dans la National Gallery, à Londres, il se trouve
une charmante petite toile par J. Dyckmans,
peinte avec beaucoup de délicatesse : elle repré-
sente un mendiant aveugle avec sa jeune fille,
debout à la porte d'une église. Ce tableau légué
à la nation par Miss Jane Clarke, fut acheté par
elle à la femme du trop célèbre Léopold Redpath
pour 900 guinées, ("23,62") francs) Redpath avait
une magnifique collection d'objets d'art qu'il avait
acquise avec le produit de fausses actions d'un
chemin de fer dont il était trésorier; il a été con-
damné aux travaux forcés à perpétuité il y a
trois ans.
— Parmi les sculpteurs belges établis à Lon-
dres, M. Phyffer, élève de feu Ch. Geerts de Lou-
vain, a beaucoup de succès. Il vient d'exécuter
un cénotaphe pour l'église du collège anglican de
St. Augustin, à Cantorbéry (*), ancien et célèbre
monastère, qui, ayant été supprimé lors de la
Réforme, a servi plus tard à l'établissement d'une
brasserie; il y a quelques années il a été acheté
par les Puséistcs qui en ont fait un collège pour
élever les missionnaires des colonies.
Le sujet représenté par le monument est la
rencontre de St. Augustin avec le roi Saxon Elhcl-
bert. Sous un vieux chêne on voit le saint debout,
accompagné d'un moine portant la croix et d'un
acolyte tenant une image de Notre Seigneur que
l'évéque indique au Roi : les traits saxons très dé-
cidés de celui-ci contrastent bien avec ceux de la
reine Bcrtha; cette dernière est à genoux à gauche
du saint; derrière le Roi se trouve un vieux guer-
rier saxon. Ce groupe est charmant et très bien
composé; le tout est encadré dans une arcade go-
thique soutenue par deux colonnes de marbre. Ce
joli monument n'a coûté que 1800 francs.
— Dans le courant du mois S. M. le roi Léopold
a témoigné par deux fois de la sollicitude que lui
inspirent les intérêts artistiques; la première,
en visitant, le mardi 2 Août, l'exposition de Gand
et la seconde en se rendant, le Dimanche 7, à
l'exhibition des Cartons des maîtres allemands.
— L'institut des Beaux-Arts vient d'ajouter
quatre tableaux aux acquisitions faites dernière-
ment pour sa prochaine tombola : la Part du bu-
lin, par M. Voordcckcr, Oiseaux morts, par Mnlc
Vervloet; la Consolation, par M. V. Eeckbout, et
une Vue prise en Suisse, par II. Schoofs.
La fermeture de l'exposition a eu lieu le 16 de
ce mois, jour auquel a été opéré également le
tirage de la tombola.
— Le gouvernement vient de faire don au Mu-
sée de Gand du grand tableau de M. deTaeye,
professeur à l'Académie d'Anvers. Cette toile, re-
présentant la victoire de Poitiers , remportée sur
les Sarrasins, par Charles Martel, est exposée en
moment au salon de Gand.
— Un tableau, représentant le Crucifiement,
peint par M. Dobbelaere, de Bruges, vient d'être
placé au maitre-autel de l'église des Capucins en
cette ville.
(') C'est un monument où on inscrira les noms
des missionnaires qui sortent de cette maison et
la date de leur décès.
— Nous trouvons dans un journal de Bruxelles
les renseignements ci-après sur les travaux d'art
de la colonne du Congrès, dont nous avons déjà
entretenu nos lecteurs:
« Un piédestal décoré surmonte le chapiteau et
porte la statue colossale du Roi.
» Le stylobate qui forme la base du monument
est surmonté des quatre grandes libertés constitu-
tionnelles, savoir : la liberté de la presse, la li-
berté d'association , la liberté des cultes et la li-
berté de l'enseignement.
» Les noms des membres du Congrès national
sont gravés sur des plaques de marbre blanc qui
ornent trois faces du piédestal ; la quatrième (celle
vers la rue Royale) est occupée par l'inscription
indiquant la date de l'inauguration et le règne
sous lequel elle a eu lieu.
» La colonne a été élevée d'après les dessins et
sous la direction de M. l'architecte Poelacrt. La
statue du Roi est de Guillaume Geefs; le bas-relief
qui orne le fût de la colonne est de M. Simonis,
ainsi que la statue représentant la liberté des cul-
tes posée sur le stylobate; la liberté d'association
a été conçue et modelée par M. Fraikin. Les deux
autres, la liberté de l'enseignement et la liberté
de la presse, sont de M. Joseph Geefs.
» La statue du Roi et trois des autres grandes
statues ont été coulées à la fonderie de canons à
Liège ; la liberté de l'enseignement seule a été
fondue chez M. Le Cberf, et on l'attend chaque
jour. On sait que la statue du Roi est déjà en place;
les trois autres grandes statues sont à pied d'oeu-
vre, mais ne pourront être placées qu'après la
démolition de l'échafaudage. La balustrade en
bronze doré sort des ateliers de la société Cor-
mann. »
Il convient d'ajouter, dit ce journal, que M.
Simonis , indépendamment du bas-relief, a exé-
cuté deux lions de grandeur naturelle; il les avait
d'abord faits debout; on les lui a demandés cou-
chés, et il a dû les recommencer, ce qui empê-
chera sans doute que ce détail ne soit terminé à
l'époque où le monument sera découvert aux yeux
du public.
On aura une idée de l'importance des travaux
de sculpture, lorsqu'on saura que chaque statue
coûte environ 55,000 fr.
L'ensemble du monument a 47 mètres de haut
(175 pieds). La statue du Roi a i mètres 67 cen-
timètres; les figures du bas-relief circulaire ont
3m50, le fût de la colonne a environ 25 mètres de
haut sur 3m50 d'épaisseur. — Chacun des côtés
du monument a 13 mètres. Il occupe donc une
superficie totale de 1 are 63 centiares (2,135
pieds).
— Nous extrayons du compte-rendu des séances
du conseil communal de Bruges, le passage sui-
vant :
» M. le Bourgmestre, au nom de la commission
des travaux, fait le rapport sur les travaux à ef-
fectuer à l'église de St. Jacques. La voûte de cette
église se trouve en fort mauvais état à cause de
l'infiltration de l'eau par les gouttières. Le con-
seil de fabrique de la susdite église demande que
ces réparations soient faites aux frais de la ville;
mais, vu l'état satisfaisant des finances de l'église
St. Jacques, M. le Bourgmestre propose de faire
entrer la fabrique pour un cinquième dans les
dépenses; les quatre cinquièmes seront supportés
par la ville, à condition que la fabrique fasse res-
taurer le monument de la famille Gros, belle
œuvre de sculpture, placée dans le bas-coté sud
de l'église. Un descendant de la famille de Gros,
M. le chevalier de Coninck de Merckem, a con-
senti à intervenir pour un cinquième dans les
frais à résulter de la restauration de ce petit mo-
nument. — Adopté. »
Nous applaudissons vivement à ces excellentes
mesures et nous proposons M. le chevalier de
Coninck de Merckem, comme une modèle à
suivre.
ANNONCES.
VILLE D'ANVERS.
VENTE PUBLIQUE ET REMARQUABLE
DE
TABLEAUX
ANCIENS ET MODERNES,
Gravures, Dessins, Antiquités, Armes,
Porcelaines, Grés et objets d'art divers.
Le Greffier EDOUARD TER BRUG-
GEN, vendra publiquement le Lundi 12
Septembre 1859 et jours suivants, à 10
heures du matin et 3 heures de relevée,
en sa galerie rue des Sœurs Noires, 23,
à Anvers :
Les collections de Tableaux et d'Objets
d'Art, délaissées par feu M. Francis
Werbrouck, et par d'autres amateurs et
qui se composent des OEuvres des meil-
leurs peintres flamands et italiens, d'une
réunion de belles Armes anciennes et
orientales, Modèles pour l'artillerie, Cos-
tumes, Broderies, Porcelaines et Figu-
res, Verres, Grés, Meubles, Cachets,
Sceaux, Autographes, quelques médail-
les , des Miniatures et des Dessins, Gra-
vures anciennes et la superbe Planche
avant la lettre, Épreuve de remarque du
tableau de Raphaël, la dispute du St.
Sacrement par Keller.
Tous ces objets seront exposés au dit
local 3 jours avant la vente de H à 2
heures.
Les livres dépendant des successions
de Mad. de Knyll'-Van Havre, de M.
Werbrouck et d'autres seront vendus le
16/17 Septembre.
Les catalogues détaillés se trouvent :
à Anvers, chez le Greffier susdit et dans
les principales villes d'Europe.
TÏP. DE J. EDOM.