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JOURNAL DES BEAUX-ARTS.

bien à M. Chauvin, directeur de l'académie royale
de Liège. Plusieurs journaux du pays avaient don-
né cette version que nous leur avions empruntée.

— Un des publicistes les plus populaires et
les plus estimés de l'Allemagne et que le Journal
des Beaux-Arts compte avec bonheur au nombre
de ses correspondants, M. Ernst Weyden, vient de
publier dans l'organ fur christliche kunsl, édité à
Cologne par M. Baudri, plusieurs articles raison-
nés sur la peinture monumentale en Belgique.
51. Weyden apprécie avec un talent de connais-
seur éclairé les peintures murales exécutées en
Belgique. Son attention s'est particulièrement
portée nous apprend-il, sur les œuvres dues à
plusieurs de nos artistes dont il étudie avec soin
les tendances et le caractère. Le travail de M. E.
Weyden mérite d'être publié en Belgique ; nous
faisons des vœux pour qu'il soit traduit en fran-
çais ou en flamand afin qu'il soit connu d'un pays
qui a le pins grand intérêt à ne pas ignorer l'opi-
nion de l'étranger et surtout celle de l'Allemagne
sur les artistes de son école.

— La Vierge au linge d'après Raphaël a été gra-
vée plusieurs fois, entr'aulres par Poilly et Dcs-
noyers; soit que les planches aient été usées ou
que l'on ait cru faire mieux, un éditeur allemand
vient cependant de commander au graveur Webcr
une planche nouvelle de ce célèbre tableau; cet
éditeur est M. Dondorf, de Francfort, qui a ac-
quis la planche de Weher pour 27,000 francs.

Nous l'avons écrit souvent: ce n'est pas parec-
qu'une œuvre a déjà été gravée qu'il ne faille plus
s'en occuper : le fait que nous venons de citer en
est une nouvelle preuve à laquelle nous en ajou-
terons une autre en rappelant que notre graveur
•Bal a exécuté la belle jardinière d'après Raphaël,
planche qui sert de pendant à celle de Weher.

Si nos informations sont exactes, ces deux bel-
les gravures sont actuellement éditées ou vont
l'être très prochainement.

— La commission nommée par la classe des
Beaux-Arts de l'académie royale pour examiner
la question relative aux encouragements à donner
à l'art de la gravure, s'occupe activement de sa
mission. Dans quelque temps celte affaire à la-
quelle se rattachent l'existence et l'avenir d'un
groupe d'artistes déjà nombreux, recevra, nous
devons l'espérer, une solution favorable.

— M. le Chr L. De Burbure a communiqué à
l'académie royale de Belgique une note des plus
intéressantes de laquelle il résulte que, en 1-117,
il existait à Anvers un imprimeur. Or, cette dé-
couverte donne vingt-cinq ans de plus à l'art de
la typographie en Belgique. Le travail de M. De
Burbure sera inséré dans les bulletins de l'aca-
démie.

— L'art de la statuaire va bientôt s'enrichir de
deux œuvres remar quables dues au ciseau de G.
Geefs et de Fraikin. Il s'agit d'un monument fu-
néraire élevé à la mémoire de M. le Comte de
Mérode. Le même sujet commandé aux deux ar-
tistes les a tous deux heureusement servis. Dans
notre numéro du 15 Septembre dernier, nous
avons dit quelques mots de celui de ces deux mo-
numents qui doit être placé à Trelon et qui est
dû à M. Geefs. Nous avons aujourd'hui à nous

occuper de l'œuvre de M. Fraikin. Le Comte De
Mérode est représenté à genoux, il est recou-
vert du large manteau des chevaliers du Christ,
sa main gauche est posée sur un livre dont sa main
droite tourne un des feuillets tandis que sa tête
légèrement levée vers le ciel semble pour un in-
stant abandonner la pieuse lecture. Le lion belge,
couché à l'extrémité du monument, symbolise
cette Belgique tant aimée dont le Comte De Mé-
rode fut un des plus fermes soutiens. L'expres-
sion du visage est pleine de sentiment et rayonne
d'une ardente conviction; le geste d'élancement
dont celte partie du corps est animée, est d'un
cll'et saissisant. Les mains, les draperies et la
forme du corps qui se dessine vaguement sous le
manteau, forment un ensemble de choses réus-
sies pour lesquelles M. Fraikin a été réellement
inspiré. Bien que dans les deux monuments on
rencontre une similitude de conception que de-
vait naturellement amener la nature et la forme
du sujet imposé aux artistes, ou y constate deux
intentions parfaitement différentes. L'œuvre De
Geefs est calme, réfléchie et tout inondée d'une
mélancolie grave et pieuse qui convient à l'atti-
tude du chrétien plongé dans la méditation ; l'œu-
vre de Fraikin est dominée par une intention plus
vive, on sent qu'ici le chrétien est monté sur les
ailes de la prière et que sa pensée le transporte
dans ce ciel auquel il aspire. Celle nuance entre
les deux monuments est tellement tranchée
qu'elle s'oppose à ce qu'on y rencontre aucune
similitude d'inspiration. Nos lecteurs pourront
s'assurer par eux-mêmes de l'exactitude de l'opi-
nion que nous venons d'émettre en comparant
entre eux ces deux travaux importants.

— M. Edmond Fierlandts vient d'exposer dans
les salons du palais ducal ses magnifiques photo-
graphies d'après des tableaux anciens et modernes
et d'après des monuments.

— Admis à visiter quelques ateliers d'artistes
nous avons pu constater pendant la quinzaine qui
vient de s'écouler, que le travail ne manque pas
chez nos peintres en vogue. M. Roelofs a sur le
métier plusieurs paysages parmi lesquels nous
devons signaler une vue des environs de Dordrecht,
pleine d'éclat, de fraicheur et de lumière. Un
soleil couchant, audacieux et vrai, constitue une
œuvre hardie qui nous montre dans M. Roelofs
un poëteinspiré. Ce dernier tableau, plein de force
et d'exactitude dans les Ions, est une page étudiée
avec ce soin et cet amour qui font les œuvres
duralcs.

— Otto Von Thoren dont les chevaux ont été
remarqués dans quelques-unes de nos dernières
expositions, s'occupe avec ardeur de plusieurs
paysages dont le public sera bientôt à même
d'apprécier la valeur. Cet artiste fixé depuis peu
de temps en Belgique, s'y est acquis une solide
réputation que les œuvres qu'il a sur le chevalet
ne feront que grandir. Il est en effet difficile de
donner une poésie] plus vraie et plus grande aux
différents effets de jour qu'il a rendus dans ces
nouveaux tableaux et qui dénotent un sentiment
pur et délicat uni à une facture d'une brillante
facilité.

— Une vente qui fait sensation dans le monde

des arts aura lieu le 5 Décembre prochain, à
Leipzig, à l'agence des arts de R. Weigel. Il
s'agit de la vaste et curieuse collection du graveur
renommé J. F. Bause et de sou petit fils le con-
seiller Dr. G. Keil. Nous appelons l'attention des
amateurs sur cette vente (voir aux annonces).

— Le Gouvernement vient d'acquérir le Christ
au pied de la croix de M. Joseph Pauwels et la
résurrection de Tabilhe, de M. Caullet. Ces
deux tableaux ont figuré à la dernière exposition
de Gand.

— Nous sommes heureux d'apprendre que le
célèbre tableau des Van Eyck, l'adoration de
l'agneau, a été restauré avec une rare habileté
par M. Donselaer.

— M. H. Raepsaet, un de nos écrivains distin-
gués, vient de soumettre à la direction de la So-
ciété Hoop en Toehomsl (espoir et avenir) la pro-
position d'ouvrir un concours pour la rédaction
d'une histoire de Lokercn et de Dachnam. Il parait
que l'administration communale de Lokercn est
favorable à ce projet sur lequel nous reviendrons.

— La commission royale des monuments s'est
rendue dernièrement à Liège, à Lobbes et à Tour-
nai , a l'effet d'examiner , d'inspecter et d'arrêter
différents travaux importants.

Errata. Plusieurs erreurs se sont glissées dans
notre précédent n° (article de M. Weale , sur les
Antiquités de Bruges).

Page 158, colonne 2, ligne 15. Au lieu de ': Egre-
diet (?) lisez : Egrediel — (pour Egrcdictur).

Même page, même colonne, ligne 20. Au lieu
de : Sal (?) lisez : Sal — (pour Salus).

Page 159, colonne 1, ligne 9. Au lieu de : trois
de lis, lisez : trois fleurs de lis.

ANNONCES.

VENTE PUBLIQUE

DE LA GRANDE ET CÉLÈBRE COLLECTION

de Gravures sur Cuivre, sur Bois etc.
de feu JOH. FRIEDR. BAUSE,
Graveur renommé et de son petit fils
le conseiller Dr GEORG KEIL,
Auteur du Catalogue des gravures de Bause, Édi-
teur du Calderon, etc.
La première partie, l'école Allemande, sera
mise en vente le 5 Décembre 1859 et jours sui-
vants à Leipzig au local de l'agence des Arts de
RUDOLH WEIGEL, Koningstrase, 23,
par M. Le Rats Proclamator Engcl
Contre paiement comptant.
Le catalogue de cette célèbre collection rédigé
avec un soin particulier et chronologiquement,
renferme 216 pages, in-8», compact et contient
3654 numéros. Il se distribue dans les principa-
les villes de l'Europe et notamment ; à Amster-
dam, chez Buffa , Mùller et Jonkers. — à
Bruxelles, chez Van der Kolk et Muquardt. —
à Gand, chez Muquardt. — à Paris, chez Clé-
ment, Franck, Guichardot, Ch. Ledlanc, Schul-
cen , Tross et Vignéres etc., etc., etc.

typ. de j. edom.
 
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