Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
N° 12.

30 Juin 1877.

Dix-neuvième Année.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE E A LITTÉRATURE

paraissant deux fois par mois, sous Ja direction de M. Ad. S1RET, membre de l’Académie royale de Belgique, membre correspondant
de la Commission royale des monuments, membre de l’Institut des provinces de France, de la Société française d’Archéologie, etc.

OIN" S’-ABOUSTN^E! : à Anvers, chez TESSARO, éditeur; à Bruxelles, chez DECQ et
DüHENT et chez MUQUARDT; à Gand, chez HOSTE et chez ROGGHÉ ; à Liège, chez DE SOER
et chez DECQ ; à Louvain, chez Ch. PEETERS ; dans les autres villes, chez tous les libraires. Pour
l’Allemagne, la Russie et l’Amérique : C. MUQUARDT. La France : DUSACQ et Cie, Paris. Pour
la Hollande : MARTINUS NYHOFF, à la Haye. - PRIX D’ABONNEMENT :
pour toute la Belgique (port compris). Par an, 9 fr. — Etranger (port compris) : Allemagne, Angle-

terre, France, Hollande, Italie et Suisse, 12 fr. Pour les autres pays, même prix, le port en sus. —
RRIX PAR ^ U J AT PU Tl O :50 c. — IVIICS et Insertions extraordi-

naires : 2 fr. la ligne. — Pour les grandes annonces on traite à forfait. — .AJNnSTONCIES :
40 c. la ligne. — Pour tout ce qui regarde l’Administration ou les annonces s’adresser à l’Admi-
nistration, rue du Progrès, 28, à St-Nicolas (Flandre orientale) ou à Louvain, rue Marie-Thérèse 22.
— Il pourra être rendu compte des ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

SOMMAIRE : Belgique : Exposition à Paris des
œuvres de Frédéric Van de Kerkhove. — Expo-
sition du cercle artistique de Bruxelles. — De la
statue (suite). — Questionnaire archéologique. —
Chronique générale. — Publications illustrées.—
Annonces.

EXPOSITION A PARIS
des œuvres de

Frédéric Van de Kerkhove.

Les salons de la rue Laffite où
sont exposés les tableaux de Fritz
Van de Kerkhove ne désemplissent
pas. On a dû satisfaire aux exigences
du public en prolongeant de huit
jours la durée de cette exhibition qui
émeut et passionne nos voisins comme
elle nous a émus et passionnés nous
mêmes.

Malgré un mot d’ordre de haine et
de jalousie venu de Belgique, Paris
applaudit de toutes ses mains et par
tous ses organes de publicité. Il mé-
prise comme il convient cette nouvelle
tentative antipatriotique et rougit pour
nous de ce quelle soit partie de la
terre même qui a vu naître le célèbre
enfant. Écoutez ce que dit à ce sujet
l'Illustration de Paris dans son n°du
17 juin (voir plus loin). Après les
grands journaux quotidiens voici venir
les journaux illustrés. Pas un ne s’est
fait faute de déposer sur le front de
l’Enfant de Bruges le sceau de la
célébrité.

Dans la discussion qui se renouvelle'
à ce sujet, l’odieux le dispute au ridi-
cule. On a parlé de réclame sans ver-
gogne, on a aussi osé parler de char-
latanisme éhonté!!!... Ah! la honte
et le dégoût nous abreuvent et, pleins
d'énergie pour la défense du pauvre
mort, nous sommes sans courage de-
vant cette atroce et implacable con-
duite de gens qui ne se donnant pas
la peine d’examiner les pièces pro-

bantes qui leur sont offertes, détour-
nent la tête et crient à la lassitude
chaque fois qu’on place sous leurs
yeux la preuve de leur humiliante
défaite. Mais l’étranger déjà, et un
jour le pays, infligeront à ces con-
tempteurs de notre gloire nationale la
flétrissure qui leur est due.

Pour nous, nous continuerons la
lutte (1) à la condition qu’elle aît lieu
sur le terrain de la loyauté. Nous ne
pouvons passer notre temps à répon-
dre à d e. petites plaisanteries comme
le dit cyniquement un journal de
Bruxelles. Nous avons une estime
plus haute de nos devoirs et c’est le
moins que nous ayons le droit d’exiger
de nos adversaires qu’ils soient sé-
rieux : jusque là nous nous borne-
rons à donner dans notre journal le
résumé des phases nouvelles que
pourra suivre cette affaire. En atten-
dant, il est fort à craindre que les
tableautins de Fritz que la postérité
recueillera comme des chefs-dœuvre,
ainsi que le dit XIllustration, seront
perdus pour la Belgique.

L’Art, cet intelligent adversaire de
Fritz, a jugé prudent (?) de ne point
visiter l’Exposition que n’ont pas
dédaignée des critiques aussi forts que
M. Chasrel. Cet écrivain, dans un ar-
ticle tourmenté, maladroit et léger,
sur notre livre : l'Enfant de Bruges,
se garde bien de parler des tableau-
tins, ce qui est juste puisqu’il ne les
a pas vus alors qu’il aurait dû les voir ;
il s’y occupe beaucoup de spiritisme
et glisse avec une mauvaise foi visible
sur les données principales. Entr’au-
tres choses foit drôles que contient
l’article, nous y relevons cette phrase

(1) S’il y a lieu nous donnerons un Supplément à
notre Enfant de Bruges, (i vol. in-8 436 pages), cet
implacable procès-verbal que les adversaires de Fritz
n’osent pas ouvrir !

qui permet de juger d’un coup l’écri-
vain et sa logique commode “...puis-
que le compte-rendu de ce livre a été
imprudemment confié à notre plume
loyale... « puis : « avouons-le, nous
avions des doutes, mais ils sont com-
plètement dissipés depuis que nous
avons lu l’Enfant de Bruges. »

Nous remercions l’Art de l’appoint
nouveau que son inqualifiable article
apporte à la cause que nous défen-
dons.

Aux journaux que nous avons déjà cités il
faut joindre : L'univers illustré (16 juin).
L’illustration de Paris (17 juin). L'événement
(22 juin). Jusqu’à la présente date aucun
J ournal français sérieux n’a élevé le moindre
doute sur l’authenticité des tableauxde Fritz.
Si le cas se produit nos lecteurs le sauront.

Notre collègue de la Fédération artistique
M. Gustave Lagye a énergiquement répondu
dans son n° du 17 de ce mois à un articulet
de la Chronique aussi malveillant que pos-
sible et dans lequel, à l’exemple de l'Écho du
Parlement, il n’est aucunement tenu compte
de ce sentiment qui devrait être sacré chez
tout journaliste digne de ce nom : la vérité.
Nous aurions voulu reproduire l’article de
M. Lagye,mais il eût fallu pour être juste re-
produire la longue et pitoyable réplique de la
Chronique qui riposte par des mots, supprime
de la réponse de M. Lagye des détails caracté-
ristiques qui la gênent, ne répond sérieuse-
ment à rien comme d’habitude, puis, se tire
d’affaire en murmurant les mots de petite
plaisanterie.

Il nous prend plus de tristesse que de co-
lère en présence d’agissements que le bon
sens public flétrit comme il le mérite et nous
avons résolu de ne point participer dans nos
colonnes à une polémique où notre nom se
trouve mêlé. Qu’on ne s’y trompe point ce-
pendant, il 11e s’agit ici que de nous ; du
moment où la mémoire du célèbre Enfant
de Bruges sera attaquée à nouveau on doit
savoir que nous serons debout. Et nous ne
sommes pas seuls car il est bon de le rappe-
ler ici : toute la presse artistique de Belgique
et de France a spontanément et sympathi-
 
Annotationen