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N° 5.

i5 Mars i 885.

Vingt-septième année

JOURNAL

DES

BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE

Directeur-Fondateur : M. Ad. SIRET,

Membre de VAcadémie royale de Belgique, etc.
agent comptable : m. de potter.

PARAISSANT DEUX FOIS PAR MOIS

PRIX PAR AN : BELGIQUE : 10 FRANCS

ÉTRANGER : PORT EN SUS
(Les abonnements sont annuels et partent du 15 janvier).

ADMINISTRATION&CORRESPONDANCE

A ANVERS (BELGIQUE) RUE ALBERT, 32,
S'-NICOLAS (FLANDRE ORIENTALE) RUE ZAMAN

SOMMAIRE. Beaux-Arts : Concours, Expositions. —
Les vingt. — Exposition Cardon. — Cercle artistique
de Bruxelles; exposition Bourotte, Von Voigtlander et
Van der Taelen. — Le Cicérone. — Vente von Friesen.
Littérature : Lettres â José. — Histoires de vo-
leurs et autres, — Chronique générale. — Annonces.

Beaux-Arts.

EXPOSITIONS.

ANVERS. Exposition universelle. Beaux-Arts. De
mai à octobre 1885.

ANVERS. Salon des refuses et exposition des artistes
indépendants. s'Adresser à M. le secrétaire du Cercle
des indépendants, rue de l'Angle, n° 1, Bruxelles.

BIARRITZ. Exposition permanente.

BRUXELLES. En mai prochain : Exposition histo-
rique de gravures.

BRUXELLES. 25e Exposition de la Société royale des
aquarellistes, 4 avril 1885.

LONDRES. Exposition internationale et universelle
d'Alexandra-Palace. Arts et métiers. Tableaux, objets
d'art représentant les principales écoles du continent.
lr Avril à fin septembre.

LONDRES. Exposition de Royal academy. 1er mai à
Burlington-House. Délais d'envoi : peinture 27, 28 et
30 mars; sculpture 31 mars.

LONDRES. Exposition des Painters Etchers (Eaux-
fortes originales). Dudley Galerie, 25 mai au 4 juillet.
Envoi avant le 13 mai.

MONTPELLIER. Peinture, sculpture, etc. Ouverture
1 mai. Dernier délai 15 avril. Renseignements : M. le
président de la Société artistique de l'Hérault, à Mont-
pellier.

MOULINS. Exposition 16 juin 1885. s'Adresser à
M. Grégoire, à Moulins.

NIMES. Peinture, sculpture, etc. Du 15 avril au 17
mai. Dernier délai: 1 avril. Renseignements: Président
de la Société des Amis des Arts, au Musée, à Nîmes.

NUREMBERG. Internationale. Orfèvrerie, joaillerie,
bronze,etc. Du 15 juin au 15 septembre 1885.

PARIS. Internationale. Du l"r mai au 30 juin 1885.
Dernier délai : peinture, etc. 14 mars. Sculpture etc.,
6 avril.

PARIS. Exposition internationale de Blanc et Noir,
sous la présidence de M. Eugène Guillaume, membre
do l'Institut français, professeur d'esthétique et d'his-
toire de l'art au collège de France, inspecteur général
de l'enseignement, du Dessin. Palais du Louvre (pavil-
lon de Flore) du 15 mars au 30 avril 1885. Règlement :

ROTTERDAM. Internationale. Du 31 mai au 12 juil-
let,. Dernier délai 16 mai. Renseignements : M. Veders,
secrétaire. 42. Boompjes, Rotterdam.

TOULOUSE. Ouverture 1er mai. Envoi du 10 au 20
avril, rue de la Colombette.

CONCOURS INTERNATIONAUX
ouverts a l'étranger.

RICHEMOND (Virginie). Monument à élever au géné-
ral Hubert E. Lee. Les modèles et les dessins doivent
être envoyés à l'association des dames du monument
do Lee (The Ladies Lee monument association) jus-
qu'au 1 mai 1885. Voir le N° précédent pour les condi-
tions.

LA HAYE. Concours pour un monument à H.Grotius.

VIENNE. Concours pour un monument à Mozart.

ACADÉMIE NORMANDE (3e année). Grand concours
national de poésie, prose et musique (80 médailles,
objets d'arts, diplômes) ouvert en 1885. Ecrire à M. A.
Hue, Pl de l'Académie mormande,à Carenton (Manche).

JOURNAL DES BEAUX-ARTS. Concours de gravure
à l'eau-forte pour 1885. Voir notre N° du 15 janvier.

BELGIQUE.

Concours De l'Eau d'Andrimont. Un concours est
ouvert à tous les architectes belges, pour le projet
d'un monument funéraire, à élever au cimetière d'E-
vere, à la mémoire de M. de l'Eau d'Andrimont, échevin
de la ville de Bruxelles, major honoraire des chasseurs-
éclaireurs de la garde civique, président de la Société
pour secourir les Pauvres Honteux, etc., etc.

Les projets doivent être rendus, avant le 15 mars,
chez M. E. Reisse, président du Comité, boulevard
Anspach, 97, à qui on peut s'adresser pour obtenir le
règlement de ce concours public.

Voir les numéros précédents pour les prix perpétuels
du Gouvernement et de l'Académie.

Concours pour le monument Guislain, voir notre nu-
méro du 31 janvier dernier.

Concours de la Classe des Beaux-Arts de l'Académie
Royale de Belgique pour 1885 et 1886. Notre prochain
numéro contiendra le programme et les conditions de
ce concours.



LES VINGT.

deuxième exposition publique. (Fin).

Socrate. Lorsque quelqu'un rend une
chose meilleure, appelles-tu cela un bon
soin.

Alcibiade. Oui.

S. Quel art donc rend les chaussures
meilleures?

A. La SkytiquE ou l'art du cordonnier.

S. Ainsi par l'art skytique nous avons
soin des chaussures?

A. Oui.

S. Est-ce par le même art que nous
avons soin du pied? ou bien est-ce par
l'art qui rend les pieds meilleurs?

A. Par celui-ci.

S. Mais l'art qui rend les pieds meil-
leurs, n'est-il pas celui qui rend aussi
meilleur le reste du corps?

A. Il me semble au moins.

S. Mais cet art n'est-il pas la Gymnas-
tique?

A Sans doute.

S. Ainsi, à la vérité, par l'art gymnas-
tique nous avons soin du pied et par l'art
skytique des choses du pied.

A. Assurément

S. Aurions-nous jamais connu quel art
rend une chaussure meilleure si nous

avions ignoré ce que c'est qu'une chaus-
sure?

C'eut été impossible. — (1).

La Skytique, art des disciples de St-
Crépin a compté, de temps immémorial,
des rapports — étroits sinon intimes —
avec l'art prolifique des confrères de St-
Luc. Tout le monde sait qu'Apelles —
Premier peintre de S. M. Alexandre-le-
Grand — tout en faisant profit de l'obser-
vation technique de l'un de ces utiles spé-
cialistes, le remit toutefois dans ses petits
souliers lorsqu'il voulut critiquer le choix
des formes de la gorge de Campaspe la
Larissienne.

L'art qui améliore les chaussures n'est
donc pas celui qui — pieds inclus — per-
fectionne le corps. Appliquée à l'Exposi-
tion des Vingt — parrains défalqués —
la Skytique est débordante de promesses ;
la Gymnastique notoirement insuffisante.

Or par Gymnastique — gymnos veut
dire nu — nous entendons l'art fondamen-
tal du dessin, l'étude sincère et sérieuse de
la nature et du modèle vivant. Comment
rendre une chaussure — mettons un ta-
bleau— meilleure, si l'on ignore même ce
que c'est qu'une chaussure — substituez
toujours tableau — si le prototype cesse
d'exister.

Gallait, Leys, le fougeux et intempé-
rant Wiertz lui-même, attendaient jadis
pour exposer que le tableau fut achevé,
terminé, ad unguem disait Horace, ce
qui ne signifie aucunement, fini au poin-
tillé, mais « mis au point « et ils avaient
mille bonnes raisons en agissant de la
sorte.

Aujourd'hui on étale sans trêve sous les
yeux du public les esquisses, les ébauches,
les pochades, les intentions les plus em-
bryonnaires comme les notules les plus
informes des carnets de voyage. En règle
admise, on expose dix fois une toile avant
qu'elle soit présentable. A quoi servent,
de par Asmodée! ces exhibitions hâtives
et multipliées? Et la Skytique me dira-t-
on ; et les observations techniques de
MM. les enrôlés sous la bannière de St-
Crépin? Soumettre une œuvre dès le dé-
but à la critique éclairée des maîtres, je

(1) Platon. — Le premier Alcibiade ou de la Nature
humaine. XXIII.
 
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