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— 173 -

siècle. Du moins, les registres paroissiaux sont-ils muets à
cet égard.

Suivons-le, autant que possible, dans ses travaux : dés
1601, Pierre Jouet se signale par quelques peintures exé-
cutées pour la décoration de l'église paroissiale de Châ-
telet (1).

A cette date, il repeint les statues (imaiges) des SS. Pierre
et Paul, par ordre du curé et pour le prix de 16 florins.
Ces statues existent encore; mais elles ont été affreuse-
ment bariolées, en 1835. par ordre du curé Potdevin.

Vers 1615, les voûtes du transept, devant l'autel de la
Vierge, furent décorées de fresques par un artiste que l'on
suppose être Pierre Jouet. Cette décoration pouvait encore
se voir au commencement de ce siècle; mais, en 1810, un
curé de Châtelet, du nom de Lecomte, les fit badigeonner.

A partir de cette époque, le nom de Pierre Jouet se
rencontre plus fréquemment dans les comptes de l'église.
En dehors de la peinture dos " imaiges, » Jouet ne dédaigne
pas de s'occuper de travaux plus humbles; ainsi, il peint,
en 1624, pour le prix de 6 florins, 5 patars, « 13 pots de
fleurs dans le cœur et noircy deux chandeliers » ; en 1626,
il peint et dore « la croix et le coquereau » placés au
sommet de la chapelle de S. Roch, au faubourg de Châte-
let, objets qui avaient été confectionnés par Perpète de
Purnode.

Vers 1632, un artiste étranger à la localité, maître
Nicolas Groignart, ayant « travaillé une chaire de vérité
pour l'église *, Pierre Jouet peignit, sur l'un des pan-
neaux, un tableau â l'huile qui lui fut payé 5 florins.

En l'année 1634, on signale encore deux tableaux de
Pierre Jouet; le premier fut peint pour la chapelle de la
Sainte-Vierge, dans l'église paroissiale, et le second, qui
représente- « la mort de S. Roch » pour la chapelle de ce
nom. M.Olivier Gillo.dans une notice sur cette chapelle(2),
s'exprime en ces termes au sujet de ce dernier tableau :
« Ce que la chapelle renferme de plus intéressant, —
comme œuvre d'art d'abord et comme souvenir historique
ensuite,— ce sont les deux peintures principales, dont l'une
est placée dans un compartiment du plafond et l'autre à
l'autel. Toutes les deux sont sur bois; la dernière repré-
sente un groupe de saints et ne porte pas de signature ;
l'autre — la mort de S. Roch — est signée Jouet, et porte
la date de 1634. "

La peinture de l'autel est assez bien réussie ; mais
l'autre lui est supérieure par la perfection des détails, le
soin du dessin et la richesse du coloris.

Notons ici que la chapelle S. Roch possédait encore
deux autres peintures sur toile, qui furent restaurées en
1757, en même temps que les tableaux de l'autel et du
plafond et qui disparurent lors de la révolution française
de 1789. Chose curieuse! Cette restauration des tablèaux
de la chapelle fut confiée au talent de la révérende mère
Joseph, du couvent des Dominicaines, qui reçut, en ré-
compense de son travail, l'énorme somme de 4 escalins
d'Espagne ! Les magistrats de la bonne ville de Châtelet
ne dilapidaient pas, on le voit, les finances communales !.

Pierre Jouet semble avoir été, pendant de longues
années, et dans un milieu modeste, le véritable directeur
des beaux-arts de la bonne ville de Châtelet. Rien ne se
fait sans lui ; il exécute toutes les peintures décoratives de
l'église; il est consulté comme une autorité respectable
par les différents curés de la paroisse et le moindre
changement ne peut se produire dans le temple sans qu'il
ne soit appelé et n'en devienne le plus souvent l'organisa-
teur, quand parfois il n'entreprend pas lui-même les tra-
vaux. C'est ainsi qu'en 1630 on le voit fournir la chaux
pour paver une partie de l'église; qu'en 1631, il travaille,
pendant deux jours, comme un ouvrier, pour asseoir la
chaire dont il devait peindre un panneau l'année suivante;
enfin, c'est ainsi que, depuis 1601, on le rencontre, tantôt
peignant des tableaux à 1 huile, tantôt engageant des
marchés comme entrepreneur : on conçoit que la peinture
des imaiges n'eût pu seule suffire aux besoins de son
existence ! J'ai la conviction qu'il peignit beaucoup,
comme le fît, cent cinauante ans plus tard, le peintre
P. Balthazar do Blocq, pour les abbayes et les châteaux
des environs, le long des rives de la Sambre; mais quel
cas les vaudales de tous les temps préposés a la garde de
richesses artistiques en ont-ils fait! Les œuvres de Pierre

(1) Cette église, qui était fort ancienne, a été démolie
en 1865 ; aujourd'hui une belle église moderne s'élève sur
son emplacement.

(2) La Peste et la chapelle S- Roch à Châtelet. —
Notice publiée dans les n°s des 4, 5 et 6 octobre 1866 de
l'Union de Charlcroi.

' Jouet n'ont pas plus que les autres été épargnées par les
guerres incessantes et les révolutions. A mon avis, un
grand tableau placé aujourd'hui dans le chœur de l'église
d'Ham-sur-Heure est de P. Jouet.

Malheureusement pour ceux qui voudraient apprécier
le véritable mérite de ses travaux, il nous en reste
bien peu ; aussi, la découverte de la vie du frère Simon
est-elle précieuse. Déjà avant la démolition de l'aneienne
église de Châtelet; toutes les peintures décoratives de Jouet
avaient disparu sous un barbare badigeon. Châtelet ne
fut pas d'ailleurs, hélas ! la seule ville qui eut à subir des
restaurations aussi maladroites.

A partir de l'année 1654, Pierre Jouet semble dispa-
raître de la scène ; ce n'est guère que quinze ans après
environ que le nom d'un membre de cette famille surgit
de nouveau dans les annales picturales de Châtelet. Lam-
bert Jouet, qui était probablement un de ses fils, se
signale ;. par une production artistique en 1651 à cette
date, il travaille et décore la table du grand autel de
l'église, pour le prix de 140 florins, non compris les frais
de placement qui s'élèvaient à treize journées, tant pour
Jouet que pour ses deux serviteurs, lesquels furent payés
à raison de trois florins par jour. L'importance de ce salaire
permet d'augurer que le mérite de Lambert Jouet était
très apprécié par ses concitoyens. C'est sans doute encore
à ce Lambert Jouet qu'il faut attribuer la belle peinture
sur toile, représentant la passion de Jésus-Christ, qui or-
nait jadis le grand-autel de l'église et qui portait simple-
ment le nom de Jouet ; elle est datée de 1665. Nous le
répétons : il est plus que probable que ces peintres ont
beaucoup travaillé également pour la décoration des mo-
nastères, des églises et des châteaux des communes
voisines ; mais nos recherches n'ont pu être poussées avec
assez de bonheur pour nous en donner la certitude.

Dans la première moitié du xvm° siècle, la famille Jouet
disparaît complètement de Châtelet ; son nom ne figure
plus dans aucun registre et aucune personne habitant
aujourd'hui cette localité ne le porte (1).

En terminant cette notice, qu'il nous soit permis de for-
muler le vœu de voir s'augmenter le nombre des fureteurs
d'archives qui consacrent leurs loisirs et leurs peines, avec
intelligence et patriotisme, â la résurrection des gloires
de notre passé, égarées, perdues, injustement oubliées ou
méconnues, par suite des bouleversements politiques dont
nous avons été si souvent les malheureuses victimes. Que
nos archivistes s'attachent, de plus en plus, à nous fournir
des tables bien établies, des analyses consciencieuses des
documents qui leur sont confiés et que les travailleurs,
chaquejour plus enthousiastes, en profitent aussitôt pour
le plus grand bien de notre histoire nationale.

Clément LYON.

(1) Voici les mentions qui la concernent et que j'ai
puisées dans les registres paroissiaux de Châtelet, indé-
pendamment de celles-ci dessus :

Naissances.

15 janvier 1605: — Jean, fils de Martin Joué.

Parain : Jean.Quare ; mar. : Marguerite Troquet.

6 janvier 1657. — Anne, fille de Amand Jouez (sic) et
d'Anne Gilson. Par. : Jean Marc ; mar. : Anne Gilson.

27 septembre 1678. — Dominique, fils de Pierre Charles
Jouet (qu'on écrit parfois par erreur Jonet), et de Adrienne
Lurquieu. Parain « clarissimus D. Joês Gravier, doctor
medicus; mar. : Adrienne Tiry.

24 octobre 1691. — Michel, fils de Michel et do Marie
Notart. Parain : Michel Lejeune ; mar. : Marie Quinon.

2 juin 1693. François Michel, fils de Michel Jouay (sic)
et de Morguerite Nottart (sic).

Parain : François Gauthier; mar. : Jeanne Paulinno
do Marcliiennes.

28 mars 1696.—Mario Agnès, fille de Michel Jouey (sic)
et de Catherine Sarto. Par. : Pholien Lambot; mar. :
Agnès Lebeck.

Je n'ai trouvé aucun acte dans les registres aux ma-
riages :

Voici ceux des registres de décès :

Die 27 decembris 1651. — Obiit Margareta Uxor
Amandi Jouey (sic).

Die 28 februaris 1670. — Obiit Cristina Jouey (sic)
(c'est vrai semblabloment la fille de notre peintre, née le
15 août 1605.

Die 13 octobris 1670. — Obiit Catharina Jouey (sic).

Die 28 januarii 1686.—Obiit Barbara Jouez (sic) vidua.

Die 4 septembris 1694. — Obiit Maria Uxor Micliaolis
Joay (sic) (c'est sans doute Mario Notart, citée plus haut).

Die 26 januarii 1715. — Obiit N. Jovez (sic) juvenis.

(Correspondance particulière).

Nancy,

LA PORTERIE DU DUC ANTOINE.

Les ouvriers mouleurs employés, depuis trois
mois, à reproduire, en plâtre, la porte d'entrée du
palais des ducs de Lorraine, à Nancy, viennent de
terminer leur travail destiné au musée du Troca-
déro, à Paris. Malgré les vastes dimensions du
bâtiment qui domine le Champ-de-Mars, il ne s'est
pas trouvé de salle assez élevée pour contenir la
décoration de la Porterie, dans tout son dévelop-
pement en hauteur. Il a fallu en retrancher la
partie inférieure comprenant la grande et lajjpetitc
porte, ornées toutes deux de pilastres décorés
d'arabesques et de trophées d'armes. C'est grand
dommage. La porterie ainsi mutilée pourra être
prise pour le manteau d'une cheminée ou pour
tout autre motif architectural. Une porterie sans
portes est un non-sens. Puisque l'espace manquait
en hauteur, pourquoi n'avoir pas disposé en deux
morceaux ce placage décoratif ?

Par la pensée on eut pu les raccorder et avoir
ainsi une idée juste du monument.

La Porterie composée d'une grande et d'une pe-
tite porte, donne entrée au palais ducal qu'on nom-
mait la Cour. Louis XIV et sa mère, dans le séjour
qu'ils y firent, se trouvaient très confortablement
dans ce palais que ce grand roi appelait : une
grande, vieille, commode mâson.

De cette grande mâson il ne reste plus que le
quart dont une portion est occupée par le musée
historique lorrain et l'autre par l'Ecole régionale
des Beaux-Arts.

Dans l'incendie de 1871 le palais fut brûlé; mais
la Porterie, protegée par l'épaisseur des murs du
Palais à laquelle elle est adossée, ne reçut aucun
dommage.

Elle a été signalée, avec raison, comme étant
un type remarquable de l'architecture transitoire
du moyen-âge à la Renaissance et c'est à ce titre
qu'elle figurera au musée du Trocade'ro.

On sait par les comptes du receveur général de
Lorraine qu'elle fut achevée en 1512. C'est sous la
direction de Jacot de Vaucouleurs qu'elle fut
élevée. L'imaigier Mansuy Gauvain tailla les gar-
gouilles de la façade du Palais et sculpta la statue
équestre du duc Antoine, de grandeur naturelle,
que se trouvait dans une niche, au dessus de la
porte principale. Il est probable qu'il ne s'en tint
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