DOI Heft:
Schuermans, Henri: Varia
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.39191#0119
VARIA
Von unserem neuernannten ordentlichen Mitgliede, Herrn Schuermans, er-
halten wir zugleich mit dem Danke fiir die Ernennung die folgenden Mitteilungen:
Ayant remarque' que les remparts roinains de beaucoup de villes de France,
d'Angleterre, contiennent des pierres monumentales provenant de tombeaux, d'autels,
etc., toutes fort soigneusement deposees les unes sur les autres, je me suis demande
s'il ne fallait pas reagir contre Vopinion de ceux qui assignent pareil travail aux
empereurs chretiens (d'aucuns meine en font oeuvre du moyen age, ce qui est encore
moins acceptable pour moi). J'ai etudie les dates revelees par les inscriptions, par les
monnaies, et je n'ai jamais rien trouve qui füt posterieur ci la fin du IIP siecle: les
remparts de Grenoble, construits sur une assise de pierres semblables, etaient »scelles«
(pourrais-je dire) par deux inscriptions de Diocletien et Maximien, datant formelle-
ment V erection de ces remparts, et la fixant a V epoque indiquee.
Je me suis vu amener a generaliser le fait, et a le considerer comme execu-
tion d'une loi qiä aurait ordonne de resserrer, dans des limites plus etroites, toutes les
villes de VEmpire romain, pour les defendre contre les Barbares, de plus en plus
menacants: tous les monuments de Vexterieur de Venceinte reduite, auraient ete
apportes a la base des remparts ä construire, et les autels et tombeaux, res religiosa,
auraient ete mis ä l'abri, ensevelis sous la nouvelle construction, res sancta (Instit.
de Justinien, II, i § io).
Nous avons eu, en Belgique, un exemple tres frappant de ce transport inten-
tionnel des pierres sepulcrales qui etaient dans la plaine, jusquau sommet de la cita-
delle de Namur oit fut resserree la ville romaine, dans les conditions ci-dessus indiquees:
ces pierres enormes et pondereuses (on en a re diät Vepaisseur pour pouvoir les descen-
dre, sans trop de peines et de frais) nont pu etre amenees ou on les a retrouvees, sinon
dans la pensee pieuse de les preserver contre tonte profanation.
Je parlais d'une loi generale, commune a tout VEmpire, parce que je voyais
les deux empereurs associes, nommes tous deux sur les inscriptions de Grenoble, et
parce que f en trouvais d'autres du meine genre oit je voyais en outre figurer les deux
Cesars . . .
Mais une fois quil s’agissait d'une loi generale, j'etais necessairement amene
a chercher si cette loi navait pas ete appliquee a VItalie, a Rome meine . . .
Ici, je le sens bien, je risque fort de in aventurer et de me perdre, parce que
ce qui peut etre vrai pour la province, peut ne point Vavoir ete pour l'Italie et sur-
tout pour la capitale.
J'ai donc du me borner a des questions en signalant les elements qui pouvaient
m' excuser de les poser, tant le paradoxe me paraissait har di, a moi-meme.
Von unserem neuernannten ordentlichen Mitgliede, Herrn Schuermans, er-
halten wir zugleich mit dem Danke fiir die Ernennung die folgenden Mitteilungen:
Ayant remarque' que les remparts roinains de beaucoup de villes de France,
d'Angleterre, contiennent des pierres monumentales provenant de tombeaux, d'autels,
etc., toutes fort soigneusement deposees les unes sur les autres, je me suis demande
s'il ne fallait pas reagir contre Vopinion de ceux qui assignent pareil travail aux
empereurs chretiens (d'aucuns meine en font oeuvre du moyen age, ce qui est encore
moins acceptable pour moi). J'ai etudie les dates revelees par les inscriptions, par les
monnaies, et je n'ai jamais rien trouve qui füt posterieur ci la fin du IIP siecle: les
remparts de Grenoble, construits sur une assise de pierres semblables, etaient »scelles«
(pourrais-je dire) par deux inscriptions de Diocletien et Maximien, datant formelle-
ment V erection de ces remparts, et la fixant a V epoque indiquee.
Je me suis vu amener a generaliser le fait, et a le considerer comme execu-
tion d'une loi qiä aurait ordonne de resserrer, dans des limites plus etroites, toutes les
villes de VEmpire romain, pour les defendre contre les Barbares, de plus en plus
menacants: tous les monuments de Vexterieur de Venceinte reduite, auraient ete
apportes a la base des remparts ä construire, et les autels et tombeaux, res religiosa,
auraient ete mis ä l'abri, ensevelis sous la nouvelle construction, res sancta (Instit.
de Justinien, II, i § io).
Nous avons eu, en Belgique, un exemple tres frappant de ce transport inten-
tionnel des pierres sepulcrales qui etaient dans la plaine, jusquau sommet de la cita-
delle de Namur oit fut resserree la ville romaine, dans les conditions ci-dessus indiquees:
ces pierres enormes et pondereuses (on en a re diät Vepaisseur pour pouvoir les descen-
dre, sans trop de peines et de frais) nont pu etre amenees ou on les a retrouvees, sinon
dans la pensee pieuse de les preserver contre tonte profanation.
Je parlais d'une loi generale, commune a tout VEmpire, parce que je voyais
les deux empereurs associes, nommes tous deux sur les inscriptions de Grenoble, et
parce que f en trouvais d'autres du meine genre oit je voyais en outre figurer les deux
Cesars . . .
Mais une fois quil s’agissait d'une loi generale, j'etais necessairement amene
a chercher si cette loi navait pas ete appliquee a VItalie, a Rome meine . . .
Ici, je le sens bien, je risque fort de in aventurer et de me perdre, parce que
ce qui peut etre vrai pour la province, peut ne point Vavoir ete pour l'Italie et sur-
tout pour la capitale.
J'ai donc du me borner a des questions en signalant les elements qui pouvaient
m' excuser de les poser, tant le paradoxe me paraissait har di, a moi-meme.