, en Grèce et en Asie.' 3
leurs que de malheureux m'entourent ! — Mais
le malheur de l'homme est une suite de
l'ordre , de l'impulsion donnée a l'univers ! —■
Quoi! celui qui a pu créer tant de soleils, tant
de mondes, n'a pu créer qu'un ouvrage im-
parfait, il n'a pu établir l'harmonie qu'à mes
dépens ? Je ne le crois pas. Nos vices, nos
travers, notre orgueil sont la cause de nos
souffrances. — Me suis-je donné ces vices,
cet orgueil ? ils naissent au fond de mon ame,
comme les vipères, les reptiles naissent au
sein des marais. L'existence est-elle un bien ?
.Calculons. Les maux de l'enfance, les passions,
les erreurs de la jeunesse, les infirmités, les
douleurs de la caducité , les maladies , les sou-
cis , les' sollicitudes , les regrets, les alarmes
qui nous suivent, nous assiègent dans tous les.
âges ; et puis la mort, dont l'idée seule nous
fait frémir. Tel est le cercle fatal que nous
devons parcourir en entrant dans la vie. Cepen-
dant à travers ces jours tristes et nébuleux,
brillent des momens de joye, des éclairs de
plaisir, comme à travers les frimats, les nuages
des hivers on voit briller par fois des rayons
de lumière qui viennent consoler la nature
affligée ». Ces réflexions enveloppoient mon ame
d'un voile.sombre : heureusement un doux
sommeil vint les terminer ; du moins je fus
Aa
leurs que de malheureux m'entourent ! — Mais
le malheur de l'homme est une suite de
l'ordre , de l'impulsion donnée a l'univers ! —■
Quoi! celui qui a pu créer tant de soleils, tant
de mondes, n'a pu créer qu'un ouvrage im-
parfait, il n'a pu établir l'harmonie qu'à mes
dépens ? Je ne le crois pas. Nos vices, nos
travers, notre orgueil sont la cause de nos
souffrances. — Me suis-je donné ces vices,
cet orgueil ? ils naissent au fond de mon ame,
comme les vipères, les reptiles naissent au
sein des marais. L'existence est-elle un bien ?
.Calculons. Les maux de l'enfance, les passions,
les erreurs de la jeunesse, les infirmités, les
douleurs de la caducité , les maladies , les sou-
cis , les' sollicitudes , les regrets, les alarmes
qui nous suivent, nous assiègent dans tous les.
âges ; et puis la mort, dont l'idée seule nous
fait frémir. Tel est le cercle fatal que nous
devons parcourir en entrant dans la vie. Cepen-
dant à travers ces jours tristes et nébuleux,
brillent des momens de joye, des éclairs de
plaisir, comme à travers les frimats, les nuages
des hivers on voit briller par fois des rayons
de lumière qui viennent consoler la nature
affligée ». Ces réflexions enveloppoient mon ame
d'un voile.sombre : heureusement un doux
sommeil vint les terminer ; du moins je fus
Aa