SS V O Y A G K S D'A BTBKOI
beaucoup mieux employé mon temps : vou*
allez voir. A peine étiez-vous sorti, je me
parois, me parfumois, pour voler chez ma
Milyta : deux femmes sont entrées dans ma
chambre , l'une âgée, l'autre ornée de son
printemps, grande , bien faite, et d'une ligure
modelée sur celle de l'amour. Mon cœur s'est
épanoui : j'ai cru voir l'aimable Hébé des-
cendue de l'olympe. Je la regardois avec ra-
vissement , lorsque la plus âgée m'a demandé
si je n'étois pas l'un des grecs arrivés depuis-
peu. — Oui ; à quoi puis-je vous être utile ?
— Hélas ! m'a-t-elle répondu, en décomposant
son visage, en poussant un long soupir, et se
frottant les yeux pour essuyer des larmes qui
n'y étoient pas, ma fille et moi sommes bien
malheureuses, bien à plaindre ! — Quoi ! cette
aimable enfant est votre fille ? — Oui ; c'est
Ariaspe, la sœur cadette d'Azéma, que vous
connoissez : cette fille ingrate, dénaturée, au
milieu du luxe et de l'abondance, refuse du
pain à sa sœur et à sa mère, et se ruine pour
un petit vilain musicien qui la déshonore.
Mais je vous laisse avec Ariaspe, qui vous
contera notre embarras et notre misère. J'ai
quelque affaire dans le voisinage, dés qu'elle
sera terminée y je viendrai la reprendre ». Je
compris que cette indigne mère m'amenoit une
beaucoup mieux employé mon temps : vou*
allez voir. A peine étiez-vous sorti, je me
parois, me parfumois, pour voler chez ma
Milyta : deux femmes sont entrées dans ma
chambre , l'une âgée, l'autre ornée de son
printemps, grande , bien faite, et d'une ligure
modelée sur celle de l'amour. Mon cœur s'est
épanoui : j'ai cru voir l'aimable Hébé des-
cendue de l'olympe. Je la regardois avec ra-
vissement , lorsque la plus âgée m'a demandé
si je n'étois pas l'un des grecs arrivés depuis-
peu. — Oui ; à quoi puis-je vous être utile ?
— Hélas ! m'a-t-elle répondu, en décomposant
son visage, en poussant un long soupir, et se
frottant les yeux pour essuyer des larmes qui
n'y étoient pas, ma fille et moi sommes bien
malheureuses, bien à plaindre ! — Quoi ! cette
aimable enfant est votre fille ? — Oui ; c'est
Ariaspe, la sœur cadette d'Azéma, que vous
connoissez : cette fille ingrate, dénaturée, au
milieu du luxe et de l'abondance, refuse du
pain à sa sœur et à sa mère, et se ruine pour
un petit vilain musicien qui la déshonore.
Mais je vous laisse avec Ariaspe, qui vous
contera notre embarras et notre misère. J'ai
quelque affaire dans le voisinage, dés qu'elle
sera terminée y je viendrai la reprendre ». Je
compris que cette indigne mère m'amenoit une