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34 Voyages d'A stehor

enchantement, irrésolu dans son choix, il au-
roit voulu cueillir toutes les fleurs de ce riant
parterre. Arsame, au contraire, regardoit toutes
ces belles avec dédain, ne voyoit que leurs dé-
fauts ; l'une étoit trop maigre, l'autre trop char-
gée d'embonpoint ; celle - là étoit brouillée
avec les giaces ; sa voisine étoit d'une taille gi-
gantesque ; celle d'après un arbre nain ; cette
autre avoit le regard luxurieux, et cette Agnès
jouoit la pudeur. La plupart étoient des fleurs
d'automne, sans éclat et sans fraîcheur ; et
depuis quinze ans qu'il venoit à cette fête,
nulle n'avoit été si dégarnie de beautés. Il
se rappeloit encore, que la première fois il y
avoit trouvé cent femmes plus belles que la
plus brillante de ce jour : mais Phanor et
moi, qui débutions dans cette arène, et qui
n'avions pas encore les sens flétris par l'excès
des jouissances, nous leur rendions plus de
justice , et les trouvions, pour la plupart,
dignes de notre encens et des plus tendres
sacrifices.

Phanor s'éclipsa avec une petite brune en-
jouée et piquante. Je préférai une blonde de,
vingt ans, d'un teint de lys et de roses, et
dont les yeux étoient chargés d'une douce,
langueur. Je l'abordai, mon tribut à la main,
en lui disant : J'invoque la déesse Milfta,
 
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