Lantier, Étienne François de [Übers.]: Voyages d'Antenor en Grèce et en Asie, aves des notions sur l'Égypte: manuscrit grec trouvé a Herculanum (Band 3) (Paris, 1797)

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d'Arsame répondit de nous , et nous arracha
de leurs mains.. Il nous apprit que nous avions
commis une grande impiété ; que les perses
rcndoient un culte aux fleuves , et qu'il étoit
sévèrement défendu d'y uriner, d'y cracher
ou de s'y laver les mains ; enfin , de les souil-
ler par quelque acte d'impureté (#).

Artaxerxès, qui régnoit alors, avoit trois
cens concuhines , les plus belles femmes de
Perse. Cependant il devint amoureux de sa
propre fille Atossa. Parysatis, mère du roi,
femme de beaucoup d'esprit et d'une ambition
effrénée, nourrit et favorisa cette passion ; elle
lui persuada de l'épouser, et de semocquer des
préjugés et des lois de la Grèce. « C'est vous,
lui disoit-elle, que Dieu a donné aux perses
comme la seule loi et la seule règle de ce qui
est honnête ou déshonnête, vertueux ou vi-
cieux. »

On m'assura que ce monarque avoit aussi
épousé son autre fdle Amestris ; mais Atossa
l'emporta toujours sur toutes les autres, et sa
passion fut si vive et si constante, que malgré

(a) Les grecs vouoient souvent leur chevelure à
des fleuves. Dans Homère , Pelée voua au fleuve Sper-
chius la chevelure d'Achille , s'il revenoit vainqueur
de Troye.