EnGrÉCEETEKtAsiE. Ilfj
heureux, né avec une ame douce et honnête,
brûla de l'amour le plus tendre pour la belle
Statira, qui l'accueillit favorablement. Leur
mariage étoit arrêté : mais son père le croyant
trop jeune encore, et de plus , poussé par
l'ambition, voulut l'envoyer auparavant à Per-
sépolis, pour le faire connoître au grand roi,
et l'avancer dans la faveur. Pendant son ab-
sence le jeune Pharnabaze vint joindre ici son
père ; il avoit tout ce qui peut entraîner la
séduction d'une jeune personne : une figure
charmante, la fleur de la jeunesse, le ton,
le luxe le plus élégant; son nom, la puissance
de son père ; enfin, tout ce qui éblouit un
sexe vain etfragile.il vit Statira, et s'enflamma
pour elle. Les désirs des grands, semblables
aux éruptions des volcans, renversent tous les
obstacles : Pharnabaze fut aimé. Sur ces entre-
faites Mazarés revint de Persépolis, et vola
aux pieds de son amante, qui, déjà formée
à la dissimulation, le reçut avec l'air de l'in-
térêt et du plaisir. La noce s'apprête, les fêtes
se préparent ; mais la veille de l'hymen, hier,
au commencement de la nuit, Statira s'enfuit,
et vint trouver Pharnabaze dans ce palais,
que l'opulence et le goût avoient embelli pour
la recevoir. Une fête superbe, tous les plai-
sirs , toutes les jouissances l'y attendoient et
H 4
heureux, né avec une ame douce et honnête,
brûla de l'amour le plus tendre pour la belle
Statira, qui l'accueillit favorablement. Leur
mariage étoit arrêté : mais son père le croyant
trop jeune encore, et de plus , poussé par
l'ambition, voulut l'envoyer auparavant à Per-
sépolis, pour le faire connoître au grand roi,
et l'avancer dans la faveur. Pendant son ab-
sence le jeune Pharnabaze vint joindre ici son
père ; il avoit tout ce qui peut entraîner la
séduction d'une jeune personne : une figure
charmante, la fleur de la jeunesse, le ton,
le luxe le plus élégant; son nom, la puissance
de son père ; enfin, tout ce qui éblouit un
sexe vain etfragile.il vit Statira, et s'enflamma
pour elle. Les désirs des grands, semblables
aux éruptions des volcans, renversent tous les
obstacles : Pharnabaze fut aimé. Sur ces entre-
faites Mazarés revint de Persépolis, et vola
aux pieds de son amante, qui, déjà formée
à la dissimulation, le reçut avec l'air de l'in-
térêt et du plaisir. La noce s'apprête, les fêtes
se préparent ; mais la veille de l'hymen, hier,
au commencement de la nuit, Statira s'enfuit,
et vint trouver Pharnabaze dans ce palais,
que l'opulence et le goût avoient embelli pour
la recevoir. Une fête superbe, tous les plai-
sirs , toutes les jouissances l'y attendoient et
H 4