Lantier, Étienne François de [Übers.]: Voyages d'Antenor en Grèce et en Asie, aves des notions sur l'Égypte: manuscrit grec trouvé a Herculanum (Band 3) (Paris, 1797)

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atteinte. — Vous donnez un grand pouvoir à
l'œil : d'où vient donc que cette matière, ces
émanations me laissent tranquille, ne me font
aucune impression ? — C'est sans doute que
vous n'avez nul rapport avec elle , que nulle
sympathie ne les attire. — Ajoutez que je n'y
crois pas. — Je ne force personne à croire ; niais
expliquez-moi ce phénomène. Un de mes amis
a vu une souris qui tournoi! autour d'un cra-
paud, qui, la gueule héante , la regardoit d'un
ceil fixe. La souris décrivoit, en criant, des
cercles autour de lui, qui diminuoient à chaque
tour ; enfin elle finit, malgré sa résistance ,
par se jeter dans la gueule du reptile. Eh bien !
n etoit-ce pas la fascination de l'œil qui entraî-
noit forcément cette pauvre souris? J'ai ouï con-
ter qu'un chien, en regardant fixement un
écureuil perché sur un arbre , le stupéfia, et
le fit tomber dans sa gueule. L'œil d'un homme
en colère, un œil ardent d'amour et de volupté,
ne remue-t-il pas votre ame ? n'échauffe-t-il
pas vos sens ? pourquoi cela , si ce n'est par le
contact des éjaculations, des corpuscules de cet
œil qui les pénétrent? Je vous dirai bien plus ,
j'attribue l'explosion subite de mon amour à
l'imprudence que j'eus le lendemain de mon
arrivée de rester long-temps assis sur le siège
où s'assied et se repose cette belle athénienne :

c'est