ks Grèce et en Asie. 19^
CHAPITRE X XL
Désespoir de Phaitor. Conversation d'An-1
ténor avec Atliénà'is. Heureux dénoue-
ment.
JLi es jours s'écouloient rapidement dans cet
agréable asyle. Cependant je voulois retourner
à Athènes, je brûlois de revoir ma chère
Lasthénie -, mais Phanor m'arrêtoit : se séparer
dAthénaïs étoit un effort impossible , la mort
lui sembloit moins cruelle. Jamais je ne l'avois
vu la proie d'une passion si vive : le sommeil,
le repos l'avoient quitté. Il ne se plaignoit
point dAthénaïs; il étoit reconnoissant de ses
attentions, de sa douceur; mais il ne croyoit
pas être aimé, et cette pensée le désespéroit.
Un jour je le cherchois : je le trouvai sur le
bord du Pactole, les yeux égarés, les traits
du désespoir sur le visage. « Qu'avez-vous, lui
dis-je? que cherchez-vous ici ? — La mort.
— D'où vient ce noir projet ? — Je suis le
plus infortuné des hommes : je suis haï. —
Comment le savez-vous ? ■— J'ai voulu lui
donner une lettre, elle l'a refusée avec une
Tome III. N
CHAPITRE X XL
Désespoir de Phaitor. Conversation d'An-1
ténor avec Atliénà'is. Heureux dénoue-
ment.
JLi es jours s'écouloient rapidement dans cet
agréable asyle. Cependant je voulois retourner
à Athènes, je brûlois de revoir ma chère
Lasthénie -, mais Phanor m'arrêtoit : se séparer
dAthénaïs étoit un effort impossible , la mort
lui sembloit moins cruelle. Jamais je ne l'avois
vu la proie d'une passion si vive : le sommeil,
le repos l'avoient quitté. Il ne se plaignoit
point dAthénaïs; il étoit reconnoissant de ses
attentions, de sa douceur; mais il ne croyoit
pas être aimé, et cette pensée le désespéroit.
Un jour je le cherchois : je le trouvai sur le
bord du Pactole, les yeux égarés, les traits
du désespoir sur le visage. « Qu'avez-vous, lui
dis-je? que cherchez-vous ici ? — La mort.
— D'où vient ce noir projet ? — Je suis le
plus infortuné des hommes : je suis haï. —
Comment le savez-vous ? ■— J'ai voulu lui
donner une lettre, elle l'a refusée avec une
Tome III. N