en Grèce et en Asie. 33^
sensuels, vu la foiblesse de nos organes, ne
peuvent durer que des momens ; s'ils ne sont
pas mesurés à notre foiblesse , ils fatiguent et
détruisent la constitution la plus ferme , amè-
nent les maladies et la mort. Les plaisirs de
l'esprit et du cœur sont de tous les temps, de
toutes les heures ; ils nous suivent par-tout,
aux champs, à la ville , dans le monde, dans
la solitude, et ils embellissent tous les âges.
Lasthénie eut une vieillesse saine et robuste ;
à l'âge de, soixante ans, elle continuoit ses
mêmes promenades, ses mêmes exercices, tra-l
vailloit avec la même ardeur dans son cabinet.
Lorsqu'on lui représentoit que cette assiduité
à l'étude pourroit nuire à sa santé, elle répon-
doit : « J'aime mieux m'user que me rouiller».
Ses traits étoient si peu altérés, que les jeunes
gens recherchoient sa société avec autant d'in-
térêt que celui qu'inspirent la jeunesse et la
beauté .Un jeune homme des meilleures familles
d'Athènes, fort épris d'elle, sollicita vivement
sa main et son bonheur. Lasthénie demanda
jusqu'au lendemain pour faire sa réponse. Ce
jour elle changea ses vètemens et sa parure,
qu'elle soignoit toujours avec goût et propreté,
disant qu'il falloit désenlaidir la vieillesse.
Elle prit le costume d'une femme de son âge.
Sa tunique étoit de couleur terne (20), son
Tome III. ' Y
sensuels, vu la foiblesse de nos organes, ne
peuvent durer que des momens ; s'ils ne sont
pas mesurés à notre foiblesse , ils fatiguent et
détruisent la constitution la plus ferme , amè-
nent les maladies et la mort. Les plaisirs de
l'esprit et du cœur sont de tous les temps, de
toutes les heures ; ils nous suivent par-tout,
aux champs, à la ville , dans le monde, dans
la solitude, et ils embellissent tous les âges.
Lasthénie eut une vieillesse saine et robuste ;
à l'âge de, soixante ans, elle continuoit ses
mêmes promenades, ses mêmes exercices, tra-l
vailloit avec la même ardeur dans son cabinet.
Lorsqu'on lui représentoit que cette assiduité
à l'étude pourroit nuire à sa santé, elle répon-
doit : « J'aime mieux m'user que me rouiller».
Ses traits étoient si peu altérés, que les jeunes
gens recherchoient sa société avec autant d'in-
térêt que celui qu'inspirent la jeunesse et la
beauté .Un jeune homme des meilleures familles
d'Athènes, fort épris d'elle, sollicita vivement
sa main et son bonheur. Lasthénie demanda
jusqu'au lendemain pour faire sa réponse. Ce
jour elle changea ses vètemens et sa parure,
qu'elle soignoit toujours avec goût et propreté,
disant qu'il falloit désenlaidir la vieillesse.
Elle prit le costume d'une femme de son âge.
Sa tunique étoit de couleur terne (20), son
Tome III. ' Y