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7S.TS GRECE ET EN ASIE. 5^t

» Depuis , une voix me crie intérieurement
que, dans trois jours, ma dissolution sera faite.
Cachez cet événement à toute la maison : ils
m'aiment; je ne veux pas les affliger d'avance ;
leur douleur , leurs larmes ébranleroient ma
fermeté et contristeroient mon ame». J'écou-
tois ce discours avec un étonnement mêlé de
terreur. Je Pavois que, par une foiblesse et une
contradiction de l'esprit humain, elle avoit
toujours cru à l'existence des génies ; je com-
battis cependant cette apparition ; je lui rap-
pelai sa philosophie , et lui promis encore de
longues années. « Mon ami, me dit-elle , ne
vous fiez pas à l'éclat d'une lampe qui s'éteint ».
Après ces mots, elle continua le brùlement
de ses papiers. Frappé, malgré moi, de cette
prévision, pendant le reste du jour j'observai
ses démarches , son visage, ses paroles , les
mouvemens de son ame. Le calme y régnoit,
son visage étoit serein. Je m'apperçus seule-
ment que, sans rien affecter , elle régioit ses
affaires, fuyoit la solitude qu'elle avoit tant
aimée, nous recherchoit, sa sœur et moi, avec
plus d'empressement, et redoubloit ses caresses.

Le lendemain elle nous échappa. Je la cher-
chai : je la trouvai dans le bois de cyprès ,
assise au pied de l'urne qui devoit renfermer
sa cendre. Elle avoit un livre à la main et

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