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Palliser, Bury ; Clermont-Tonnerre, Gédeon de [Transl.]
Histoire de la dentelle — Paris: Firmin-Didot, 1892

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https://doi.org/10.11588/diglit.61747#0254

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HISTOIRE DE LA DENTELLE.

d’un bonnet de nuit en dentelle. Ce bonnet, appelé toquet, lui avait
été envoyé par Louis XIV, « l’étiquette de la cour de France, dit Ma-
dame, dans ses Mémoires, exigeant que les personnes royales meu-
rent coiffées d’un bonnet » (1).
GUILLAUME III (1688-1702).
En 1G98, un nouvel acte du parlement rendit les lois plus efsicaces
pour empêcher l’importation des dentelles étrangères. Il y avait con-
fiscation et amende de 20 shellings par aune. Cet acte émut tellement
les béguinages de la Flandre que le gouvernement espagnol prohiba,
par représailles, les laines anglaises. Ceci fut cause d’une telle dé-
tresse parmi les marchands de laine, en Angleterre, que l’acte de
1698 fut rappelé, en ce qui concernait les Pays-Bas espagnols.
Depuis l’avènement de Guillaume III, la sobriété hollandaise ré-
gnait dans le costume, sans exclure une certaine élégance; on portait
cependant beaucoup de dentelle. La reine Marie favorisa ce merveil-
leux échafaudage dont nous avons parlé à l’article France, la Fon-
tange, avec ses rangs empilés de ruban.et de dentelle et ses longues
barbes flottantes. On l’appelait plus généralement la commode, sans
doute par antiphrase. « Les coiffures de dentelle de Flandre, lit-
on dans le Spectateur, les engageantes, les robes couvertes de fal-
balas et de garnitures de dentelle, toutes les parties du vêtement
comme hérissées, tout cela fait ressembler une dame à une poule de
Frise (2). »
Jamais on n’avait fait encore de si grandes dépenses en den-
telle qu’on en sit au temps de Guillaume et de Marie. En 1694, les
comptes de dentelle de la reine s’élèvent à la somme, considérable
pour l’époque, de 1,918 liv. st.
H n’y a presque rien de nouveau en dentelle dans ces comptes, car
depuis quelque temps déjà on y voit de la dentelle à dents, de la
dentelle bouclée, campanée; le marly (catgut) y apparaît pour la pre-
mière fois, ainsi que le point en relief et le point à ïaiguille. Les
(1) Ce toquet, qui est en point de Bruxelles fut recueilli par les Bénédictines anglaises de
Paris dans le parloir desquelles on le vit longtemps. Il passa ensuite aux Bénédictines de
Dunkerque, et on peut le voir aujourd’hui dans le musée de cette ville.
(2) 1711, n° 129.
 
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