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Place, Victor
Ninive et l'Assyrie (Band 1) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.5728#0120
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108 LIVRE I, PARTIE I, SECTION II, CHAPITRE VII.

enfilade de huit portes, menant directement de l'esplanade I à Ja chambre /i6, aboutit
au centre même de ce quartier; on y pénétrait encore par plusieurs baies ouvertes sur
l'esplanade VIII, et enfin par celle de la chambre 7 A, près de l'esplanade XV. L'absence
de toute représentation de femmes assyriennes sur les bas-reliefs, et la présence fréquente
d'eunuques autour du roi, laissaient soupçonner dans les mœurs d'alors des habitudes de
séquestration s'accommodant mal d'aussi grandes facilités de relations avec le dehors. Il
fallait donc chercher ailleurs l'emplacement du Harem, et j'entamai les fouilles vers l'angle
Sud du monticule, dans une portion encore inexplorée.

Là, en effet, la continuation des travaux nous révéla un autre groupe de constructions
très-considérables; mais il ne fut pas facile de pénétrer à l'intérieur par une entrée nor-
male, et je circulai quelque temps autour des murailles sans pouvoir rencontrer aucune
porte. Le défaut d'ouvertures n'était-il pas déjà un premier indice de la destination de
bâtiments clos avec tant de soin? La marche des travaux nous avait amenés, presque au
même moment, sur trois points différents des murailles extérieures de ce Harem, près du
mur de soutènement, dans le voisinage de l'Observatoire, et près du quatrième contre-fort
de la façade occidentale du Sérail. A chacun de ces points, les excavations avaient mis au
jour une même décoration architectonique, composée de doubles pilastres et de demi-
colonnes engagées. Je fis suivre les parois sur lesquelles cette décoration se développait,
persuadé que je ne tarderais pas à y découvrir, comme à l'ordinaire, quelque dégagement
pour pénétrer au delà ; mais durant des semaines entières les excavations se prolongèrent
sur tout le flanc des façades, sans que la découverte d'aucune ouverture vînt guider
nos recherches. Malgré là distance où nos tranchées étaient les unes des autres, 1 unifor-
mité de la décoration extérieure prouvait que nous circulions autour d'un seul et même
corps de bâtiment, encore fermé de toutes parts. Même après la ruine et l'abandon du
Palais, le Harem semblait ne pas vouloir trahir sa destination première et persistait à
rester impénétrable pour nous. L'impossibilité de nous frayer un passage ne faisait
qu'exciter notre curiosité, et, fatigué enfin de ne pas trouver de porte, je me décidai à
pratiquer des brèches dans l'épaisseur de la muraille. Nous nous sommes donc intro-
duits dans le Harem par des tranchées débouchant au milieu des chambres 168 et 191;
là nous retrouvâmes les parois recouvertes d'un stucage blanc et noir, et, avec cet élé-
ment précieux, il nous devint facile de déblayer les appartements qui se présentèrent
successivement. Les deux véritables dégagements du Harem, dont il sera question plus
loin, et tels qu'ils avaient été tracés par l'architecte, ont été découverts presque à la fin
de l'exploration.
 
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