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Place, Victor
Ninive et l'Assyrie (Band 1) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.5728#0162
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150 LIVSU] I, PARTIE S, SECTION II, CHAPITRE IX.

d'être doué dune grande dureté, favorable à la fabrication des meules. En Orient, le grain
se moud habituellement à bras, entre deux pierres rondes de petites dimensions, dont l une
est posée sur le sol et l'autre est mue par les femmes; celles-ci enfoncent dans un trou
placé excentriquement, presque à la circonférence de la meule supérieure, un bâton court
qui leur sert à imprimer à la pierre un mouvement de rotation. Chaque fois que, dans
le village de Khorsabad, j'ai vu fonctionner ce moulin primitif, il était composé de deux
morceaux de basalte; les fellahs, n'attachant aucun intérêt à la conservation des sculptures,
ont arraché les pierres et les bas-reliefs basaltiques restés à moitié découverts, et les ont
employés à leurs besoins; aussi l'édifice a-t-il été presque entièrement détruit; à peine
reste-t-il quelques débris de l'escalier et une partie de la plate-forme; la plupart des ba-
saltes sculptés ont disparu des murailles ou ont été brisés jusqu'à la base; un bien petit
nombre a échappé à la destruction et a été retrouvé couché à plat sur le sol. Il est diffi-
cile de fixer exactement le chiffre de ces derniers, car, pendant la période où nos fouilles
ont été suspendues à Khorsabad, les explorateurs anglais ont fait une excursion dans
cette localité et en ont emporté plusieurs morceaux intéressants; c'est même par suite
du succès de leurs recherches que je me suis déterminé à reprendre des travaux sur un
emplacement abandonné. La plate-forme a été sillonnée dans tous les sens par de nouvelles
tranchées; une seule sculpture bien conservée a été amenée au jour; elle représente une
scène de chasse1.

A cette occasion je rappelle la découverte de deux pierres sculptées et de nombreux
fragments basaltiques dans la chambre 99, placée au bas de l'esplanade XV des Dépen-
dances. Ces bas-reliefs étaient identiques, par la matière et la hauteur, aux morceaux pro-
venant directement du Temple; j'ai déjà dit (voir page 93;) sur quoi je me fondais pour les
regarder comme destinés à orner cet édifice. La chambre 99, suivant toute vraisemblance,
servait d'atelier aux sculpteurs et les basaltes étaient encore en chantier quand le Palais a été
abandonné et pillé. Le Temple était sans doute en construction au moment du désastre,
et la destruction des parties déjà existantes en aura été d'autant plus facile. Cette conjec-
ture, je le reconnais, est contestable, mais moins qu'on ne Je penserait. En étudiant la
chambre 99, j'ai fait valoir les raisons qui m'y ont fait placer plutôt un atelier qu'une
salle où les pillards auraient emmagasiné les sculptures arrachées au Temple, et l'état où
se trouvent aujourd'hui les restes de cette dernière construction vient à l'appui de ma
supposition. Le soubassement et la plate-forme avaient été achevés, comme le prouvent de
nombreuses traces, mais rien n'indique que les parties hautes eussent été élevées en entier.
Les fragments de sculptures ne couvraient pas toute l'étendue des murs, et sur la plate-
forme nous avons rencontré plusieurs pierres à peine dégrossies : ces morceaux attendaient
évidemment leur mise en place et un complément de travail, mais ils n'auraient pas été
laissés en cet état sur le pavé d'un temple livré au culte. Rappelons encore à ce sujet

1 Voir planche 48, n° 3.
 
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